La grande vague, on en parle beaucoup en ce moment vis-à-vis du coronavirus. Suspicion, incertitude, ré-fermeture des écoles, foyer de contamination. Bref de quoi parler sur cet événement pas très rassurant. C’est vrai on allume la télé et on entend et ceci et cela. Parfois cela me donne envie de l’éteindre, mais cependant il faut rester informé.
Il y a la bonne nouvelle de la réouverture des plages, ce sont les grandes vagues des mers qui peuvent aussi se faire entendre dans notre tête.
Un contexte plus joyeux, les odeurs, les souvenirs.
Je trouvais que cette vague traduisait très bien ce qui se passe dans la situation actuelle, cette agitation que l’on trouve un peu partout devant cette crise sanitaire, ce mouvement.
Ce « va et vient” plus ou moins fort de la vague par rapport au courant qui se trouverait à l’instant présent, à la force de la marée.
Comme j’arrive à me faire une idée avec tous ces faits divers et j’ai eu envie d’en faire un tableau.
Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?
Pour concrétiser mon esquisse, je souhaitais apporter du vivant dans ma création, tout comme cette turbulence, un langage qui se ferait à travers les couleurs.
De même, je souhaitais apporter plusieurs notions de couleurs, pour traduire les diverses façons de percevoir ce dé-confinement. Quand j’écoute des personnes, certaines ne sont pas trop inquiètes, d’autres beaucoup plus et parfois elles rentrent dans une sorte de névrose qui fait peur.
Pour débuter mon esquisse, je devais débuter en dessinant un visage, car cette vague me parle dans ma tête. Ensuite, peu importe si celui-ci n’avait pas d’yeux : sur le moment ce n’était vraiment pas grave, car ce n’était pas ma priorité. La priorité c’est la forme de cette vague, son mouvement et ce qu’elle retranscrivait.
Une fois le visage dessiné j’ai donc fait apparaître le début du mouvement de ma vague que je devais ensuite faire grandir avec mon pinceau et la couleur aquarelle.
Voilà mon esquisse était finie, mais je savais que tout l’importance devait s’exprimer dans les couleurs mais aussi dans le mouvement de mon pinceau et de mon poignet. Le final de ma composition apparaîtrait à cet instant précis.
Alors mettre des mots n’est ni simple, ni facile.
Pour apporter l’effet que je souhaitais dans les divers tons dans mes couleurs, les divers mélanges, je m’y suis reprise à plusieurs fois. Entre le noir, le blanc, le bleu clair, le bleu foncé, le gris, le jaune, le vert foncé, je devais trouver le juste milieu : un peu comme une vinaigrette qui ne doit pas être trop relevée. Mais j’aime bien ! J’aime cette complication et cette recherche.
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon de papier HB, 3B, peinture aquarelle.
Que ressentez-vous en regardant votre production ?
J’observe mon travail et je me dis que cette vague est là et que : non pour le ré-confinement !
J’ai moins d’angoisse qu’au départ, et à chaque fois j’apprécie ce petit plus que j’essaie de garder en le travaillant dans la zone positive.