BMP – Visage déroulé

BMP – Visage déroulé
Je continue sur ma lancée, ce travail sur le mouvement du déroulement et j’ai décidé que ce serait cette fois un visage.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Celui-ci aura des cheveux, un nez, des yeux, une bouche, une oreille. Mais commençant à dessiner, je me sentais légèrement perdue dans le sens du mouvement de mes traits. C’était peut-être la pointe de mon crayon, mais je ne savais pas trop, et il me fallait trouver une solution pour me diriger vers une issue plus compréhensible. Parfois quand il y a trop de possibilités, les issues de sortie bouchonnent en moi. Mais si je trouve la bonne sortie, alors ça circule aussi bien que sur une autoroute.
Pourtant dans ma tête, je sentais, en plus, cette sensation que la forme qui prenait vie sur cette feuille blanche ne pouvait pas se perdre ni même se détacher. Elle portera quand même en elle ce mouvement qui évoque le perdu. Cela ne m’angoisse même pas.
Mon ébauche prenait bien forme, les cheveux étaient présents. J’y tenais à ces cheveux, encore plus que d’habitude. Ils devaient exister et même maintenir ce visage qui était en train de se dérouler. Je pense même que ces cheveux étaient plus importants que l’oreille que je venais de finir. Ensuite j’ai continué mon tracé pour faire apparaître une bouche et ce qui montrera un cou.
Mon ébauche étant finie, on y retrouvait bien la forme d’un visage, mais là, il lui manquait ses couleurs, Je me lance donc à déposer les premières, en choisissant la peinture aquarelle. J’ai utilisé des tons un peu plus foncés que d’habitude, mais je ne savais pas vraiment ce que je souhaitais. J’ai donc laissé venir ce qui se faisait entendre.
J’ai donc pris mon pinceau et j’ai laissé le mouvement de ma main avancer tout seul, je me sentais plus rassurée et plus légère mais je ne savais pas pourquoi, car tout allait bien. Ce « tout va bien », je l’ai conservé précieusement en moi. Les finitions sont de couleur noire.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette création a été conçue sur une feuille blanche d’un format de 36X46 cm, un crayon HB pour dessiner mon esquisse, de la peinture aquarelle et pour finir des feutres aquarelles à pointes fines.

Que ressentez-vous en regardant votre création ?

Je regarde ma production, je me sens bien mais dans ma tête il y a comme un blanc, comme quelque chose d’effacé.
En attendant le visage est là avec des cheveux ! Et je m’amuse !

BMP – Un corps poème

BMP – Un corps poème
Deux mouvements différents exprimés dans le même corps.
Parfois, je me dis que la danse est un poème dont chaque mouvement est un mot. Une histoire, un poème triste ou gai. Quand on dit que la posture d’un corps en dit long sur les émotions, je suis de cet avis.
La danse est un art, c’est peut-être le plus beau de tous. En-tout-cas, pour moi, elle incarne tout ce que la danse a de plus beau et de plus émouvant. Il suffit de regarder la danse du cygne, ou bien même le patinage artistique. C’est une explosion de beauté. Les gestes du corps, c’est de l’esthétique, de l’art et de l’émotion.
Je dirai aussi, qu’on le veuille ou non, tout mouvement du corps est de lui-même expressif. Notre corps réalise sans arrêt toutes sortes de mouvements dans la vie quotidienne. On ne peut arriver à tous les compter.
Notre mobilité résulte de la combinaison de mouvements de base, des mouvements simples, dont les plus courants sont des gestes de flexion, d’extension et de rotation. Sans cela, notre corps ne pourrait pas bouger.
Je voulais pour ma part, faire apparaître deux mouvements différents sortant d’un même corps.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Je vais donc dessiner un corps dans un mouvement de danse. On y verra deux postures différentes ; on pourra y percevoir un corps allant vers l’arrière allant jusqu’à l’arrondi, et un mouvement de bras, de main, une jambe tendue, ainsi qu’un pied, un genou légèrement fléchi, sans oublier un pied positionné à plat sur le sol.
Quand je dessinais, je faisais naître mes diverses idées sur ma feuille noire. Dans ma tête aussitôt, j’avais ces notes de musique qui arrivaient, elles étaient joyeuses et entraînantes, de quoi faire danser ce corps qui avait pris place sur ma feuille, c’était très agréable. Même la couleur noire de ma feuille, je ne la trouvais pas sombre. Elle le serait encore moins quand j’aurais déposé la couleur blanche gel de mon crayon.
De même, faire apparaître plein de petits motifs différents à l’intérieur de mes formes, qui n’étaient pas collées toutes les unes au autres, me procurait du plaisir. Un petit plus qui m’a parlé avant même que j’ai commencé à faire apparaître les premiers traits sur ma feuille.
Tout me semblait léger, les gestes du corps me donnaient cette sensation de voler sans aucun danger ou autre. Même mes formes qui étaient nées à l’intérieur de ce corps. Dans ce corps danseur, il n’y avait aucune douleur qui pouvait l’empêcher de se mouvoir. L’apaisement était là et tout allait bien. Ce corps et ses mouvements vivaient sur ma feuille, il pouvait même s’en décoller.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été concrétisée sur une feuille noire à grain, au format 29,7 X 42 cm. Comme médium : crayon gel de couleur blanche.

Que ressentez-vous face à votre création ?

Dans ma tête, je me sens légère. Mon angoisse, a pu se mélanger à l’intime de cette légèreté. Mon cœur bat fort. Subitement je ne sens plus ma tête.