Manteau aquarelle, du tueur de la tuerie de Tours.
Ce lundi matin 29 octobre 2001 : qui peux oublier ?
Comment digérer cet effroyable événement ?
Comment des familles peuvent-elles faire leur deuil ?
Ce tueur était vêtu d’une veste de chasse, d’un jean bleu et d’une cagoule.
Mais je ne me rappelle pas d’autre détails, par exemple j’ai oublié ce qu’il avait aux pieds, mais peut-être que je n’ai pas regardé. Je ne me rappelle plus s’il avait un sac ou autre chose en bandoulière ou à la main, je pense qu’il tenait quelque chose, mais je n’en suis pas sûre. Je ne vois que le fusil et j’entends le bruit du rechargement. Mais même de cela je ne suis pas certaine. Il y avait ces tirs encore et encore et le cri du tueur. J’entendais ce mot de mort, le présent était figé, ce temps figé c’était la mort avec les étincelles au bout de cette arme.
Cet homme se déplaçait dans les rues de Tours et il tirait au hasard sur les passants, sur les voitures. Au total, il y a eu quatre personnes tuées, sept autres blessées. Mon fils ou moi, nous aurions pu être ses cibles, nous aurions pu être tués car nous étions sur les lieux. Nous avions décidé de nous promener au centre ville après notre rendez-vous à l’hôpital Clocheville. Être tué comme ça froidement, par ce fusil et par cette main qui le tenait, cela est arrivé et aurait pu arriver à d’autres personnes.
Matériaux utilisés :
Dessin réalisé sur feuille de format de 36×48 cm à grain fin.
J’ai utilisé les couleurs aquarelles suivantes : Bleu de cobalt, terre d’ombre brûlée, terre d’ombre nature, noir d’ivoire.
Que ressentez-vous ?
Je n’arrive pas en dire plus ; c’est trop de peine, trop de souffrance en moi. Et je n’arrive pas trouver les mots pour décrire ce que je ressens.
Mais le travail que je viens de faire sur ce drame, m’a aidée un peu à lâcher cette pression ingérable.
Mais des questions sont là: comme par exemple concernant mon grand si cet événement ne l’aurait pas secoué lui aussi même s’il était petit ?
Et cette histoire me revoie aussi à mon « géniteur » et son fusil comme me l’a raconté ma génitrice. Il tirait comme ça aussi en l’air pour semer la terreur dans ce petit village. Et le soir de son arrestation aussi, il avait son fusil.
Tous ces événement dernièrement je les « prends en pleine figure. » Je ferais n’importe quoi pour ne plus ressentir ce que je ressens dans ma tête ! et c’est ce qui se passe en ce moment… je hurle, je crie, je chasse toutes ces images.