Outreau : la redite, à Rennes, jusqu’à la nausée, d’un vertige judiciaire – FR3

Logo-FR3-Nord-Pas-de-calaisavec AFP
Publié le 30/05/2015 | 09:44,
Des auditions filmées de tout petits enfants victimes de viols, des parents violeurs confrontés à eux 15 ans après, des experts qui s’écharpent sur la véracité de la parole de ces enfants et au final, les violeurs condamnés qui tous disculpent l’accusé… Jusqu’à la lie, le procès à Rennes de Daniel Legrand, l’un des acquittés d’Outreau, pour des accusations de pédophilie non encore jugées pendant sa minorité, a replongé dans sa deuxième semaine la cour, les victimes, l’accusé et le public, dans les méandres d’un fiasco qui, en deux procès, avait déjà profondément ébranlé l’institution judiciaire en 2004 et 2005.

Comme un métronome implacable, sans surprise, la semaine d’audience a démarré par une redite des procès de Saint-Omer en 2004 et de l’appel
de 2005 à Paris, au terme desquels 13 des 17 accusés avaient été acquittés. L’un après l’autre, les quatre condamnés pour les viols des quatre enfants Delay – leur père Thierry, leur mère Myriam Badaoui, puis leurs anciens voisins – ont assuré que Daniel Legrand n’était pas coupable de viols sur ces enfants, qu’il n’était pas là, qu’ils ne le connaissaient pas avant l’instruction…

‘Comme elle a dit, Myriam’

Et le vertige a repris la salle au fil des témoignages sur l’engrenage qui a conduit deux hommes, Daniel Legrand et son père homonyme, à être accusés et emprisonnés.

Un « Dany Legrand en Belgique » apparaît, plusieurs mois après le début de l’enquête, sur une liste d’agresseurs retranscrite par l’assistante familiale d’un des enfants Delay. Leur mère Myriam Badaoui qui confirme, questionnée par le juge d’instruction Fabrice Burgaud : « Le juge m’a montré des photos, il m’a cité sur les photos les gens dont les enfants avaient parlé…« , a-t-elle raconté mercredi. Et pourtant elle brodera un profil qui ne correspond en rien aux Legrand arrêtés.

Des co-accusés, sauf Thierry Delay qui ne disait rien, qui vont dire: c’est « comme elle a dit, Myriam... » Une enquête scindée entre deux services policiers dont seul le juge Burgaud avait une vue d’ensemble. De sérieux doutes sur le fond – ni meurtre, ni piste belge, ni réseau pédophile – exprimés dès 2002, en vain, par un rapport de la police judiciaire.

Des enfants traumatisés qui racontent leur histoire à leur « tata« , puis à des policiers, puis au juge, puis à des experts: un « enfant ne se trompe pas d’agresseur« , dira à la barre jeudi Marie-Christine Gryson Dejehansart, qui ne cache pas sa conviction que certains « acquittés » les ont agressés. « On sait qu’on peut contaminer la mémoire de quelqu’un avec de faux souvenirs et on sait qu’on peut s’autocontaminer« , la contredit le professeur Jean-Louis Viaux, qui a aussi examiné ces enfants.

‘J’ai inventé’

Car pour couronner le tout, Daniel Legrand, 20 ans à l’époque, après avoir nié toutes les accusations, fait soudainement fin 2001 des « aveux » fracassants : non seulement sur sa participation à des viols, mais surtout sur un meurtre de fillette lors d’une orgie… Il se rétracte quelques semaines plus tard, affirmant avoir voulu démontrer les affabulations de Myriam Badaoui.

« Je savais pas quoi dire, j’ai inventé…« , explique-t-il vendredi à la barre. « Je pensais qu’elle allait craquer, je me suis dit : je vais prouver qu’elle est
la menteuse
« . Myriam Badaoui avoua avoir menti dès 2004 et Daniel Legrand a été acquitté en 2005 des accusations portant sur la période postérieure à ses 18 ans.

Mais ce sont ces « aveux » et les convictions des enfants devenus grands qui animent quelques dizaines de personnes convaincues de la « culpabilité des acquittés« , qui hantent les couloirs de la cour d’assises depuis le début de l’audience le 19 mai.

Des jeunes siglés « Wanted Pedo« , des militants véhéments sur les réseaux sociaux, dont une femme, appelée à la barre, qui a accueilli plusieurs des enfants Delay. Et au coeur de cette étrange ambiance, la vraie souffrance de Jonathan, 21 ans, qui contenait avec peine son émotion pour se placer courageusement face à sa mère, mercredi.

« Est-ce que tu vas avoir le courage de dire qu’il n’y avait que quatre » (adultes violeurs, ndlr)? », demande-t-il. « Oui« , répond-elle. « On n’était que quatre.
Il y avait pas d’autres adultes
« , lui avait aussi répondu, la veille, son père.

Et sur les écrans de la salle d’audience, les tout petits qu’ils étaient, Jonathan 6 ans, Chérif 10 ans, sont apparus mardi, racontant par bribes les sévices endurés, dans leurs auditions filmées. Le son était mauvais. Les mots insoutenables. Dernier acte de la « reconstitution » de ce procès du procès qui s’achève vendredi : les 10 autres acquittés d’Outreau encore vivants vont témoigner lundi et mardi.

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Logo-Outreau-une-mise-au-point30/05: AFP
Un article qui donne la nausée, repris un peu partout et notamment par France 3 sous le titre « Outreau : la redite, à Rennes, jusqu’à la nausée, d’un vertige judiciaire ».
Dans ce titre un peu lourd, on cherche à faire comprendre à quel point ce procès est horrible, en fait surtout pour les pauvres accusés à tort, même s’ils n’ont pas été inculpés, même s’ils ont été condamnés pour avoir agressé plusieurs enfants (car aujourd’hui ils nient les faits sur 8 de leurs victimes), et surtout pour les journalistes, car comme l’a fait remarquer Aubenas, ceux-ci ont tendance à s’endormir ou à déserter la salle passé 17h.
Donc pour l’AFP, ce procès donne « la nausée ».
Ce n’est pas faux, nous aussi on a la nausée et le vertige devant les mensonges répétés à longueur d’audience par les avocats de la défense, quand ils ne nous obligent pas à tomber dans les pleurnicheries glauques des mis en cause.
On sent quand-même le journaliste un tout petit peu gêné de dire que « au final, [il y a] les violeurs condamnés qui tous disculpent l’accusé… ». Car le clou du spectacle de mercredi, c’étaient bien ces pédophiles condamnés venus dire qu’aujourd’hui ils ne mentaient plus et qu’il fallait les croire quand ils disculpaient Daniel Legrand.
Le hic, comme on l’a dit, c’est que si on admet cette version, il faut aussi admettre que ces condamnés et Daniel Legrand sont aussi extralucides, ou du moins télépathes, parce que leurs déclarations collaient les unes avec les autres, et aussi avec celles des 12 enfants reconnus victimes.
« Comme un métronome implacable, sans surprise, la semaine d’audience a démarré par une redite des procès de Saint-Omer en 2004 et de l’appel de 2005 à Paris, au terme desquels 13 des 17 accusés avaient été acquittés ». Encore une fois : qui a appelé tous ces témoins à la barre, histoire de faire pleurer dans les chaumières ? Qui nous « refait » le procès d’Outreau, en réalité ?
« L’un après l’autre, les quatre condamnés pour les viols des quatre enfants Delay – leur père Thierry, leur mère Myriam Badaoui, puis leurs anciens voisins – ont assuré que Daniel Legrand n’était pas coupable de viols sur ces enfants, qu’il n’était pas là, qu’ils ne le connaissaient pas avant l’instruction… »
En fait, ces gens ne se rappelaient plus de grand, chose, à part qu’ils n’ont jamais vu Daniel Legrand avant l’instruction.
Quand on les interrogeait pour savoir comment ils ont fait pour inventer des faits aussi précis, corroborés par les autres, ils avaient tous des trous de mémoire, à part Badaoui qui a continué à dire que le juge Burgaud lui avait inspiré les réponses. Pourtant, cela a été contredit par le greffier du juge Burgaud et par le juge, et les avocats qui étaient présent n’ont rien relevé de ce type.
Parce qu’on pourrait admettre qu’ils aient tous menti à l’époque. Mais il faudrait qu’ils nous expliquent comment ils ont fait pour « inventer », comme ils disent, des faits dont parlent les autres. Ce qui n’a pas du tout été le cas à ces audiences, les trous de mémoire aidant.
On a même eu Daniel Legrand qui nous a dit : « je suis rentré dans la tête de Myriam Badaoui ». On frise le mystique, attention.
Ces gens ne se rappelaient même que de 4 victimes, les frères Delay. Aurélie Grenon a même dit qu’elle ne se rappelait plus qui avait violé les deux enfants de son compagnon, David Delplanque. Mais on se moque de qui ?
En tout, ces explications nébuleuses ont l’air d’avoir satisfait le journaliste de l’AFP.
L’article continue : « Et le vertige a repris la salle au fil des témoignages sur l’engrenage qui a conduit deux hommes, Daniel Legrand et son père homonyme, à être accusés et emprisonnés ».

Alors soyons clairs : l’engrenage a été assez bien montré, et il est normal qu’ils aient été mis en cause. Ou alors on en revient à nos menteurs extralucides. Car Badaoui, qui ne connaissait donc officiellement pas les Daniel Legrand, a quand-même deviné que le fils âgé d’une vingtaine d’années avait le même nom que son père, qu’elle a su identifier sur photo.
Là encore, ça doit n’être qu’un détail. Et quid des accusations du cousin, Rudy L.? Et quid des aveux ? Encore son côté extralucide ?
Le journaliste considère que Badaoui « brodera un profil qui ne correspond en rien aux Legrand arrêtés. ». Au tout début, c’est vrai qu’elle a dit qu’ils avaient un sex-shop, mais sur la description des deux, elle a tapé juste.
Le journaliste enchaîne : »Des enfants traumatisés qui racontent leur histoire à leur « tata », puis à des policiers, puis au juge, puis à des experts », ce qui est tout à fait le joli conte de fées de la défense : des enfants fous et mythomanes (combien au juste ? 4 ou 12 ?), des tatas crédules et paranoïaques, un juge et des experts qui gobent le tout et hop, un procès.

Évidemment, le dossier est bien plus complexe que cela. On n’a pas seulement 12 enfants qui parlent dans cette affaire, mais des dizaines. Et ils sont nombreux à parler de la Belgique, des partouzes filmées, des précautions pour ne pas déflorer les filles, de l’utilisation de godemichets, des menaces et des coups, des trajets en taxi, et à citer les mêmes noms qui reviennent souvent dans les dépositions des enfants et des adultes qui ont avoué, y compris Daniel Legrand.
Le journaliste ne manque pas de rappeler les propos de certains experts, comme Jean-Luc Viaux qui a changé d’avis sur les enfants qu’il avait expertisés, et considère aujourd’hui que leur discours a pu être « contaminé ».
Sauf que les auditions des enfants à la police ont eu lieu avant que toute « contamination » puisse avoir lieu, il ne faudrait pas l’oublier.

Encore un détail, peut-être.
On nous parle ensuite des aveux de Legrand. Lui a d’abord dit qu’il a avoué sa participation à des viols collectifs et sa présence lors du meurtre d’une fillette, dans le but de sortir de prison.
Mais, ce vendredi Daniel Legrand a changé plusieurs fois de version. Une fois il avoue pour « se rapprocher » de sa famille car il était incarcéré à Loos, une autre fois c’est pour qu’Aurélie Grenon retourne en prison « parce qu’elle était coupable » (intéressant : comment le savait-il ?), une autre fois il dit qu’il savait très bien qu’il ne sortirait pas de prison en avouant cela.
Alors aurait-il avoué, comme il l’avait dit à l’époque, pour libérer sa conscience, pour « ne pas prendre pour les autres » etc. ?

Pontifiant, le journaliste continue dans son délire : « Mais ce sont ces « aveux » et les convictions des enfants devenus grands qui animent quelques dizaines de personnes convaincues de la « culpabilité des acquittés », qui hantent les couloirs de la cour d’assises depuis le début de l’audience le 19 mai ».
Mdr.
Si les aveux de Legrand étaient isolés des autres témoignages concordants, on ne dirait rien. Si des dizaines d’enfants n’avaient pas raconté les mêmes choses, il n’y aurait pas de problème. Des enfants pour lesquels les médecins ont souvent repéré divers troubles, d’ailleurs.
Parce que les « quelques dizaines » de personnes venues soutenir les frères Delay ne sont pas prêtes, contrairement à d’autres, à avaler des couleuvres, aussi grosses que les rétractations de Badaoui, Grenon, Delplanque et Legrand.
En plus, beaucoup ont lu le dossier, ils savent donc très bien de quoi ils parlent. Ils ont aussi lu toutes les auditions et le rapport de la commission d’enquête parlementaire, et les rapports de l’Inspection générale des services judiciaires et de l’Inspection générale des affaires sociales. On a aussi lu, évidemment, toutes les dénégations des acquittés, tous les mensonges éhontés déversés par trombes par la défense, les articles foireux d’une certaine presse et les commentaires d’ignares sur les réseaux sociaux.
Nous, on a de quoi se faire une idée de la réalité de ce dossier, contrairement à ce journaliste.
S’il veut le dossier, on peut lui filer, ça lui évitera peut-être de dire d’autres absurdités.
Puis, il en remet une couche sur ceux qui ne se contentent pas de répéter les arguments de la défense : « Des jeunes siglés « Wanted Pedo », des militants véhéments sur les réseaux sociaux, dont une femme, appelée à la barre, qui a accueilli plusieurs des enfants Delay »
Il ne se trouve pas « véhément » là, le journaliste de l’AFP ? A répéter sans discernement la plaidoirie des avocats de Legrand ?

En fin de journée mercredi, on a diffusé les auditions filmées de Chérif et Jonathan, réalisées durant l’enquête de police. Voilà ce qu’en dit le journaliste, qui n’a manifestement pas tout entendu : « Et sur les écrans de la salle d’audience, les tous petits qu’ils étaient, Jonathan 6 ans, Chérif 10 ans, sont apparus mardi, racontant par bribes les sévices endurés, dans leurs auditions filmées. Le son était mauvais. Les mots insoutenables ». Ou qui était peut-être déjà parti, car à la fin il n’y avait plus qu’un ou deux journalistes dans la salle.
Car en fait, les enfants ont rappelé que d’autres adultes étaient là : Jonathan a parlé « des monsieurs et des madames qui viennent à la maison »… Ils ont parlé de Jean-Marc, cet handicapé écarté de l’enquête car il ne pouvait pas monter les escaliers jusque chez les Delay mais était parfaitement capable de monter les trois étages pour se rendre au commissariat. Ils disent que leur sœur Emeline a subi la même chose qu’eux. Ils ont évoqué cet argent échangé entre leur père et les agresseurs lors des orgies. Chérif a beaucoup parlé de Thierry « Doque », particulièrement violent, ami de leur père. Et cela, avant que leur discours ne puisse être « contaminé ».

Mais ce sont sûrement des détails.

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Outreau – Vendredi 29 mai 2015 : Brigitte Bonnafé – L’accusé … et autour

Logo-France-inter-liveEN DIRECT DE L’AUDIENCE – On l’a à peine entendu depuis le début de l’audience il y a maintenant deux semaines. Il a surtout été question des enfants Delay, de leurs agresseurs et accusateurs de Daniel Legrand. Aujourd’hui, l’accusé de ce troisième procès Outreau va être entendu par la cour. Autre temps fort de la journée : le témoignage d’Emeline Delay, fille aînée de Thierry Delay. Elle affirme ne pas avoir subi les sévices de son père mais ses demi-frères, eux, l’identifient comme victime.

Une expertise en urgence

« J’ai été nommée pendant le procès, en urgence. J’ai reçu les enfants un dimanche. »
Sur l’écran géant de la visioconférence : une femme blonde, assez forte. Pull bleu et foulard bariolé.
Lorsqu’elle reçoit Chérif, Dimitri, Jonathan et Dylan, ils ont respectivement  14, presque 12, 10 et 8 ans. On est alors en plein procès de Saint-Omer. Les quatre enfants Delay ont déposé à la barre et, surtout, leur mère – principale accusatrice pendant l’instruction – a innocenté l’ensemble des accusés à l’exception de son mari et d’un couple de voisins. Le procès d’Outreau fait alors la une des médias. L’affaire explose en plein vol.
Aujourd’hui, Brigitte Bonnafé raconte : « quand je rencontre ces enfants, la parole est polluée pour moi par différents paramètres. » Alors, elle se refuse à poser des questions « intrusives » : « je me suis dis que je n’allais prendre que ce qu’ils avaient à me donner ».
En l’occurrence, le récit de leurs sévices, des noms qu’ils disculpent – « vous voyez Marécaux, il n’a rien à foutre là, je pèterais même les plombs pour lui. Karine Duchochois elle a rien à faire là. Le taxi Martel, je crois pas non plus » lui confie alors Chérif ; « j’ai pas vu Roselyne taper mais j’ai dit ça parce que Dupond-Moretti m’emmerdait » raconte de son côté Dimitri – mais aussi d’autres qu’ils continuent à accuser. Dont un acquitté dont la psychologue se refuse à livrer le nom aujourd’hui.
Dans sa déposition depuis la cour d’appel de Douai – où on l’a installée à la place du président – Brigitte Bonnafé se veut prudente. Aucune conclusion définitive. Aucune certitude assénée avec force. L’experte n’est catégorique que sur un point :
« Aucun des quatre ne m’a jamais parlé de monsieur Daniel Legrand. Ils ne m’en ont pas parlé alors qu’ils ont évoqué d’autres noms. Il y avait quand même une palette assez large de noms cités et monsieur Legrand n’est jamais apparu, chez aucun des quatre enfants. »

Quel avenir pour les enfants Delay ?

La question est clairement posée par l’avocat général. Mais quiconque a assisté aux deux premières semaines de ce procès se pose la même : quel avenir pour les enfants Delay ? Comment ces garçons – on a vu les trois aînés venir assister aux audiences – abîmés, fracassés même peuvent-ils se reconstruire ? Que faire aujourd’hui, quand on sait dans quel état d’abandon ils ont été laissés après les procès et l’incarcération de leurs parents ?
La question, c’est donc Stéphane Cantero qui la pose à Brigitte Bonnafé, psychologue qui a expertisé les quatre fils Delay, alors que le premier procès de l’affaire  se déroulait à Saint-Omer. « Comment aider des jeunes hommes victimes des faits les plus odieux ? Comment les aider alors qu’ils paraissent baignés dans un environnement où on leur dit sans cesse « vous êtes victimes de bien d’autres choses » ? »
Brigitte Bonnafé, que l’on a vue très mesurée pendant toute son audition, répond sans hésitation :
« Il ne faut pas les laisser s’enkyster dans la seule identité qui est la leur depuis plusieurs années et qui est celle de victime. Ils auraient besoin qu’on leur injecte du bon et non pas toutes ces sensations d’horreurs qu’on leur a injecté depuis des années. »
A bon entendeur …

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