2/ Perte de soi par Jean-Pierre Klein

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Mais il existe une perte d’objet qui est la plus 
tragique de toutes : c’est celle de soi-même 
comme objet de son estime, de son amour. C’est 
la conséquence sinon le but recherché par les 
auteurs de violences sexuelles : la mutilation de 
la chair et de l’âme des victimes entraîne leur asservissement au trauma dans une éternité de 
sa répétition. La victime en effet revit imaginairement, jour après jour, nuit après nuit, les traumatismes passés, car l’imaginaire paralysé ne 
peut que répéter à l’identique la réalité inimaginable. L’événement traumatisant se répète 
inchangé dans ce qui n’est pas le souvenir du 
passé mais une réminiscence obligée, présentification automatique qui s’impose.


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Autres billets sur le livre de Jean-Pierre Klein : Violences sexuelles faites à enfants

1/ Violences sexuelles faites à enfants – Une nouvelle clinique

3/ La psyché doit passer par un transfert dans des objets animés et 
inanimés pour « prendre forme »

1/ Violences sexuelles faites à enfants – Une nouvelle clinique par Jean-Pierre Klein

Broché

Paru le : 09/06/2006

Editeur : Pleins Feux

Collection : L’impensé contemporain

ISBN : 2-84729-057-5

EAN : 9782847290578

Nb. de pages : 61 pages

Poids : 135 g

Dimensions : 11cm x 21cm x 0,5cm

Au décours de violences sexuelles faites à enfants ou adolescents, les deux réactions habituelles mises en œuvre sont insatisfaisantes :

1/ Se fixer sur l’événement et  » en parler « .


L’évocation insistante de l’horreur tourne vite à son invocation, la parole sur l’acte équivalant presque à l’acte lui-même, réitérant le traumatisme et perpétuant l’obsession mortifère.

2/ Essayer, illusoirement, d’occulter l’événement, de proscrire tout ce qui pourrait le rappeler, à la limite faire comme s’il n’avait jamais eu lieu.

Comment réagir sans tomber dans la compassion émotionnelle, le psychologisme, ou une réaction limitée à la condamnation des responsables ?

L’auteur préconise un abord indirect permettant à la victime de passer du statut d’objet de sévices à celui de sujet d’une œuvre d’imagination.


Les violences sont déplacées dans la production dune création personnelle faisant processus de transformation de la réalité vécue. L’enfant participe ainsi à sa propre reconstruction sans pour autant œuvrer dans le rappel de ce qu’il a subi.

Des exemples sont présentés et commentés de thérapies avec médiations artistiques d’enfants et d’adolescentes victimes de viols et attouchements: un enfant invente des scènes violentes entre marionnettes,
une fillette allègue des attouchements non prouvés, une adolescente veut protéger une petite fille des violences sexuelles qu’elle a subies enfant. des psychiatres tentent une prévention de passage à l’acte dans un climat incestuel, … Ces productions (dessins, dialogues. fictions, etc.) sont analysées, ainsi que les interventions du thérapeute, ce qui permet de mettre en évidence les principes de l’accompagnement de créations, de la pose d’indication aux suivis détaillés.

Deux exemples d’adultes montrent enfin comment elles ont pu mettre en place des procédures officielles pour renaître.

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3/ La psyché doit passer par un transfert dans des objets animés et 
inanimés pour « prendre forme »