BMP – Le monsieur à la longue moustache

BMP – Le monsieur à la longue moustache
Mon psychiatre a des moustaches, mais pas aussi longues que celles que je vais intégrer dans ma production grâce à la forme de jambes. J’ai envie d’appeler ceci, un jeu de transformation ! Je veux dire, Intégrer diverses formes pour en faire naître qu’une seule. Comme pour ce visage d’aujourd’hui. Certes ce sera un peu difficile, mais cela fait travailler mes méninges. Mais je ne parlerai pas d’imaginaire, car cela m’angoisse.
Un visage ne s’imagine pas, il est recouvert d’une peau qui se touche, qui se tire, il y a un nez avec la relation avec l’odorat, tout comme les yeux qui observent, qui découvrent, des oreilles qui entendent et qui écoutent. Ceci ne s’invente pas. On peut juste transformer d’une autre façon avec ce qui existe. Réfléchir à cela, lève un peu mon angoisse.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Tout doit commencer dans la bonne position et le bon mouvement.
Je me suis aperçue de cela lorsque je travaillais à la production nommée « Le mouvement en harmonie entre l’être humain et le cheval ».
Là, par exemple, la position des jambes peut retranscrire une moustache et le haut d’un corps un nez. Très drôle ! C’est donc ce que j’ai commencé à dessiner sur ma feuille blanche. Puis j’ai continué en y rajoutant des yeux et des lunettes, oui, car je trouvais que les lunettes étaient peu présentes dans mes créations. Pour continuer mon ébauche, j’ai ensuite rajouté un début de cheveux que je peaufinerais au moment de déposer les couleurs.
Ensuite pour encore jouer avec les formes, j’ai intégré sur le côté de la forme du visage la forme d’un corps d’une jeune demoiselle, avec son chapeau, habillée d’une cape et d’une jupe longue. Dans ce mouvement, mine de rien, on peut observer une forme d’oreille. La continuité de la jupe fera parler un revers, d’un haut d’une chemise, éventuellement un col !
Mon esquisse était terminée, je l’ai déposée sur le chevalet. Je la trouvais amusante et je pensais aussi qu’il fallait une bonne observation pour repérer les formes que j’avais intégrées pour faire naître ce visage.
Il ne me manquait plus qu’à rajouter des couleurs. Je n’en voulais pas de nombreuses, juste de quoi donner une bonne mine à ce visage. Je me suis donc baladée entre les tons, marron, jaune, vert, un peu de léger gris et de noir mélangé avec plus ou moins d’eau. Les finitions ont été faites au crayon à papier pour continuer sur le gris.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille de 36 X 46 cm. J’ai utilisé un crayon HB pour faire naître mon esquisse, et de la peinture aquarelle.

Que ressentez-vous face à votre création ?

Dans ma tête, je me sens drôle avec une dose d’humour. Je me répète en boucle, oui tout dans la position et le mouvement, comme celui de mon crayon et de celui de la vie. Après le reste…

Le transfert

La prise en compte du complexe d’Œdipe devait conduire Freud à établir que le transfert à l’égard du médecin mobilisait chez le sujet des « clichés » déjà présents chez lui, telle « l’imago » paternelle ou les « images maternelles, fraternelles etc. »
Une transposition à une situation où le transfert porte sur un objet et un thérapeute, de l’analyse de Michel Neyraut sur le transfert dans la relation analytique :

« Le transfert est comme un paquet d’enveloppes closes qu’un aveugle distribue aux passants. L’analyste n’est pas un passant comme un autre, à la cinquantième enveloppe, il demande qu’on ouvre la lettre et parie que le contenu en était connu et que ce n’est pas un hasard si la lettre lui est adressée ».

Michel Neyraut
Le transfert, Paris PUF, 1974, p. 174