Je voulais juste faire des grands mouvements avec mon pinceau, avec l’idée de créer une peinture représentant une mer légèrement agitée qui irait un peu dans tous les sens. Cela pourrait être une mer imaginaire.
Je souhaitais également m’éclater avec les couleurs, un peu de bleu, un peu de blanc, avec une petite touche de noir, le tout agrémenté de petits mélanges.
Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?
J’ai commencé par créer une espèce de modèle qui répété, représenterait ce que j’aimerais faire apparaître en forme finale dans mon dessin avec son manteau.
Mon premier coup de crayon a été vers le côté gauche de ma feuille, avec l’idée de répéter ce même mouvement, en allant doucement dans la direction du côté droit de ma feuille, mais tout cela devait vivre.
Dans mon esquisse je voulais une représentation de vagues très hautes, comme pour donner vie à l’image d’une liberté sans limites. Celle-ci monterait vers le ciel pour s’y perdre.
Une fois mon esquisse terminée, je me suis mise à sourire toute seule. La hauteur, le mouvement, l’agitation dans tous les sens, seraient bien présents. J’aimais trop. Je me sentais à la fois agitée mais pas énervée.
Je voulais jouer avec mon esquisse. J’aurais voulu rajouter des tonnes de feuilles mises bout à bout, afin de donner une impression d’infini à cette mer, le mot liberté était là comme pour faire fuir les images de limites. Une liberté sans fin, recouverte de différents bleus, de blancs et de gris.
Dans ma tête je n’attendais que cela : prendre mon pinceau, et me retrouver face à face avec lui et profiter de ce petit moment de bien-être qui s’annonçait. C’est tellement le foutoir dans ma tête par moment que je n’attendais que cela ! m’exploser avec l’aquarelle ! Faire de grands mouvements. C’était mon moment de drogue !
Matériaux utilisés :
Dessin sur feuille de format de 50 x 70 cm à grain fin. Peinture aquarelle, finition crayons de couleurs.
Qu’avez-vous ressenti ?
• Je voulais me perdre dans ce mouvement, me cacher afin qu’on ne puisse plus me retrouver.
• J’ai eu des souvenirs de colonie de vacances : c’était un peu la liberté sauf quand les mères, qui connaissaient le directeur, se renseignaient sur moi.
• Je devais m’appliquer pour faire vivre ce mouvement : c’était presque un ordre.
• Par moment j’avais cette mauvaise sensation de me noyer. Mais je pense que ce sont les souvenirs liés à ces moments où on me mettait la tête dans l’eau tellement longtemps, que j’avais du mal à reprendre mon souffle.
• Je sentais l’humidité, elle était réelle pour moi, j’ai eu un doute dans le présent, j’ai été obligée de vérifier que rien ne coulait, j’avais besoin de me rassurer.
• Je me sentais bien dans ma tête, mais c’était difficile de ressentir quelque chose dans mon corps.
• J’avais envie de déborder, et de patauger avec l’eau, je trouvais cela “normal”.
• J’ai ressenti une grande frayeur mais je suis incapable de savoir ce qui l’a provoquée. Mais je me suis sentie mal dans ma tête, comme s’il manquait de l’espace à l’intérieur.
• Je suis petite dans mon corps, mais j’avais une grosse tête qui craquait.
Que ressentez-vous face à ce dessin ?
En regardant mon tableau, je me suis dit et bien voilà il ne me reste plus qu’à plonger dedans et me détendre. Je riais toute seule en me disant « Béatrice mine de rien, tu as un doux côté foldingue 🙂 ! J’ai passé un bon moment avec mon pinceau et cette aquarelle de couleurs ! Et c’est cela aussi qui est important. Prendre du plaisir.