BD – Dessin  en duo à « La table de Jeanne-Marie »

Atelier dessin, peinture en l’après-midi du lundi 14 janvier 2019

Travail en duo. Apprendre à se connaitre l’un l’autre, s’écouter mutuellement, s’observer,  tout en essayant de parler au maximum en français. Trouver un centre d’intérêt mutuel ensemble et le partager en une forme sur une grande feuille.
Il y a beaucoup de jeunes à « La table de Jeanne-Marie » pour les ateliers.
En même temps que l’atelier dessin il y avait cours de français et d’autres jeunes passaient des tests afin que l’on puisse connaître leur niveau.
Pour cet atelier je voulais changer un petit peu. Il y a beaucoup de jeunes nouveaux qui arrivent en ce moment. Je me suis dit que pour les aider à se connaître entre eux je devais mettre en place un moment de dessin : peinture en duo.
Une fois que tous les jeunes étaient dispatchers dans les ateliers, de français, de tests, puis de dessin-peinture, j’ai pu commencer à faire ma mise en place des tables et sortir tout mon matériel.
Pour cet atelier j’avais 6 jeunes dont un avec des problèmes d’ouïe… J’apprécie quand il y a moins de monde. Cela me permet de faire des choses plus travaillées avec eux, plus dans l’accompagnement et dans l’échange. C’est plus détendu 🙂
J’avais prévu des grandes feuilles blanches de format de 50 x 70. D’habitude j’en prends des plus petites 36×48, c’est moins stressant. Mais je voulais, pour cette fois ci, qu’il y ait pas mal de surface afin que les jeunes puissent exprimer ce qu’ils voulaient mettre en forme. Je souhaitais que les jeunes puissent garder un certain espace entre eux, qu’ils ne soient pas collés, même si c’était un travail en duo.
Les jeunes étaient tous impatients à vouloir dessiner 🖌🖍✏ Mais je devais, avant tout, leur donner la consigne.
Je leur ai donc expliqué que je souhaitais pour cette fois-ci, qu’ils puissent travailler par groupes de deux personnes et que le but était d’apprendre à se connaître, à s’écouter l’un l’autre, à observer et puis pour terminer. Chaque duo devait trouver un thème en commun qu’ils puissent travailler ensemble sur la  même feuille.
Les jeunes  avaient tous l’air attirés par ma proposition. Je leur ai donc laissé le temps pour commencer à faire les premiers échanges, afin de se connaître. Ce n’est qu’un peu plus tard que je suis passée voir chaque groupe. J’ai pris le temps d’échanger avec chaque personne sur ses idées et propositions de dessin et opinion.
Cela m’a permis de mieux les connaître car ce sont des jeunes que je reverrai dans les jours à venir. Cela m’a permis aussi de les « pousser » légèrement à parler le français quand ils me parlaient. On les laisse parler dans leur langue, mais nous leur faisons comprendre que c’est important quand ils sont avec nous pendant les ateliers qu’ils essaient de s’exprimer dans notre langue. C’est important pour la relation et pour nous comprendre tous. Maintenant nous sommes conscients  de leurs difficultés d’apprentissage, c’est pour cela qu’on essaie toujours de les aider à trouver les mots. C’est très important  pour eux, surtout quand ils vont tous passer les tests pour leur demande d’asile.
Les thèmes  choisis  pour les différents groupes ont été  😉 :
• la musique et les instruments de musique  🎶🎵🎼🎻🎺🎷🎸
• le foot ⚽️🥅
• les paysages 🏞🏔.

Tous concentrés, ils ont commencé à faire apparaitre le début  de leurs formes, mais avant j’ai eu cette bonne surprise de les voir s’exercer sur une feuille blanche qui leur a servi de brouillon, juste avant de passer directement sur la grande feuille blanche. Tout dans les règles de l’art. D’ailleurs je leur en ai fait la remarque et je les ai félicité. J’ai beaucoup apprécié qu’ils ne se lancent pas comme ça. Je trouvais que c’était une marque consciencieuse venant d’eux mais aussi envers leur travail et une preuve d’organisation, avec un geste de minutie et de respect envers le travail qu’ils devaient tous faire, dans la bonne humeur et surtout profiter du moment présent. J’y tiens et je le répète souvent.
C’est ainsi que j’ai vu apparaître les différents thèmes. Je n’étais jamais trop loin d’eux, mais je laissais se mettre en place ce moment pour eux, ce moment de connaissance, d’échange, de création et du rendez-vous avec eux et la peinture.
Cela sentait  bon l’atmosphère de détente dans la salle, les chuchotements se faisaient entendre mais tout s’accomplissait dans le calme. Tous les jeunes apprécient quand ça se passe ainsi. Les nouvelles règles de sécurité ont été appréciées par eux.
Plus l’après-midi avançait et plus les formes arrivaient  vers la fin de leur aboutissement. Les couleurs se mettaient en place et animaient leur dessin.
La fin de l’après-midi, de l’atelier s’approchait à petits pas.
Une fois les dessins terminés nous avons pris le temps d’échanger encore un peu. Ensuite comme d’habitude nous avons rangé et nettoyé ensemble.
Puis nous avons terminé cet après-midi par un goûter.


C’est à ce moment-là que 6 nouveaux jeunes sont arrivés. Ils venaient d’arriver sur Tours. Ils sont âgés entre 14 ans et à peine 16 ans. Ils n’avaient pas manger et ils n’avaient pas de lieu pour dormir le soir même. D. et V. ont trouvé une personne qui pouvait les accueillir  pour le coucher. Nous leur avons servi un plat chaud, les restes du repas du midi avec un dessert etc. qu’ils ont tous appréciés.
C’est un jeune migrant qui les a accompagnés à l’adresse en question. Nous devions les mettre en sécurité tous ces jeunes. Il n’était pas question qu’ils passent la nuit dehors. Ils sont convoqués pour leur dossier au mois de février… Les dates sont de plus en plus tardives.
Nous  V., D. et moi sommes restées car nous avions une réunion pour les bénévoles des ateliers à 18h avec S. de l’Amac. Un événement est prévu au mois d’avril : j’en reparlerai plus tard. Avant nous devons continuer à travailler sur « le Printemps des Poètes ».

BD – Faire apparaître un début de dessin avec des formes géométriques en y mettant de la couleur


Atelier peinture – dessin ✍🖌🌈 en cet après-midi du vendredi 11 janvier 2019 et Français à côté.
Depuis cet après-midi nous avons été obligés de mettre certaines mesures de sécurité en place. Effectivement depuis quelques temps certaines personnes sont agressives etc et viennent perturber les ateliers.
En cet après-midi comme il y avait beaucoup de jeunes migrants nous avons fait deux groupes : français avec V. et D. et dessin peinture avec moi.
Comme d’habitude j’ai préparé mes tables et tout le matériel, puis D. et moi avons dispatché les jeunes dans les ateliers et ceux qui ne voulaient pas participer nous leur avons demandé qu’ils partent de l’association. Nous avons essayé de faire cela dans le calme et nous avons fermé les portes.
Une fois que toutes les personnes étaient bien installées autour des tables, j’ai pu expliquer.

Consigne :

Faire apparaître un début de dessin avec des formes géométriques en y mettant de la couleur. 🖌🌈😊.
Afin que les personnes comprennent mieux ma demande, de mon côté j’avais fait un petit dessin. Mais j’ai bien expliqué que ce n’était qu’un exemple car je me suis aperçue, la dernière fois que deux ou trois personnes reproduisaient exactement celui-ci.
Je leur ai expliqué qu’il n’y avait pas d’intérêt a faire ça, que je préférais que le dessin soit peut-être plus petit mais au moins ça venait de leurs idées, de leurs pattes que c’était beaucoup plus constructif.
Le but de cet atelier c’est qu’ils puissent repérer, mémoriser les formes géométriques, en les incorporant dans une forme.
Je pense que mon dessin, mon exemple les avaient rassurés, car il n’y avait pas autant de questions qu’il y avait d’habitude.
Mais cela ne m’a pas empêchée de passer voir chaque personne afin d’écouter les idées qu’elle avait à mettre sur feuille.
Mon but était de les encourager mais aussi de les aider à reconnaître à énumérer les formes géométriques qu’ils feraient naître dans leurs dessins.
Tout le monde a commencé à dessiner sans hésiter avec beaucoup d’application. Certaines personnes essayaient de faire naître des formes originales et rigolotes. D’autres sont restées plus dans la simplicité mais cela n’empêchait pas de voir apparaître de jolies formes. J’avais également remarqué que dans ce groupe il y avait moins d’échanges entre eux. Qu’ils étaient très concentrés sur leur feuille sans aucune musique.
Il faut savoir que chaque dessin est répertorié une trace est laissée dans le dossier de chaque personne tout comme le travail fait en français, ce qui permet à la  personne migrante, lors de son entretien de pouvoir emmener quelques preuves de ce qu’elle fait, les entretiens et les tests restent toujours très difficiles pour elle.
Nous avons aussi instauré un cahier de présence.
Les formes apparaissaient  de plus en plus. J’ai pu observer que certaines personnes agrandissent leurs dessins une fois qu’elles ont fait apparaître les formes géométriques. Je trouvais ça important que ces personnes puissent s’accorder une certaine liberté en plus dans leur dessin. La consigne était appliquée ce qui était important, cela prouvait qu’elles avaient compris.
Le but était que cet atelier reste agréable pour elles et qu’elles prennent plaisir tout en apprenant.
L’ambiance de sérieux a régné tout le long  de l’atelier, quand les formes étaient inscrites sur les feuilles c’est à ce moment-là que quelques échanges on peut se faire. Leur application apparait dans leur dessin dans chaque petits détails. C’est ainsi que l’atelier a pu se terminer doucement et toutes les personnes étaient fières de leur dessin. Je  trouvais que c’était important que celles-ci puissent l’exprimer à leur façon. J’en reviens à cette situation qu’elles puissent prendre confiance en elles et qu’elles puissent sortir un peu de la timidité. Que toutes ces personne puissent s’accepter comme elles sont.
Comme d’habitude une demi-heure avant la fin de l’atelier je les préviens. Cela leur permet de d’avoir le temps de faire les finitions de leurs dessins.
Nous avons pris aussi le temps d’échanger sur chaque dessin.
Nous avons rangé et nettoyer ensemble… et nous avons terminé cette fin d’apres-midi par un goûter.