Je souhaitais changer un peu la forme du manteau de ma nouvelle création cubiste. J’avais envie de traits et encore de traits comme pour traduire mon envie et mon droit de mettre de la couleur encore et encore, mais je voulais aussi des mélanges, ces mélanges que je ne contrôle pas forcément, juste pour être un peu plus déliés, dans le mouvement de mes différents crayons mais aussi de mon poignet.
Ah là là ! Vous avez vu ? Dessiner, faire naître une création alors que tout doit être dans une synchronisation, parfois dans le mouvement et dans ma tête. Je ris en écrivant cela, car par moments chez moi, ce n’est pas toujours le cas ! Un coup, c’est ça et encore ça, en fait dans la naissance d’une production jamais je ne trouve le même mouvement tout comme l’idée peut bouger. C’est bien cela que j’aime : aller dans une découverte tout en restant dans la sécurité et une stabilité. Cela je le trouve quand je reste quand même dans les limites. Ce qui m’importe c’est bien le plaisir de faire naître une esquisse, de jouer avec les couleurs et d’apporter cette touche de bien-être voir beaucoup plus.
Aller, je vais dans le plaisir du mouvement pour faire naître mon ébauche.
Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?
Je savais que je voulais intégrer des traits colorés pour le manteau. Mais je souhaitais aussi m’amuser avec les formes. Mon envie était de dessiner un petit visage pratiquement de face qui se mélangerait avec les autres formes qui l’entoureraient. Avec une bouche complètement décalée. Ça sera l’ensemble du mouvement de toute ma composition qui donnerait vie à ce petit visage qui reste malgré tout dans son coin. Je me dis que les couleurs peuvent tout changer cela dépend de comment on les positionne et quelles formes on leur donne. C’est ça aussi qui m’amuse. Car à chaque fois, il y a également cette petite surprise qui vient pointer son nez, tout comme l’imprévu, c’est tout cela qui nous apporte de l’émotion à notre production. Mais ça, on ne le sait pas à l’avance même si on a notre image de notre nouveau dessin dans la tête.
Je commence donc à faire apparaître mes premières formes sans trop vraiment réfléchir, mais je souhaitais qu’un mélange se fasse doucement, ce côté rigolo, le besoin de m’amuser était bien présent dans ma tête et cela me suffisait pour cette matinée. C’est cela que j’ai laissé se poser sur ma feuille tout en l’intégrant dans ma création avec ce petit visage qui veut rester dans son coin, c’était chouette.
Dans ces moments-là, on ne pense plus à ce qui bousille notre corps, à nos angoisses. Non, je suis le mouvement de mes couleurs que je dépose tout comme ce bien-être. Rien d’autre et je voudrais que cela ne s’arrête jamais.
Quelques finitions ont été faites aux feutres.
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Création conçue sur une feuille de format de 36 x 46 cm. Médium un crayon HB, différents feutres de couleurs à pointes fines.
Que ressentez-vous en face de votre création ?
Je regarde ma production, dans ma tête, je me sens dans mon coin, un peu comme ce visage dans cette création. Par moment, j’ai des inquiétudes pour le futur mais j’essaie de ne pas y penser. Je garde juste ce qui me fait du bien sur l’instant présent.