Affaire Outreau – Myriam Badaoui a été libérée – Battue par son père et violée par son oncle

7 novembre 2011
Par Jean-Michel Décugis, Adriana Panatta et
La mère, condamnée à 15 ans de prison pour « viols » dans l’affaire Outreau, a été libérée à la mi-septembre.
Myriam Badaoui, condamnée dans l’affaire Outreau à quinze ans de prison pour « viols », est désormais libre. Selon une source judiciaire, la mère de famille, en prison depuis février 2001, a bénéficié d’une liberté conditionnelle à la mi-septembre. Ce qu’a confirmé au Point.fr son avocat, Me Jérôme Crépin : « Ma cliente a bénéficié de la remise classique de peine que l’on accorde à tout détenu qui travaille en prison et dont le comportement est irréprochable. La seule restriction à sa libération, c’est qu’elle n’a pas le droit d’évoquer publiquement l’affaire durant un an », affirme l’avocat.
Selon son conseil, Myriam Badaoui aurait changé en prison. La mère de famille a bénéficié d’une thérapie psychiatrique et suivi une formation en hôtellerie-restauration. Reste que, pour l’instant, Myriam Badaoui ne parvient pas à trouver de travail. « Ma cliente a le droit à l’oubli, comme tout être humain », martèle Me Crépin. « Elle veut qu’on arrête de la fustiger. Lors de certaines permissions de sortie à Rennes, quand elle montrait sa carte de transport dans le bus, il y avait toujours un chauffeur pour dire son nom tout haut et provoquer les mauvaises plaisanteries. »
Enfance difficile
Sans Myriam Badaoui, il n’y aurait sans doute pas eu d’affaire Outreau. Même si la mère de famille n’est pas à l’origine des accusations lancées contre les fameux « notables » qui ont été emprisonnés, puis blanchis par la justice, elle a confirmé tout ce que disaient ses enfants, mais aussi certains autres mis en examen dans le dossier.
Battue par son père et violée par son oncle, Myriam Badaoui a eu une enfance difficile. Originaire d’Algérie, elle a quitté son pays pour atterrir dans une famille d’accueil qui la maltraitait également, avant de s’amouracher de Thierry Delay, également condamné dans l’affaire Outreau. Depuis sa sortie de prison, Myriam a revu certains de ses enfants avec lesquels elle essaie de renouer des liens…

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L’heure du bain a sonné ! – questionnement sur la mère – sur le blog : Mon enfance meurtrie

15 juillet 2011
A ce jour, je me demande pourquoi elle trouvait cela normal. je veux dire par là, pourquoi elle ne me surveillait pas et trouvait naturel que mon beau-père me touche, et ce, jusqu’à mes treize ans révolus ?
Comment ne pas se douter surtout si la porte est fermée ?
Il n’y a qu’une réponse qui me vient à l’esprit quand j’écris cela, elle le savait qu’il me touchait et cela devait lui convenir. Fermer les yeux afin de pouvoir continuer sa vie sans se soucier d’une bonne à rien qu’elle n’avait jamais voulu. Je n’étais qu’un boulet à ses yeux. De me dire que celle qui m’a fait naître n’éprouvait aucun sentiment à mon égard, me déchirait le cœur. Je n’étais pas un cadeau du ciel. Afin d’être punie elle m’a donné à ce montre pour avoir la paix et de pouvoir continuer à vivre comme si de rien n’était, tranquillement.
Je sursautais quand je le vis pénétrer dans ma chambre pour me tirer de force par mes cheveux châtains longs afin de m’emmener dans la salle de bains.

Il m’ordonna de me déshabiller. Un nuage de terreur emplit tout mon corps. Une fois de plus, je me retrouve seule avec lui et je ne suis point rassurée. Il me fusille de son regard noir qui me donne la chair de poule. Je prie tout en espérant un miracle mais il ne se passe rien. Je recommence tout en obéissant à mon tortionnaire. Je suis tétanisée. Transie de froid, tremblante, j’ôte mes vêtements que je pose délicatement dans le panier à linge. Je n’ai qu’une envie : HURLER ! Oui, crier de toutes mes forces : « AU SECOURS ! ». Aucun son ne peut sortir de ma bouche. J’ai la gorge nouée, serrée : « Seigneur, si tu m’entends viens à mon aide. Je t’en conjure, je ferais tout ce que tu veux mais pas ça ! Empêche-le de me toucher ». D’un coup, je l’entends me dire :
Tu vas te dégrouiller, oui ? Je n’ai pas que ça à faire, sale gosse. Je dois m’occuper de tout dans cette baraque !
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