La prise en charge pénitentiaire des auteurs d’agressions sexuelles : état des lieux et analyse de nouvelles pratiques

Alvarez-Prise-en-charge-auteur-2007Josefina Alvarez, Nathalie Gourmelon
Date de parution : 7 août 2007
Editeur : Document française (la)
ISBN : 978-2-11-006481-3
EAN : 9782110064813
Présentation : Broché
Nombres de pages : 197
Dimensions : 16,0 cm × 24,0 cm × 1,0 cm

Existe-il un traitement pour les auteurs d’agressions à caractère sexuel ?
Quelle prise en charge met en place l’administration pénitentiaire, principale responsable de leur suivi pendant l’incarcération mais aussi en milieu ouvert ?
Afin de répondre à ces questions et suite à une commande du ministère de la Justice, deux chercheures du Centre interdisciplinaire de recherche appliquée au champ pénitentiaire de l’ENAP ont mené une étude de terrain. Elles dressent ici un état des lieux des mesures et moyens concrets mis en place par la justice et l’administration pénitentiaire pour prendre en charge ces individus, généralement incarcérés pour de très longues peines. Par-delà les forts retentissements médiatiques provoqués par ce type « d’affaires » et l’émotion collective qu’elles suscitent, cet ouvrage a le mérite de réunir et de confronter des pratiques sanitaires, sociales et judiciaires – éclatées, souvent méconnues –, menées, par différents professionnels, psychiatres, psychologues, travailleurs sociaux, magistrats.
L’exemple étranger est également à l’honneur avec une présentation des actions menées en Belgique dont la France s’est en partie inspirée. Souvent alarmante, notamment sur la question des moyens alloués dans un contexte de surpeuplement carcéral ; parfois encourageante : sur les initiatives novatrices prises par certains professionnels, l’analyse ne se limite pas au simple constat. Des préconisations à destination du politique sont posées, qui permettent d’envisager un certain nombre d’améliorations.

La culpabilité du point de vue des auteurs par Magali Bodon-Bruzel

Trauma-et-résilience

Magali Bodon-Bruzel (dans, Coutanceau, Smith et Lemitre, 2012, p. 404) explique la culpabilité du point de vue des auteurs :

Les aspects de stress post-traumatique sont évidents cliniquement si l’on se réfère à l’ensemble du cortège symptomatique. Leur expression symptomatique est classique mais une marque spécifique est retrouvée. Le psychotraumatisé est à l’origine de ce qui s’est passé : il a lui-même réalisé cet acte qu’il repère maintenant dans sa conscience comme étant une métaphore de l’horreur. Contrairement à l’impact traumatique des faits sur la victime, ici l’impact du trauma psychique est doublé d’un ressenti de culpabilité extrêmement 
important. Il est vrai qu’on peut retrouver des problématiques de culpabilité quelquefois pour les victimes (« comment ai-je pu me retrouver dans cette 
situation ? c’est ma faute… »), mais dans le cas où il s’agit bien de l’auteur, la culpabilité ne s’est pas supposée ou imaginaire : il ne s’agit plus de reproches mais de remords, ce qui donne une coloration sombre et très particulière à la clinique.
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