BMP – Un visage d’automne en linogravure

BMP – Un visage d’automne en linogravure
La linogravure est une nouvelle découverte, mais je l’ai un peu menée à ma façon.

La linogravure est une technique de gravure, proche de la gravure sur bois, qui se pratique sur un matériau spécifique : le linoléum. Ce matériau est composé d’un mélange de poudre de liège, d’huile de lin, de gomme et de résine, aplati et comprimé sur une toile de jute. Le résultat obtenu est à la fois rigide et relativement aisé à graver, grâce à des outils pointus que l’on appelle des gouges. La linogravure se pratique « en taille d’épargne », c’est-à-dire que l’impression finale sera un négatif du motif gravé : les zones évidées apparaîtront blanches, tandis que les zones non évidées, en relief, seront encrées et s’imprimeront sur le support. Généralement utilisée pour réaliser des estampes sur papier, la linogravure peut aussi se pratiquer sur d’autres supports, comme le tissu.
Les outils utilisés pour graver ce matériau sont principalement les gouges, mais l’on peut aussi utiliser des poinçons, des canifs ou des ciseaux. L’encrage se fait grâce à un rouleau, l’impression sur du papier humidifié ou sec.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

J’avais devant moi, ma plaque de linoléum de couleur blanc-cassé. Après l’avoir regardée dans tous les sens, je me suis mise à réfléchir à l’esquisse que j’allais faire naître dessus. Pour cette première fois, j’avais dans ma tête un petit combat : Je me demandais si je devais dessiner beaucoup ou peu de détails.
Une partie de moi voulait se simplifier la tache, car à chaque fois, la nouveauté provoque une certaine angoisse, et l’autre partie, celle qui est curieuse et qui aime la découverte, avait envie de foncer et d’y trouver du plaisir. C’est cette partie qui l’a emporté.
Je pensais aussi à l’exposition qui doit venir, et j’ai pensé à créer quelque chose qui rentrerait dans cette thématique. Dehors, avec le vent, les feuilles tombaient. Et ce sont toutes ces petites choses qui, mises bout à bout, ont fait naître l’idée de mon esquisse. Un visage gravé aux mouvements de BMP.
Oui un visage de profil, à l’intérieur duquel, j’intégrerai des feuilles, mais aussi quelques petites fleurs. La position des feuilles et des fleurs, donnera naissance à ce visage que je pourrais appeler : visage de l’automne.
Pour dessiner mon ébauche, je vais utiliser un crayon à papier 6B. Mais au moment de commencer, je me suis aperçue que cette plaque de linoléum était très salissante. Je devais en tenir compte, car il est impossible de gommer, cela laisse des sortes de grumeaux.
Mais j’ai aussi découvert que si l’on mouille légèrement l’endroit à rectifier avec un tissu en coton, cela fonctionne très bien et permet aussi d’enlever les traces.
Je commence donc par dessiner le visage de profil puis petit à petit, j’y incorpore des formes de feuilles, mais comme je l’ai écrit plus haut en ne les positionnant pas n’importe comment. Par exemple une petite feuille peut servir pour évoquer la forme d’une bouche, et d’autres peuvent servir pour les cheveux.
Mon esquisse étant terminée, je la ré-observe pour comprendre comment j’allais commencer la gravure.
Mon idée était de faire le contour de toutes mes formes. Pour cela, je vais, avec la gouge, creuser le tour des feuilles et des fleurs. On pourra ainsi mieux apercevoir ce mouvement de gravure.
Pour ce qui ne sera pas gravé, je rajouterai de la couleur. Mais je ne devais pas me tromper pour que mon idée prenne bien forme. J’ai repassé avec un stylo noir sur les traits du crayon à papier. Cela fait, je commence à graver. Je devais, de même, essayer de rester dans le même sens pour obtenir un mouvement parfait dans tous les sens.
Dans ma tête, j’étais à la fois curieuse mais aussi peu sûre de moi. D’où vient cette inquiétude, alors que je m’amusais et prenais de plaisir à cette technique ?
J’ai mis un peu de temps pour arriver à la fin de ma gravure, car les instruments glissaient bien donc il ne fallait pas que je me blesse.
Une fois, ceci réalisé, je suis passée à l’étape suivante : déposer de la couleur sur la partie non gravée, celle qui restait en un léger relief. Pour cela, la peinture acrylique était la bienvenue. J’ai bien pensé à prendre de l’encre de Chine, mais au dernier moment, j’ai laissé tomber.
Concernant les tons, il fallait de la gaîté mais aussi de la spontanéité. Cela c’est un bon duo. Trop réfléchir crée de la frayeur en moi, et je ne voulais pas gâcher le plaisir qui était présent, plaisir qui devait se maintenir. Et voila donc qu’est né le manteau de couleurs.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Une plaque de linoléum de format de 300 x 200 x 4 cm. Un crayon à papier 6B, un stylo-bille noir, de la peinture Acrylic Paint. Gouges de diverses formes. Torchon en coton, un verre d’eau.

Que ressentez-vous devant votre composition ?

Je regarde ma production et là je me dis que ce serait quand même bien de ne pas m’angoisser à chaque fois que j’essaye un nouveau matériel, une nouvelle technique. Mais en moi, le plaisir demeure et c’est le principal. Ce plaisir couvre mon mal-être, ma peur sur mon avenir pendant un temps, se sentir vivante ça fait du bien. L’instant présent est, pour le moment me concernant, plus fort que l’avenir.
Je souris car parfois l’instant présent est grignoter par monsieur le gourmand Grrr grr  Mais bon ! il ne mange pas tout …😉

BMP – Un visage avec trois nez et deux bouches !

BMP – Un visage avec trois nez, deux bouches !
Cette production est née, parce qu’en ce jour, j’avais bien du mal à percevoir mon visage comme « tout le monde ». Cela m’angoissait, pour pallier à cela, je voulais aller dans mon cocon de couleur et de déformation pour en faire naître une composition qui n’aura peut-être rien d’extraordinaire ! Quoi que …:)

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

De fait, derrière l’anxiété que je ressens ce matin, il se passe bien quelque chose : la volonté de noyer cela dans des couleurs et dans une forme qui la mangera et qui au final transformera cette angoisse en une émotion colorée.
Cela a tendance à me faire rire car, par moments, je me dis que dessiner m’empêche de mourir ! Je pense cela car l’art de créer, d’observer n’est-il pas le mouvement qui apporte la vie ? N’est-il pas ce mouvement qui donne une vie et une respiration à une création ? Et sans respiration rien ne vit, rien ne bouge…
Bon j’arrête là mes réflexions et je vais prendre mon crayon à papier.
Devant moi, il y a cette feuille blanche, mais elle ne va pas le rester longtemps, car je commence à coller mes premiers traits qui vont faire apparaître la position de deux bouches et de trois nez. Pourquoi cela, je ne le sais pas vraiment. Puis je rajoute deux yeux dont un sera décalé.
Mais pourquoi les mettre systématiquement à la même hauteur ? Rien ne m’y oblige puisque je m’amuse en continuant à faire naitre un semblant de chevelure ou bien même une forme qui pourrait nous faire penser à un chapeau. Allez savoir… Moi-même, je n’en sais trop rien. En attendant, ce visage a pris place sur ma feuille.
Sur mon bureau y sont déposés les médiums suivant : de la peinture aquarelle et des feutres aquarélables.
Je commence donc par déposer sur ma palette un ensemble de tons divers, comme du bleu clair, du marron, du rose, de l’orangé. Je commence à recouvrir mon esquisse, puis j’y rajoute quelque couleurs aquarélables. Dans ce mélange, à chaque fois, j’y recherche une petite différence, cela me permet de savoir comment je peux y déposer mes couleurs dans une harmonie.
Le va et vient entre ces deux médiums est agréable. Je me suis promenée à travers, le jaune, le rose, le marron, le bleu, le kaki, le vert sans oublier le geste du mélange. Les finitions ont été faites au crayon-feutre noir à pointe fine.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Création conçue sur une feuille 36 x 46 cm. Comme médiums : un crayon HB pour donner naissance à mon esquisse, de la peinture aquarelle et pour terminer quelques finitions au crayon-feutre noir à pointe fine.

Que ressentez-vous devant votre création ?

Je regarde ma création que j’ai posée sur le chevalet, et là le « rien extraordinaire  » respire dans les couleurs, et me fait beaucoup moins souffrir. Maintenant « ce matin », ce début de journée, est derrière moi. Je suis sur l’instant présent, et je veux en profiter. Qui peut dire que je parlais peut-être de dissociation concernant cette création ? Je vous laisse voyager dans les couleurs.