« Un drôle de visage suivi d’un corps non moins curieux, fruits de traits spontanés. »
C’est en réfléchissant sur le projet photos que je compte faire avec mon groupe arts plastiques et le CATTP de Tours. Il faut que chacun trouve sa place dans ce projet. Toutes ces personnes ont leurs histoires, elles sont différentes, elles peuvent ne pas avoir fait d’études, mais je pars du principe que tout le monde peut faire de belles choses. Il me faut donc trouver le bon équilibre pour toutes ces personnes. Dans ma tête, ça me demande si je vais être capable ou pas de réussir cela. Comme cela devenait compliqué pour moi car d’autres ruminations pointaient leur nez, j’ai donc décidé de dessiner et de voir ce qui allait en sortir, avec la certitude que cela pourrait m’aider.
Comment avez-vous concrétisé votre ébauche ?
Quand j’ai du mal à réfléchir, je prends une feuille à dessin et je trace des traits avec un crayon à papier sans trop appuyer.
Je m’amusais à faire des mouvements, en même temps, je sais que je déposais sans que ce soit visible, mes questions, mes idées, mes doutes. Cela permettait que ça tourne moins vite dans ma tête.
La seule chose, c’est que je ne voulais pas m’éparpiller sur cette feuille et donc mes traits étaient pratiquement rassemblés. Car je me disais que mes idées devaient rester unies, et cela c’était rassurant. Ceci bien posé, je me suis amusée à chercher une forme parmi les traits. Même si cette forme ne « tenait pas debout », l’important étant le mouvement de mon crayon qui a permis la naissance de cette esquisse, pendant que j’étais en train de penser.
Peu à peu j’y ai aperçu un drôle de visage. J’ai complété ce visage par une espèce de corps. Ce visage devait être maintenu pour bien réfléchir. En fait, j’avais des liens qui apparaissaient, qui venaient me parler, idées parfois sans queue ni tête, un peu à l’image de mon dessin.
Il ne manquait plus que le manteau de couleur à cette drôle d’esquisse. Envie de rajouter comme le temps d’un sourire. Je me sentais sourire en pensant au choix des couleurs.
L’idée était de me promener dans du rose, du vert, du marron, de l’orange, du violet, du bleu clair, du bleu plus foncé. Cela me faisait du bien. En attendant je percevais de plus en plus ce drôle de visage avec son corps. Je dis bien corps, car sur le côté on peut percevoir un arrondi, un emplacement d’épaule, qui renvoie à l’invisible de mon questionnement au début de ce travail. C’est tout un ensemble de divers mouvements tous différents, qui a donné naissance à cette nouvelle création, au point à ne plus savoir comment celle-ci a commencé. Quelques finitions ont été faites au feutre noir.
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Création conçue sur une feuille de format 36 x 46 cm. Comme médium : crayon HB pour mon esquisse, de la peinture aquarelle. Un feutre noir pour les finitions.
Que ressentez-vous face à votre création ?
J’observe mon esquisse, je me sens dans le présent. Concernant le projet, je me positionne plus dans mes idées, mais j’ai besoin de les mettre en place pour me sentir rassurée. Je me dis que je dois éviter de me mettre la pression. Je ris car à chaque fois c’est pareille et à la fin il y a quelque chose de magique qui se met en place. Ah cette confiance en moi c’est tout une histoire !