Mardi 19 mai, le troisième procès de l’affaire d’Outreau va s’ouvrir à Rennes devant la cour d’assises. Cette audience risque de raviver les soupçons et de relancer les rumeurs.
Il semble bien difficile de clore l’affaire d’Outreau.
Ce dossier criminel a pourtant été déjà examiné deux fois, à Saint Omer en 2004, et à Paris en 2005.
Sur les 17 personnes qui avaient été mises en examen, 4 ont finalement été condamnées et 13 autres ont été acquittées.
Daniel Legrand, 33 ans, est l’un des innocents d’Outreau. Il va cependant être de nouveau jugé.
En effet son acquittement avait été prononcé pour des faits qui auraient commis quand il était majeur, or Daniel Legrand était aussi poursuivi pour des viols qu’il aurait perpétué quand il était mineur.
Si, sur un plan strictement juridique, ce procès est légal, il n’en demeure pas moins « judiciairement absurde » pour les avocats des acquittés d’Outreau.
En effet, Daniel Legrand va être jugé pour des faits pour lesquels il a déjà été innocenté. La justice aurait d’ailleurs pu se dispenser de ce nouveau procès, mais un syndicat de magistrats et une association de victimes ont relancé la procédure.
Au sein de la magistrature, l’affaire d’Outreau demeure une blessure à vif. De nombreux juges ou procureurs continuent de croire que les acquittements prononcés il y a 10 ans sont le résultat d’une campagne médiatique. Ils refusent de croire que l’appareil judiciaire ait pu à ce point dysfonctionner.
Cette nouvelle audience risque donc de nourrir de nouvelles théories du complot.
L’enquête de Jean-Philippe Deniau et l’interview de l’avocat Eric Dupond-Moretti à retrouver
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