L’audition du mineur : la forme du discours par Marc Passamar

INPSY_8610_L204L’information psychiatrique

Volume 86, 2010/10

        Actualités en pédopsychiatrie    

L’audition du mineur : la forme du discours
Bernard Vilamot
Jean-Michel Breton
Joseph De Conti
Arnaud Pollet
Marc Passamar
Olivier Tellier
Logo Cairn.InfoNotre communication aurait pu s’intituler « Approche criminologique de l’audition du mineur ». Nous avons spécifié ce qui fonde notre intime conviction, en dégageant des arguments qui peuvent devenir ainsi, des points susceptibles d’être discutés. Ce travail repose sur une élaboration en commun menée entre officier de police judiciaire (OPJ) et experts psychiatres. Il est fondé sur plusieurs centaines d’auditions pour les OPJ, débutées en 1998 pour les experts psychiatres du Tarn (Loi du 17 juin 1998 : article 706-52 du Code de procédure pénale).
Nous centrerons aujourd’hui notre exposé sur les modalités pratiques de l’audition du mineur victime et l’analyse de la forme du discours.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, quelques remarques d’ordre général.
Si l’incarcération à tort d’un individu est scandaleuse, il ne faut pas oublier que l’essentiel des affaires de mœurs sur mineurs sont le plus souvent classées [1]. Ces classements ne soulèvent cependant pas autant de passion. Certaines équipes avaient pu même renoncer à faire des signalements, tant le traitement « par-dessus la jambe » de ces affaires était délétère pour la victime. En l’état actuel de nos connaissances, aucune logique ne saurait recommander des entretiens uniquement sous forme de questions-réponses, des enquêtes sans préparation fondées sur la parole de l’un et de l’autre, argumentées de façon pseudo-scientifique par des expertises. Ces enquêtes sont difficiles, longues, mal reconnues, spécifiques.