18 juin 2016 – Halle Saint-Pierre – L’intime, l’intimité, la chair, le corps

Logo Halles Saint PierreArt et Thérapie/Institut National d’Expression, de Création, d’Art et Thérapie
(Établissement d’enseignement supérieur délivrant des titres professionnels
de médiateur artistique  et d’art-thérapeute  reconnus par l’État)

présentent
Séminaire mensuel à la Halle Saint-Pierre
2  rue Ronsard, 75018 Paris
Sous la direction de Jean-Pierre Klein

L’intime, l’intimité, la chair, le corps

Après six années consacrées à l’énigme de la création et à l’avènement de la métaphore et son expérimentation, puis à la réappropriation du corps propre grâce à son abord métaphorique, nous allons plus profond dans l’intime et ce qui peut en être témoigné
L’intime est ce que nous percevons de l’intérieur de nous-même, plus sensation que perception consciente, de l’ordre de l’indicible non partageable.
L’intimité en est une extension : c’est un lien que nous nouons avec nos relations intimes, nos amours, nos amis, nos thérapeutes.
L’intime de notre chair est-il partageable quelque peu dans un temps où ce qui est sollicité est le corps-pour-autrui étalé dans les arts visuels, les arts de la scène, le sport, la publicité, la pornographie, les messageries ?
Comment rendre compte de l’ineffable ?

Dernière séance de l’année le 18 juin de 11H15 à 17H45

Quoi de l’intime en art-thérapie

Programme (susceptible d’être modifié)
Matin 11H15 avec les art-thérapeutes :
Sophie Blais assistée d’Aleksandra Kurkiewicz,
proposition participative « voir et être vu », dispositif vidéo ;
L’intimité dans l’autisme :
Laetitia Rancelli
« Votre voix m’habite de l’intérieur »,
réflexion participative,
et Florence Grivot « Un corps-matière partageable, Célia la fulgurante » ;
Une démarche : Sévrine Thomas,
auteur de La voie de la matière argile, éd. HD, « Le toucher comme accès à l’intime »

Après-midi 14H30 avec les art-thérapeutes :
Intimité et maladie d’Alzheimer :
Brigitte Gueyraud « Des bijoux entre l’intimité et la dignité »
et Danielle Barilla « Jardins secrets » ;
Soins palliatifs :
Valérie Grondin « Fenêtres de fin de vie » ;

Le conte :
Cécile Huré,
conteuse « le conte de Basile »,
Bernard Chouvier,
professeur de Psychopathologie Lyon2, auteur de La médiation thérapeutique par les contes, Dunod « L’intimité dans les contes » ;   
Bilan du dispositif narcissique de Sophie Blais ;
Consultations poétiques : Ruth Nahoum, plasticienne, intervenante INECAT assistée de médiatrices artistiques de l’INECAT,   de la pharmacie à l’espace de ce séminaire, propositions interactives, etc.

15 € la journée

10€ pour les élèves INECAT carte d’adhérent de l’année) 10 la 1/2journée


communication@hallesaintpierre.org         Tel : 01 42 58 72 89
INECAT/Art et Thérapie, 27, rue Boyer, 75020 Paris, www.inecat.org

Jean-Pierre Klein – L’art-thérapie, se transformer par la création

Clespar Mélik N’guédar
Voilà un « psy » qui ne croit pas tant aux psychothérapies qui interprètent à grands coups de projecteurs qu’à celles qui conduisent, dans une semi-pénombre, à des « surprises de conscience », semblables aux visions des artistes. Chacun de nous pourrait ainsi devenir créateur de sa propre vie, grâce à un subtil jeu de masques.
Nouvelles Clés : Il y a mille angles différent, dirait-on, pour aborder l’art-thérapie et les rapports entre l’art et la thérapie.
Jean-Pierre Klein : Au départ, je suis psychiatre et psychothérapeute d’enfants : ça veut dire que je m’occupe aussi bien d’un enfant de quatre ans qui fait toujours pipi au lit que d’une toxicomane de dix-huit ans, ou d’une anorexie mentale ou… On se retrouve avec des cas forcément plus différents que chez les adultes. Le psychiatre d’enfants ne peut pas se reposer aussi facilement sur des grilles et des codifications constantes. La rencontre se déroulera autour d’une table, ou par terre, ou dans un théâtre de marionnettes, ou avec du papier et des crayons… il y a donc forcément, à la base, de l’expression artistique. Et puis d’un enfant à l’autre, des formes différentes s’imposent.
D’autre part, l’enfant ne va pas toujours pouvoir dire « je », se situer par rapport à son père et à sa mère, etc. Il est par contre naturel de travailler avec lui dans l’invention, à partir de dessins – c’est la moindre des choses – mais aussi à partir d’histoires, de terre, de masques, d’expression corporelle, etc. L’enfant vient avec ses parents, qui parlent de leur problème, et l’enfant comprend qu’il est dans un endroit où quelqu’un doit l’aider à se transformer. Mais plutôt que d’examiner directement les symptômes et de voir ce qu’ils signifient, comme on fait en thérapie classique, moi, je demande à cet enfant de produire en thérapie. De partir de lui-même et de créer quelque-chose. Et forcément, parce qu’il sait grosso modo où il se trouve, tout ce qu’il va faire sera imprégné de ses problèmes.

A partir de là, plusieurs possibilités. La première, c’est de prendre la peinture, la mélodie, l’improvisation théâtrale, l’écriture. . . et de les décrypter pour y trouver des significations sous-jacentes. Ça ramène au discours en « je ».
Avec des interprétations des œuvres parfois assez caricaturales, du type « le rouge signifie l’agressivité », « le vertical c’est le phallus », etc. Alors qu’en art-thérapie, nous préconisons d’accompagner la personne, d’une production à l’autre. Comme si elle parcourait tout un itinéraire symbolique et se transformait dans la production, sans trop voir d’abord en quoi cela renvoie à ses difficultés. Il n ‘y a pas forcément d’interprétation. L’art-thérapeute ne dira pas : « Voilà ce que ceci signifie de ton rapport à ta mère. » À l’institut dont je m’occupe, l’INECAT, il y a même interdiction totale que quiconque fasse sur quiconque une interprétation de dévoilement. L’art-thérapie ne se situe pas dans l’explication de l’origine des troubles.

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