Je pense que mon cerveau est en mode auto-confinement mon esprit est en hibernation et emprisonné. Une carapace ? une protection ? Parfois j’aimerais me montrer très forte et ne jamais lâcher quoique ce soit. Parfois j’aimerais aussi se montrer encore plus forte et c’est ce que j’aimerais. Forte comme cet arbre Le ginkgo biloba, dans ce superbe jardin botanique, que je croise souvent en ce moment, tout comme j’essaie de percevoir dans ma tête ses racines.
J’écris cela car il y a des événements et je les vis avec des maux dans mon corps. Je ne sais pas comment est l’intérieur de mon cerveau non plus. Je ne suis pas capable, pour l’instant, de l’expliquer plus en profondeur que cela soit verbalement ou en écrit, avec mon psychiatre pendant mes séances.
Avec lui, j’avais abordé plusieurs sujets lors de ma séance comme : le bénévolat, les actions des personnes, ce que je fais, mes décisions, mes regards. L’avenir. Le sujet des limites est apparu également, une situation qui semble par moment difficile à mettre en place me concernant, tout comme celle quand on me demande de l’aide etc.
J’ai donc fait une production de comment je perçois cette situation dans ma tête. Mais le docteur L. aimerait bien que j’y mette des mots. Cette nécessité de poser des mots par moment ressemble dans ma tête à une boulimie indigeste. En attendent c’est la page blanche dans mon cerveau. C’est comme un arbre qui avait subitement des racines mortes et mon cerveau me donne cette impression d’avoir perdu certains neurones et membranes.
Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?
J’ai donc dessiné un cerveau derrière des barreaux, dans ma tête je me sens ainsi : en prison. Il y a une mélancolie, tout comme une tristesse profonde, c’est pourquoi la naissance de ce visage avec cette larme bleue, qui retranscrit que la force est là mais que celle-ci est mélangé dans toutes mes difficultés.
Il y a aussi cette impuissance, je me sens tiraillé également avec au bout pas mal de points d’interrogation. Je voudrais les éliminer.
Pour les couleurs, c’est le noir qui m’a envahie et ce jaune, ce jaune comme la couleur de mon citronnier et les citrons que j’aime presser pour en boire le jus. Jaune comme pour la chaleur humaine et se soleil.
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Production conçue sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon HB. Peinture aquarelle.
Que ressentez-vous en regardant votre production ?
Je regarde ma production et dans ma tête ça me dit : « mais pourquoi mettre des mots ? » Ça va passer comme à chaque fois. Mon cerveau est détaché de ce corps, je ne ressens pas de gêne ! Je me sens comme « normale » mais c’est quoi la normalité finalement. Il n’y a pas de définition exacte. Je n’en connais pas me concernant. Mais alors je me sens comment ? Je ne le sais pas et c’est je pense bien la première fois.