Procès Cottrez : « Face à cette femme, il faut faire attention à ne pas manquer d’humanité »

Logo-Libé-sociétéOndine MILLOT Envoyée spéciale à Douai

A LA BARRE

Ayant reconnu qu’elle n’a « jamais » été violée par son père, Dominique Cottrez, jugée pour avoir étranglé huit de ses enfants à la naissance, n’a pas été capable d’expliquer son mensonge. Un psychiatre plaide l’« altération » du discernement.

C’était il y a déjà trois-quarts d’heure ce lundi après-midi, cela semble encore irréel. A son avocat Frank Berton qui, comme les autres, tentait de percer la muraille de douleur de cette femme, Dominique Cottrez a murmuré trois lettres : « Non. » Non, elle n’a pas été victime d’inceste de la part de son père, ni enfant, ni adulte. Et la fragile « explication » à laquelle tout le monde s’accrochait pour essayer de comprendre l’insupportable s’est écroulée.

Dominique Cottrez, 51 ans, est jugée depuis jeudi par la cour d’assises de Douai pour avoir étranglé huit de ses dix enfants à la naissance. Au septième mois de l’instruction, début 2011, à la juge, au procureur, aux gendarmes qui lui demandaient régulièrement si « quand même il ne s’était pas passé quelque chose » avec son père, elle a dit que celui-ci l’avait violée, de ses huit ans jusqu’à l’adolescence, puis qu’ils avaient repris une relation, « consentie », à ses 23 ans. Les experts psychologues et psychiatres qui l’ont rencontrée ensuite se sont appuyés sur ce récit. Les bébés tués : parce qu’elle avait peur qu’ils soient de son père. Le dégoût pour son propre corps qu’elle faisait grossir sans cesse : l’inceste.

Ce lundi après-midi, coïncidence du calendrier de la cour d’assises, c’est à ces experts qu’il revient de témoigner, juste après le revirement de Dominique Cottrez. La première, Caty Lorenzo, psychologue, qui intervient par visioconférence, ne sait rien des minutes précédentes. Elle déroule le fil de son rapport tel qu’elle l’a rédigé à l’époque de leur rencontre. Sur l’écran de retransmission, elle parle « du rôle de l’inceste » tandis que dans la salle s’étend un silence gêné. Elle souligne pourtant bien d’autres choses : « Un sentiment fort d’abandon, par ses parents, par son mari », « un besoin de se faire grossir pour combler ce manque. Grossir par la nourriture, mais aussi grossir en étant enceinte, pour atteindre un sentiment de complétude. Et ensuite de garder les enfants près d’elle, pour elle, rien que pour elle. » L’heure est encore à la stupeur, on n’entend pas ces pistes comme on devrait.

Dominique Cottrez est prostrée, secouée de tremblements. La présidente de la cour d’assises tente de l’interroger. « Votre avocat vous a demandé de jurer sur la tête de vos filles et petits enfants si les viols étaient vrais, vous avez à deux reprises répondu non. Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? » Son mince filet de voix est un cri. « Je n’ai pas été violée par mon père. Il ne m’a pas touchée. » – « Jamais ? » – « Jamais. »

La présidente reprend sa respiration. « Pourquoi est-ce qu’après avoir été interrogée de nombreuses fois au début de l’enquête, après avoir tenu bon et dit qu’il n’y avait rien avec votre père de nombreuses fois, vous avez fini par dire oui ? » Silence. Puis, encore, la voix minuscule, enfantine. « Je ne sais pas. Je n’y arriverai pas. »

« Altération » du discernement

Vient à la barre l’expert psychiatre Michel Dubec. Contrairement à la psychologue, il a suivi l’audience, dans la salle depuis le début de l’après-midi. « Madame Cottrez, c’est une intelligence fine et aiguisée, complexée depuis l’enfance, démarre-t-il. C’est quelqu’un qui n’est pas capable de répondre du tac au tac. Quand on lui dit quelque chose qui lui fait mal, elle intériorise et elle souffre. » Le psychiatre parle ensuite de son mari, de leur rencontre, « une aubaine » que ce beau jeune homme sans soucis pour cette jeune fille solitaire et déjà obèse. Puis sur l’absence de ce mari, jamais à la maison, son impression à elle de « délaissement », son repli dans le rôle de « parfaite ménagère », son premier accouchement où « elle s’est sentie bafouée par les réflexions très désobligeantes de la sage femme. » Autant de pistes, encore. Mais la salle d’audience pense toujours à l’inceste.

Il faudrait pourtant écouter, le psychiatre avance. Ce premier accouchement cauchemardesque, dans les hurlements de douleur, la terreur du bébé coincé, l’humiliation, a créé un « traumatisme psychique, dit-il, a figé son sentiment d’infériorité ». La vraie question, poursuit-il, « c’est pourquoi elle a gardé les corps ». Emballés dans des sacs plastiques, à quelques centimètres du lit conjugal. Toujours groupés par deux. Recouverts « pour le froid » d’une couverture en hiver. « Je lui ai demandé, dit Michel Dubec, pourquoi elle ne les avait pas incinérés. Elle m’a répondu : ça leur aurait fait mal. »

La salle se concentre enfin, l’attention se focalise sur le psychiatre. « Se faire mettre enceinte, se faire grossir, ce n’est pas un état de satisfaction. Plus on est en surpoids, plus une grossesse est pénible. Je ne vois pas la jouissance, le plaisir, le gain à tuer ses enfants. Elle se punit sans cesse. »

Au moment de ces meurtres, Michel Dubec considère que Dominique Cottrez souffrait d’une « altération » de son discernement. Un argument juridique qui, s’il est retenu par la cour, doit agir comme une circonstance atténuante. « Cette altération, c’est très rare que les experts la retiennent, souligne l’avocat Frank Berton. Pourquoi vous lui accordez ? »

Le psychiatre se tait, on attend. Dans le silence, il répond : « C’est une question d’humanité. Face à cette femme… il faut faire attention à ne pas manquer d’humanité. »

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Procès Dominique Cottrez – Mardi 30 juin 2015 – 4e jour – Les filles – Tweets de la salle d’audience

L’audience reprend.

L’audience vient de reprendre avec le psychologue Yves Delannoy

Yves Delannoy, expert psychologue, arrive à la barre. C’est le dernier expert qui sera entendu dans le procès

Yves Delannoy lit son rapport. Un verre d’eau a été posé pour lui sur une chaise, à sa gauche.

Le psychiatre à la voix un peu nasillarde déroule son rapport sur Dominique qu’il a rencontrée mi-juin.

L’expertise d’Yves Delannoy est récente : il l’a rencontrée mi-juin.

Dominique est assise à sa droite. Elle a ôté ce grand gilet gris dans lequel elle était enveloppée depuis le début du procès.

a aussi dit à cet expert psy qu’elle avait une relation incestueuse avec son père, qu’elle s’était confiée à lui sur les infanticides

Or, Dominique est revenue sur cette version, et a répété ce matin que ce n’était pas vrai.

Le psychologue développe son expertise en s’appuyant, entre autres, sur l’inceste qui s’est effondré hier…

Yves Delannoy a ajouté une partie à son rapport après avoir entendu les rétractions de Dominique hier

Delannoy a complété son rapport après les rétractions de D L’audience est suspendue 15 min le temps que la cour en prenne connaissance


La cour n’en ayant pas eu connaissance, l’audience est suspendue 15 minutes pour qu’elle puisse la lire

L’audience vient de reprendre.

Après cette courte interruption, l’audience reprend.

« Madame s’exprime par son corps, plutôt que par la parole », estime Yves Delannoy.

« Le traumatisme (de l’inceste) sert d’éclairage, a l’avantage de donner des pistes rationnelles a quelque chose qui par ailleurs ne l’est pas »

Même après les rétractations de Dominique , Yves Delannoy estime que « l’inceste est un éclairage » pour la comprendre.


« Si l’inceste n’avait pas existé, l’analyse de sa personnalité ne change pas, on est face à une personne très peu construite…

« Si l’inceste n’a pas existé, l’analyse de la personnalité reste la même. Elle est peu construite depuis son enfance », estime-t-il


… qui a des carences très profondes dans l’enfance, dans son rapport à l’autrui, et dans sa capacité de représentation ».

« Elle souffre de carences très profondes dans son rapport à autrui. (…) Elle est en partition permanente. »

« Tout ce qui se passe se passe à son insu, elle n’est pas manipulatrice, elle n’est pas dans un fonctionnement. »

« Elle ne peut pas fonctionner comme vous et moi. On ne peut pas lui demander du jour au lendemain d’exprimer son ressenti, elle ne peut pas. »

« Le premier meurtre libère par le geste. Les suivants ne sont que la répétition »

« C’est la confirmation et la répétition de son propre enfermement », poursuit Yves Delannoy.

Pour Yves Delannoy, Dominique « a le désir d’être enceinte mais pas d’enfanter »

Yves Delannoy voit ainsi le comportement contradictoire de Dominique : « Elle a le désir d’être enceinte mais de ne pas enfanter »

Yves Delannoy : « J’espère à travers ces débats avoir fait passer cette notion : ‘on ne peut pas tout comprendre' »

« Ses actes, ses gestes n’ont pas été commis dans une rationalité, dans un but. C’était dans un moment d’angoisse intense »

Yves Delannoy repart. Suspension d’audience de 10 minutes avant d’entendre Emeline , la fille aînée

L’audience est suspendue quelques minutes

A la reprise, la cour va entendre les filles de Dominique

L’audience vient de reprendre, Emeline est appelée à la barre

L’audience reprend avec le témoignage d’Emeline . C’est la fille aînée, la brune avec des cheveux courts

« C’est une bonne maman, une bonne mamie, elle a toujours été là pour moi », sanglote-t-elle.

« Elle a toujours été là pour nous », lâche Emeline avec des sanglots dans la voix. Elle tourne la tête vers sa mère.

« C’est elle qui s’occupait de tout au sein de la maison », dit Emeline

Elle décrit une famille où l’on ne parle pas beaucoup de ces problèmes persos.

– On a compris que vous ne communiquez pas beaucoup dans votre famille…
– Oui. Je suis pareille. Je fais pas beaucoup de bisous à mon garçon.

– « Elle vs parlait de son travail ?
– Non elle en parlait pas beaucoup à la maison. »

Mais l’ambiance était « chaleureuse ». »La maison était grande ouverte, les copains venaient presque tous les jours », raconte sa fille

– « C’était quoi l’ambiance à la maison ? Chaleureuse ?
– Oui, chaleureuse, une maison ouverte, presque tous les jours. »

Emeline a un petit garçon né en 2008 mais elle a failli avorter. Sa mère le souhaitait, a insisté, mais Emeline s’y est opposée.

– Qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur l’état de votre maman jusqu’au début des 2000’s ?
– Elle dormait beaucoup, elle était très pensive

« On ne pouvait pas s’en apercevoir », dit Emeline au sujet des grossesses de sa mère.

« Elle était souvent essoufflée », reconnaît Emeline . « Mais on ne pouvait pas s’en apercevoir », dit-elle à propos des grossesses de sa mère

Emeline n’a rien vu, rien senti.

– « Est-ce que des sacs ont attiré votre attention ?
– Dans la maison jamais. Une fois dans le garage, mais je n’ai pas été curieuse »

– « Est-ce que des odeurs, par moments, vous ont gênée ?
– Non. »

Les sacs avec les corps sont restés dans 1bac. Dans celui-ci, en 2004, Emeline a mis des oies et de la paille. Elle n’a pas vu de sacs

« Dans le grenier, il y avait un sac poubelle, j’ai cru que c’était sa robe de mariée », explique la fille de .

Emeline est montée dans le grenier de ses grand-parents. Elle a vu un sac en pensant qu’il y avait la robe de mariée de sa mère dedans

– « Vous parlez aujourd’hui de ce qui s’est passé avec votre maman ?
– Non.
– Toujours cette difficulté à parler…
– Oui. »


– « Elle voit votre fils ?
– Oui elle le garde aussi. »
A l’évocation de son fils, Emeline éclate en sanglots

La présidente poursuit en l’interrogeant sur les aveux de sa mère : « J’y ai cru à l’inceste ».
Puis elle éclate en sanglots.

Me Berton s’adresse ensuite à Emeline en lui désignant les jurés.
« Si vous voulez leur dire quelque chose, à ces gens… »

« Je ne veux pas qu’elle retourne en prison. J’ai besoin d’elle. Et son petit-fils AUSSI. »
Elle s’effondre. On entend son souffle

Emeline est effondrée à la barre, elle n’arrive plus à parler.

Virginie, la deuxième fille de Dominique , prend le relais

Puis Emeline laisse la place à sa soeur cadette Virginie. Elle, elle est blonde aux cheveux longs. Elles ont à peine 2 ans d’écart

« On n’a pas vu sa détresse », dit Virginie au sujet de sa mère Dominique

« On n’osait pas la questionner pour ne pas la déranger. Elle était souvent fatiguée. On n’a pas vu sa détresse », dit Virginie

« Oui c’est vrai qu’il y avait des odeurs », estime Virginie , contrairement à sa sœur.

« Les pieds, les égouts, l’humidité… On croyait ce qu’on nous disait »

Virginie était « très sensible aux odeurs ». Elle interrogeait sa mère qui lui répondait « c’est le chien » ou « l’humidité ».

Virginie pensait, elle, que c’était une odeur de linge mal séché.

Virginie n’a pas le souvenir d’être allée dans le grenier de ses grand-parents

– « Qui a enterré les sacs dans le jardin de vos grand-parents ? On se pose la question. Vous avez une idée ?
– Non. »

– « Votre grand-père aurait-il été capable de le faire, et jusqu’à quel âge ?
– 70 ans à peu près… »

« J’y croyais [à l’inceste]. Ce qui me fait plus de mal c’est qu’elle a pu laisser croire que j’étais la fille d’Oscar » (Son grand-père)

Me Berton : « Elle décide de ne pas maintenir son mensonge. Au risque de perdre des circonstances atténuantes… Elle l’a fait pour vous »

Me Carlier : « J’ai beaucoup de mal à parler à votre maman… Elle se cache. Vous avez encore un long chemin à parcourir avec votre maman »

« C’est ma maman, je l’aime. Ses petits-enfants c’est toute sa vie. Malgré ce qu’elle a fait c’est notre maman, une mamie. »

– Me Carlier : Et si c’était les derniers mots que vous pouviez lui dire, qu’est-ce que vous diriez ?
– Je l’aime, elle restera toujours ma mère

Depuis la découverte des corps, les filles de Dominique n’ont jamais parlé avec leur mère de ce qui s’est passé…

« C’est ma maman, je l’aime, je veux qu’elle reste avec nous malgré tout ce qu’elle a fait », dit Virginie pour ses derniers mots.

Virginie est remerciée. On repasse à l’audition de Dominique sur le deuxième bébé tué. Il y en a 8.

Virginie retourne s’asseoir. La présidente enchaîne en interrogeant Dominique sur le 2e bébé qu’elle a tué

 

Elle a mis le deuxième corps dans la panière à linge puis au bout d’une semaine au grenier.

Dominique dit avoir mis le deuxième bébé ds le panier à linge, puis au bout d’1semaine, elle le met dans le grenier [de ses parents]

– « Vous y pensez à ce bébé ?
– Non. – Donc ce bébé est au grenier, et la vie reprend c’est ça ?
– Oui. »

Puis elle s’aperçoit qu’elle est encore enceinte. Elle fait croire à son mari qu’elle a ses règles. Elle porte des vêtements larges

Ensuite, Dominique fait une crise d’épilepsie. Sa sœur l’emmène à l’hôpital. Elle a des contractions en faisant le scanner.

raconte avoir fait une crise d’épilepsie pour le 3e bébé. On l’emmène passer un scanner cérébral et elle a alors des contractions

« Je remonte dans la chambre. Je sens que ça va arriver. Je vais dans les toilettes qui sont dans le couloir, en face de la chambre »


remonte dans sa chambre, sent que le bébé arrive, part aux toilettes qui se trouvent dans le couloir avec un sac. Elle accouchera là.

Elle dit avoir accouché là, dans les toilettes de cet hôpital. « Je pousse… je suis assise… je sens qu’il sort »

– « Je pousse, je pousse… je suis dans le noir. Y avait juste une lumière.
– Une lumière très très faible de l’extérieur ?
– Oui. »

« C’est difficile à imaginer », note la présidente

– « Je sens qu’il sort.
– Il tombe dans les toilettes
– le bébé ?
– Oui. »

« Je ne comprends pas comment vous pouvez le ramasser », interroge la présidente. « Il tombe dans les toilettes », explique

– « Quand vous vous levez qu’est-ce qui se passe ? Il est encore dans les WC ?
– Oui.
– Je ne comprends pas comment vous pouvez le ramasser »

– « Et après ? Vous le mettez dans une serviette ? Et vous serrez autour du cou ?
– Oui.
– Comme le premier finalement ?
– Oui. »

– « Et vous restez là, une vingtaine de minutes, dans ces toilettes, dans le noir, en attendant que le placenta tombe ? »
– « Oui »

« J’ai vraiment beaucoup de mal à comprendre ce qui s’est passé », insiste la présidente Anne Segond

« Je ne sais pas. J’ai du mal à visualiser. Je ne comprends pas comment ça a pu se passer », commente la présidente agacée

– « Je n’ai pas de souvenir
– Pour répondre à mes questions vs reconstituez une scène ?
– Oui
– Vous vous souvenez d’aucune scène ?
– Non… »

Ensuite, elle dit qu’elle met tout dans un grand sac. »Peut-être un sac blanc » Ses souvenirs sont flous. Difficile de comprendre cette scène

La scène que décrit Dominique Cottrez semble surréaliste. Tout se passe dans le noir. Y compris le nettoyage.

– »Une robe de mariée dans un sac bleu marine ça vous dit quelque chose ? »
– Oui mais elle était pas là…
– Elle était dans le grenier ?
– Oui »

La suite est floue, elle ne se rappelle pas vraiment. On a l’impression qu’elle répond pour faire plaisir à la présidente.

Sur la couleur des sacs dans lesquels elle a mis les bébés, c’est très flou aussi

Dominique « suppose » que c’est son père qui a enterré les 2 bébés dans son propre jardin

Dominique s’exprime avec un ton détaché, très différent du ton employé pendant le récit du premier infanticide

répond docilement aux questions, mais comme hier lorsqu’elle racontait l’inceste, elle a un ton détaché. Semble perdue dans ses pensées.

On en reste là. L’audience est suspendue jusqu’à demain 9 heures.

L’audience est suspendue. Elle reprendra demain à partir de 9 heures.

Dominique continuera à raconter ses infanticides demain matin. Les plaidoiries et le réquisitoire suivront ensuite