C’est un atelier attirant, un atelier où du monde vient s’installer autour des tables. Bien entendu, port du masque obligatoire, gestes barrières à respecter, ce qui n’empêche pas la bonne humeur.
J’ai rapidement sorti mon matériel. Il faut dire que dans les heures précédentes je m’étais occupée de la cuisine. mais là je me sens plus à ma place. Comme toujours M. était avec moi.
Cependant, pendant le service à La Table de Jeanne-Marie, j’avais eu le temps de faire un peu de « pub » pour mon atelier, ce qui est une bonne chose, car cela permet aussi de parler aux uns et aux autres. Cet échange là est précieux et c’est ce qui manque depuis le confinement. La grande tablée d’autrefois continue à manquer.
Pour en revenir à mon atelier, les personnes étant prêtes à commencer, je me suis donc mise à expliquer la consigne du thème de l’atelier de cet après-midi qui était de « Donner vie à un objet ou de détourner un objet ». Je devais rentrer plus en détail afin que les personnes puissent mieux comprendre et donner un exemple : un livre comme robe, un presse légumes comme corps.
Je percevais malgré les masques, les sourires, rien qu’à voir les regards sur les photos copies que j’avais fait chez moi lors de mes recherches pour leur apporter des exemples.
J’aime bien, une petite « mise en bouche” préalable. Cela permet de leur apporter des idées et de leur apprendre petit à petit à chercher de leur côté des idées de formes au moment de dessiner, ce qui n’est pas toujours simple. C’est quelque chose qui s’apprend, c’est comme prendre le pinceau…
Une fois ma consigne donnée, les personnes ont voulu dessiner toutes seules. C’est un premier pas. Le thème leur plaisait et cela les participants ont pu me le dire, ce qui n’est pas toujours le cas. en effet, par moment, je sens une réticence, une hésitation.
Nous avons beaucoup échangé lors de cet atelier.
Surtout sur le coronavirus, l’angoisse était très présente, beaucoup plus que d’habitude. Une personne avait lu un article et elle était revenue dessus. Il y a la peur d’un re-confinement et cela personne n’en veut. Ceci est très présent à la TJM et beaucoup l’expriment. Or par moment l’angoisse se transforme en agressivité, ce qui peut aussi provoquer des changements de comportement, ce qui n’est pas facile parfois pour nous les bénévoles. DU coup les ateliers d’arts plastiques, permettent un apaisement, un calme et les personnes présentes nous le disent.
Pendant cet échange, j’ai bien senti cette tension se dénouer doucement, tout en voyant naître les productions.
L’envie de peindre était là, l’envie de prendre le pinceau, l’envie de faire ce geste qui allait laisser une trace sur la feuille, tout en prenant son temps. Chacun pouvait expliquer ce qu’elle souhaitait faire. Chacun montrait, parfois sans le dire, qu’il était bien. l’anxiété générée par ce qui avait été dit sur le coronavirus s’est dénouée. Finalement prendre son pinceau, dessiner, peindre cela aide à dénouer l’angoisse.
A la fin de l’atelier les personnes sont reparties beaucoup plus détendues et surtout contentes de ce qu’elles avaient fait comme production que nous avons accroché joyeusement sur les deux tableaux.
Nous avons fini cet atelier toujours dans la bonne humeur, puis nous sommes passés au nettoyage et nous avons fini par un goûté, où nous avons pu continuer à échanger ensemble.
BD – Un atelier d’arts plastiques à l’association la Table de Jeanne-Marie sur les œuvres de GUIDO DANIELE
http://www.guidodaniele.com/index.php/hand-painting/hand-painting-art
Je souhaitais faire découvrir les œuvres de Guido Daniele.
Je trouve que cette façon de mettre en valeur les animaux avec la peinture des mains est unique et comme dans le groupe il y a des enfants, c’était aussi une façon de les intéresser.
Comme d’habitude, avec M. nous avons installé les personnes à leur table avec des masques, une fois leurs mains lavées. Nous étions un peu plus que d’habitude. Puis nous leur avons apporté leur matériel : crayons feuille, peinture etc.
Une fois que tout le monde a été installé, j’ai abordé le thème de l’atelier en présentant l’artiste Guido Daniele et en faisant circuler des photocopies de ses œuvres.
Tous étaient très intéressés par l’artiste et donc désireux de commencer à dessiner. J’ai dit aux participants qu’ils pouvaient soit reproduire une des photos que j’avais distribuée, soit essayer de faire un dessin, tout en restant avec la même consigne. Le but étant que les personnes y mettent leur “patte”, soit par la couleur, soit par le “geste » de leur crayon.
C’est certes un peu complexe quand il s’agit d’une première fois, mais le but c’est aussi cela. Les faire sortir petit à petit de zone de confort (ce qu’ils savent faire), pour leur faire découvrir du nouveau et qu’ils apprécient ce moment de création. M. et moi sommes là pour les accompagner sur ce chemin, rien ne presse, il faut savourer chaque instant de ces moments.
Petit à petit nous avons vu naître les premiers visages d’animaux, certains avec plus de difficulté que d’autres, mais ils sont apparus. Les personnes sont toujours aussi étonnées de ce qu’elles sont capables de faire et elles sont très fières de nous le montrer. Elles prennent de plus en plus plaisir à dessiner. Il y a moins d’hésitations. On entend de moins en moins : « je ne vais pas y arriver”. Certaines personnes se donnent le droit à se tromper et de recommencer. Avant, dès qu’elles se trompaient, elles avaient tendance à partir. Maintenant, elles admettent que ce n’est pas grave de se tromper et que l’on peut recommencer, pour moi, c’est une victoire.
Petit à petit nous avons vu naître les premiers visages d’animaux, certains avec plus de difficulté que d’autres, mais ils sont apparus. Les personnes sont toujours aussi étonnées de ce qu’elles sont capables de faire. Elles sont très fières de nous le montrer. Elles prennent de plus en plus plaisir à dessiner. Il y a moins d’hésitations. On entend de moins « je ne vais pas y arriver”. Certaines personnes se donnent le droit à se tromper et de recommencer. Avant dès qu’elles se trompaient, elles avaient tendance à partir. Maintenant, elles admettent que ce n’est pas grave de se tromper et que l’on peut recommencer, pour moi, c’est une victoire.
Dans ce groupe il y a cette ambiance d’entraide que j’apprécie beaucoup. Personne ne se moque des autres et d’ailleurs cela fait partie des règles de ce groupe. C’est un RDV avec la peinture et soi.
Une fois les productions terminées, nous les avons mises toutes ensemble, accrochées sur les deux tableaux dans la salle principale.
Puis nous avons rangé sans oublier de passer du produit désinfectant sur les crayons, pinceaux.
Nous avons terminé par un goûté bien fourni.
Puis M. et moi nous avons fini de nettoyer la salle.
Cet atelier à été très apprécié.
Matériaux utilisés pour cet atelier du jour
Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon de papier HB, peinture acrylique, gouache, eau, pinceau. Ciseau, gros feutres. Pastels secs.
Deux jeunes ont dessiné les bateaux qui les ont amenés en France
Pendant cet atelier il y a eu ce moment très fort. Deux jeunes nous ont raconté leur traversé pour venir en France : M. et L .sont partis du Maroc, sur un bateau conteneur, ils sont arrivés à Marseille. Ensuite ils se sont cachés tous les deux dans un camion pour voyager la nuit pour venir venir à Nantes. Ils ont fait de même pour venir de Nantes à Tours. Une fois l’atelier fini, je les ai pris à part pour savoir comment ils se sentaient etc. savoir si ils désiraient rencontrer un professionnel, je les aurais orientés vers un centre s’ils était d’accord.