BMP – Un visage dans l’autre

BMP – Un visage dans l’autre
Je pensais aux dissociations et c’est à partir de cette idée que cette production est née. Je me demandais, même si cela peut paraître étrange, ce qui se passe quand deux personnes dissociées se rencontrent. Sont elles complémentaires ou le deviennent elles ?

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse?

Même si, par moment, cela reste fragile de vivre avec des dissociations, je souhaitais faire apparaître une composition avec une touche d’émotion esthétique. Après comment ? ça, je le verrais au fur et à mesure de mon avancement dans ma production. Je suis donc partie de cette idée, mais aussi du questionnement : qu’est-ce qui se passe quand deux personnes se rencontrent ?
L’idée était de présenter deux visages parce que je reste toujours attirée par l’emplacement du cerveau, mais surtout par son fonctionnement, même si j’ai cette trouille énorme. Je ne voulais pas simplement dessiner des visages ; je me me disais, que je pouvais également faire apparaître ce mouvement de les faire rentrer l’un dans l’autre. Ce qui m’a donné ce titre : un visage dans l’autre. L’idée aussi, était qu’on puisse repérer l’homme et la femme dans ces deux visages. Mais cela aurait pu être deux femmes ou deux hommes.
Avant de commencer de faire apparaître mes premiers traits sur la feuille, je devais penser à ce mouvement de dissociation. Comment est-ce que j’allais positionner ses deux visages afin qu’ils se rentrent l’un dans l’autre ? J’ai donc commencé par faire apparaître celui de l’homme. Un homme avec son beau chapeau, ce qui m’a permis par la suite de positionner celui de la femme. Je ne souhaitais pas un mélange trop fouillis, mon souhait était que l’on puisse bien repérer les deux visages. À moi donc de faire apparaître cette démarcation par le biais des couleurs.
Avec ces visages, j’ai fait une continuité pour faire apparaître le début d’un corps. L’homme avec son chapeau portera une veste longue. Il devait rester gentlemen, même étant dissocié cela ne nous empêche pas de rester bien dans nos baskets et soigné. Il fallait aussi que je fasse apparaître un signe « d’affection ». Oui, comme c’est un couple qui s’aime, donc le mouvement de la main de l’homme allait toucher le cou de la femme. Une fois mon ébauche terminée, je suis passée à déposer mes couleurs.
Le but est de rester sur des couleurs sobres, je suis donc passée par du rouge, du bleu, du marron, du gris et du doré, en intégrant des mélanges. La plupart des finitions sont faites aux pinceaux ou avec un crayon de couleur marron.

Quels matériaux avez-vous utilisé ?

Cette création est apparue sur une feuille de format 36 x 46 cm. Comme médium, j’ai utilisé la peinture aquarelle, un crayon HB pour faire l’esquisse et un crayon de couleur marron.

Que ressentez-vous face à votre production ?

Ma question reste sans réponse, mais ce n’est pas grave. J’aurais tendance à apporter un peu plus de douceur dans la dissociation même si parfois, elles me taraudent le cerveau. Mais à coté de cela, c’est trop cool de faire apparaître le mouvement de dissociation à travers une composition. Mon regard se porte différemment. J’ai pris plaisir à faire naître cette création !

BMP – Un gentleman avec une tête en Rubik’s cube

BMP – Un gentleman avec une tête en Rubik’s cube
Qui n’a pas essayé de faire ce jeu entièrement ? Je n’y suis pour ma part jamais arrivée. J’ai repris ce jeu, mais très timidement. Cette image de manipulation me semble moins prenante dans mon cerveau depuis peu alors je voulais en profiter pour jouer avec les couleurs. Avoir dessiné sur la manipulation m’a aidée. Mais maintenant, je reprends cet objet mais d’une façon différente c’est-à-dire que c’est au moment où il n’y a rien qui captive mon regard à la télévision mais aussi quand je ne me sens pas angoissée. Cela me permet de continuer à travailler ma concentration et ma jugeote. Mais j’ai beau le retourner dans tous les sens, ce Rubik’s cube, je n’arrive pas à remettre toutes les couleurs dans le bon ordre. Dans ma tête, c’est le lien des couleurs qui m’a attiré pour faire naître cette production.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

L’idée restée sur un peu d’humour. Ce qui me causait du souci par contre, c’était de dessiner une perspective avec ce cube. Dans ma tête, j’avais du mal imaginer ce cube bouger dans tous les sens. Maintenant, pourquoi dessiner un Rubik’s cube à la place d’une tête ? C’est parce qu’à chaque fois que je prends cet objet et que j’essaie de lui mettre ses couleurs dans l’ordre ça me donne le vertige dans la tête. C’est ainsi, que pour cette création, je préfére rester sur le chemin de l’humour de manière à faire fuir cette image de vertige. L’humour aide par moment.
Je percevais bien l’idée d’un gentleman avec une cravate, un costume, et un petit foulard bleu dans sa poche. Le monsieur chic ! J’ai donc commencé par dessiner ce Rubik’s cube. Il fallait qu’il donne cette impression de mouvement. Il sera donc dessiné un peu de travers pour faire parler ceci et cela m’a aidée aussi pour le mouvement. Puis j’ai continué avec le reste du corps. Je m’amusais. Mais l’idée de faire également une autre production sur un autre thème que cette manipulation en me servant d’un Rubik’s cube me titillait. Je riais toute seule. J’aime donner vie à une production, c’est pour cela qu’il est important d’observer l’esquisse se mettre en mouvement sur ma feuille petit à petit. Même si l’idée peut passer un peu saugrenue. Mais quand je contemple la création finie sur le chevalet, cette impression s’efface.
Mon esquisse finie, je suis passée aux couleurs. Pour le rubik’s cube, je n’ai pas retranscrit ses couleurs à lui, je voulais qu’il soit unique, j’ai donc choisi les tons qui me plaisaient mais sans réfléchir après, la spontanéité devait être là. Pour le haut du costume, j’ai choisi, du marron avec du dégradé et du gris pour le pantalon, sans oublier la petite pochette de couleur bleue. Quelques finitions ont été faites au pinceau.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. J’ai utilisé un crayon à papier HB, comme médium de la peinture aquarelle.

Que ressentez-vous en face de votre création ?

Mon gentleman est là. Il vit sur ma feuille. Dans ma tête, j’avais vraiment envie de continuer cette série. Plus je regardais ce Rubik’s cube et plus je me disais que chaque petit carré de couleur contenait une nouvelle idée. J’ai besoin subitement de les remplir. En attendant, j’ai pris plaisir avec mon pinceau. Je regarde cet objet et la manipulation est beaucoup moins présente et ça, c’est chouette !