Eric Dupond-Moretti et Lino Ventura

Eric Dupond-Moretti et Lino Ventura : Portraits croisés pour un message aux présidentiables

Eric Dupond-Moretti et Lino Ventura

NOTE
Cet article a d’abord été publié sur le blog Mediapart de Marie-Christine Gryson. Comme vous pouvez en juger, il ne porte en rien atteinte à une quelconque disposition qui justifierait de l’effacer.
Or Médiapart a autoritairement pris la décision de le dépublier
Quelles pressions la rédaction a-t-elle subie ?

L’intérêt pour cet avocat médiatique, réside dans son pouvoir d’attractivité qui s’étend aujourd’hui au cinéma, sachant qu’il nous permettra d’attirer l’attention sur un message à transmettre au présidentiables, message que Lino Ventura, à qui il est comparé, n’aurait sans doute pas refusé. Il concerne la maltraitance aux assises des enfants victimes de viols, enfants reconnus victimes
Une notoriété instrumentalisée en tant que réalité sociétale
Celui que les journalistes appellent Acquitator, Me Eric Dupond-Moretti vient d’être projeté dans l’actualité en tant qu’acteur pour le dernier film de Claude Lelouch : « À chacun sa vie ». Celui-ci l’a accompagné sur de nombreux plateaux télévisés, estimant avoir trouvé le nouveau Lino Ventura. Cela tombait juste avec la promotion du livre coup de poing de l’avocat : « Direct du droit » promotion qui, coïncidait avec l’annonce très médiatisée de la défense du jeune Théo, victime de violences policières. Nul ne s’est permis de relever que le soutien compassionnel et révolté du public à l’égard du jeune homme, lui a permis de contre-dire sa critique leitmotiv sur le non-respect de la présomption d’innocence qu’il évoquait pourtant, quelques jours auparavant, à propos de François Fillon. Sans oublier sa dénonciation du « tout victimaire », ces deux critiques étant présentées comme occupant le centre de son ouvrage. Mais ne cherchons pas trop la petite bête chez celui qui se considère comme la « Bête noire » des magistrats, et regardons plutôt ce que ces tempos chanceux de la carrière de l’avocat, nous apprennent des faits sociétaux dont il est l’un des indicateurs somme toutes, assez significatif.
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Le vrai gâchis d’Outreau : des victimes toujours en danger

Logo Coup de pouceLe vrai gâchis d’Outreau des victimes toujours en danger

15 juin 2016
Pascal CUSSIGH
Président de l’association « Coup de Pouce
Protection de l’Enfance »

Ce vendredi 10 juin, Franck Lavier, un des « innocents d’Outreau » (déclaré coupable par la Cour d’Assises de Saint-Omer en 2004, puis acquitté en appel par la Cour d’Assises de Paris en 2005), a été mis en examen pour viol et agressions sexuelles sur sa fille mineure, et mis sous contrôle judiciaire avec notamment interdiction de rentrer à son domicile et d’entrer en contact avec sa fille âgée de 17 ans.
Les agressions auraient été commises dans le courant de l’année 2016, et ont donné lieu à un signalement de l’Éducation Nationale.

Le cauchemar des victimes

11 ans après, le gâchis de l’affaire d’Outreau continue. Non parce que ce serait un « retour à la case cauchemar » pour Franck Lavier comme ose le titrer le journal 20 minutes, mais parce que c’est le cauchemar des victimes que l’on a ignoré depuis des années qui continue.
Des victimes qui, bien loin d’être protégées, ont été mises dans le box des accusés (pas seulement au sens figuré, mais de façon scandaleuse, dans la vraie réalité, devant la Cour d’Assises de Saint-Omer…) traitées de menteuses, quelquefois ridiculisées, et renvoyées sans ménagement à leurs agresseurs.

Le couple Lavier avait déjà été condamné en 2012 par le Tribunal Correctionnel de Boulogne-sur-Mer pour violences volontaires sur deux de leurs enfants, mais la peine prononcée a été assortie d’un sursis.
Durant cette procédure, plusieurs vidéos de scènes sexuelles d’adultes, en présence délibérée de leurs enfants mineurs, ont été saisies mais n’ont donné lieu à aucune condamnation pour « corruption de mineurs »…
Les violences verbales et physiques du couple Lavier ont été dénoncées par leurs enfants depuis le début de cette affaire d’Outreau. Une de leur fille est restée placée, même après la décision d’acquittement, parce qu’elle refuse de retourner là-bas. Des violences qui ont été évoquées par des avocats devant la Commission d’Enquête Parlementaire dans l’indifférence générale, la préoccupation des parlementaires étant surtout de rendre le juge Burgaud seul responsable du fiasco judiciaire et de rivaliser d’empathie pour les « innocents d’Outreau ».

A ce titre, après avoir été acquitté par la Cour d’Assises de Paris, le couple Lavier a été reçu en grandes pompes à l’Elysée et largement indemnisé par l’État.

Mais qu’a-t-on fait pour protéger les enfants Lavier ?

De la même façon que l’on a expliqué sans honte aux trois enfants Delay, qu’en réalité ce qu’ils dénonçaient étaient des « faux souvenirs », va-t-on continuer à ignorer la souffrance des ces victimes ?

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