BMP – Il y a des fois… Docteur !

BMP – Il y a des fois… Docteur !
Je pense que mon cerveau est en mode auto-confinement mon esprit est en hibernation et emprisonné. Une carapace ? une protection ? Parfois j’aimerais me montrer très forte et ne jamais lâcher quoique ce soit. Parfois j’aimerais aussi se montrer encore plus forte et c’est ce que j’aimerais. Forte comme cet arbre Le ginkgo biloba, dans ce superbe jardin botanique, que je croise souvent en ce moment, tout comme j’essaie de percevoir dans ma tête ses racines.
J’écris cela car il y a des événements et je les vis avec des maux dans mon corps. Je ne sais pas comment est l’intérieur de mon cerveau non plus. Je ne suis pas capable, pour l’instant, de l’expliquer plus en profondeur que cela soit verbalement ou en écrit, avec mon psychiatre pendant mes séances.
Avec lui, j’avais abordé plusieurs sujets lors de ma séance comme : le bénévolat, les actions des personnes, ce que je fais, mes décisions, mes regards. L’avenir. Le sujet des limites est apparu également, une situation qui semble par moment difficile à mettre en place me concernant, tout comme celle quand on me demande de l’aide etc.
J’ai donc fait une production de comment je perçois cette situation dans ma tête. Mais le docteur L. aimerait bien que j’y mette des mots. Cette nécessité de poser des mots par moment ressemble dans ma tête à une boulimie indigeste. En attendent c’est la page blanche dans mon cerveau. C’est comme un arbre qui avait subitement des racines mortes et mon cerveau me donne cette impression d’avoir perdu certains neurones et membranes.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

J’ai donc dessiné un cerveau derrière des barreaux, dans ma tête je me sens ainsi : en prison. Il y a une mélancolie, tout comme une tristesse profonde, c’est pourquoi la naissance de ce visage avec cette larme bleue, qui retranscrit que la force est là mais que celle-ci est mélangé dans toutes mes difficultés.
Il y a aussi cette impuissance, je me sens tiraillé également avec au bout pas mal de points d’interrogation. Je voudrais les éliminer.
Pour les couleurs, c’est le noir qui m’a envahie et ce jaune, ce jaune comme la couleur de mon citronnier et les citrons que j’aime presser pour en boire le jus. Jaune comme pour la chaleur humaine et se soleil.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Production conçue sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon HB. Peinture aquarelle.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Je regarde ma production et dans ma tête ça me dit : «  mais pourquoi mettre des mots ? » Ça va passer comme à chaque fois. Mon cerveau est détaché de ce corps, je ne ressens pas de gêne ! Je me sens comme « normale » mais c’est quoi la normalité finalement. Il n’y a pas de définition exacte. Je n’en connais pas me concernant. Mais alors je me sens comment ? Je ne le sais pas et c’est je pense bien la première fois.

BMP – Le visage habité

BMP – Le visage habité
Toujours pour passer un bon moment avec mes crayons, mais c’est aussi pour ne pas me laisser aspirer par la douleur, les nausées et j’en passe.
Même si je mets plus de temps, tant pis. Mon médicament du moment, c’est le désir de dessiner et le plaisir qui va avec. C’est cela qui compte et non le temps que cela me prendra pour faire apparaître mon esquisse et les couleurs. C’est très important surtout en ce moment.
Je voulais aussi réessayer de travailler avec les pastels secs  que je mettrai dans l’eau et que j’utiliserai avec un pinceau.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Un visage dans une autre perspective. Avec un cou et le début d’un dos et un corps vu de devant.
Mais là, j’avais envie de mettre une bouche, un nez, et un œil. Un visage de profil, car, pour moi, c’est plus facile de faire apparaître la perspective. Dans ma tête, j’ai moins de mal à percevoir comment je dois donner corps à ma production.
Un visage habité, car mon idée était de concrétiser des fenêtres avec des rideaux, comme pour dire qu’il y a des personnes qui y habitent. Cela vit, ça bouge ! Donner encore plus de vie à ma forme.
J’ai donc commencé par dessiner ce qui était le nez, la bouche, l’œil, j’avais besoin d’une base pour pouvoir rendre cette perspective vue de côté.
Pour le haut, pas de nuage, mais un plafond. Donc des habitations sous un grand toit.
Puis je suis descendue vers le bas de ma feuille pour dessiner le cou et le début du corps.
Mon esquisse terminée, je suis donc passée aux couleurs.
Pour ce dessin là, je voyais bien une couleur marron, orangée avec un petit dégradé, avec une petite touche de vert et de bleu.
Je devais faire attention au dosage de l’eau sur mon pinceau.
Je ne voulais pas déposer sur mon esquisse plusieurs couleurs pastel, je désirais des tons harmonieux avec pratiquement les mêmes tons en couleur.
J’ai achevé ma composition avec quelques finitions aux crayons de couleurs à pointes fines, mais cela pas partout.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon à papier HB, pastels secs, petit pinceau, eau. Feutres à pointes fines.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

J’observe ma production et je me dis : en voilà une autre pour ma série !
Je ne me sens pas complètement détendue, mais je suis moins dans un état inquiet. J’ai apprécié ce moment avec le pastel sec, pour le moment c’est ce qui est important !