BD – A partir d’un nombre, d’un chiffre, d’une lettre, faire apparaître une forme

Atelier peinture-dessin en cet après-midi du lundi 4 mars 2019

A partir d’un nombre, d’un chiffre, d’une lettre, faire apparaître une forme, comme par exemple, un chat, un dinosaure…

Prendre conscience du mouvement de votre poignet, du geste de votre main tout en essayant de retenir la lettre, le chiffre etc. que vous aurez choisi pour faire naître votre dessin.
Ça bouge beaucoup à l’association. Ce qui est le plus dur c’est quand on apprend qu’un jeune a été transféré du jour au lendemain comme ça dans un autre département et qu’il n’a pas eu le temps de dire au revoir… Il y a beaucoup de nouveaux arrivants, ce qui fait que pour les bénévoles il faut refaire à chaque fois de nouveaux dossiers pour le suivi : en français, en anglais, en maths, en dessin et pour le suivi des rendez-vous à l’extérieur…
Comme d’habitude c’est D., une des personnes du noyau du groupe qui a disséminé tous les jeunes dans les ateliers. D. les connait un peu plus que moi il est pratiquement à l’association tous les jours et de mon côté je préfère.
Pour mon atelier de dessin et de peinture en cet après-midi j’avais à peu près 11 personnes.
J’ai donc procédé comme d’habitude, j’ai fait la mise en place des tables et j’ai sorti petit à petit tout le matériel.
Puis les jeunes se sont installés autour des tables… Pour certains ils ont l’autorisation de garder leur portable afin de pouvoir téléphoner à partir de 15h pour trouver une place pour dormir… Pour tous ces jeunes cela reste une angoisse permanente. De notre côté nous, les bénévoles, nous faisons en sorte que personne ne retourne dormir dehors après l’atelier.


Pour l’atelier d’aujourd’hui j’avais trouvé une autre idée qui restait un peu en relation avec le français ou les maths… Je fais ces recherches chez moi, tout en essayant de garder en tête que cela doit rester accessible pour tous les jeunes.
Pour cette fois-ci, chaque jeune devait faire naître une forme comme par exemple ça pouvait être un animal à partir d’un chiffre ou d’une lettre. Beaucoup ont pris la lettre C qui au final a fini par faire apparaître un chat une fois que la lettre C a été travaillée dans sa forme. J’avais imprimé quelques exemples pour leur montrer. C’est une façon pour les rassurer un peu, afin qu’ils puissent avoir une petite idée sous les yeux.
Pour certains jeunes la première réaction a été : c’est compliqué madame Béatrice !
Dans ces moments-là, j’essaie toujours de les rassurer. Je leur dis que le but c’est d’essayer et avec un sourire je leur confirme que je ne suis jamais loin : alors si vous avez besoin, venez me voir ou appelez-moi… Pour leur montrer que ce n’était pas si compliqué j’ai pris l’exemple du dessin avec le chiffre 2 et je l’ai refait devant eux. Je n’oublie pas à chaque fois de  rappeler que c’est important que dans leur dessin il y ait leur touche à eux, leur empreinte.
Une fois que j’avais terminé de faire l’exemple sur une feuille, chaque personne a choisi la forme qu’il souhaitait faire naître sur sa feuille… Puis chacun a commencé à dessiner les premiers traits de leur dessin. Pendant ce temps, de mon côté, j’ai pris le temps de passer voir les 12 personnes. Effectivement je me suis aperçue que pour quelques-unes des personnes l’exercice était un peu plus difficile, mais ce n’était pas grave. Je suis restée auprès de  celles-ci pour pouvoir les guider mais ce n’était pas moi qui tenait le crayon mais eux, car le but de l’exercice était que les personnes observent, sentent le mouvement de leur poignet avec ce crayon au bout des doigts et qu’ils puissent mémoriser cette lettre qu’ils avaient choisie.
Je me disais que le fait d’observer le poignet bouger, le sentir, pouvait permettre à leur cerveau d’oublier que cet exercice était un peu difficile à faire et ainsi permettent à leur concentration d’être plus présente sur ce moment présent.
Petit à petit j’ai vu apparaître plusieurs formes différentes. J’entendais ces paroles raisonner : « vous avez vu madame Béatrice c’est chouette ! » quand j’attendais cette phrase aussitôt je me rapprochais de la personne, c’était important qu’elle puisse voir que je l’avais entendue, ça me permettait aussi d’échanger avec elle sur les couleurs qu’elle  souhaitait mettre pour la suite et lui demander pourquoi avait-elle choisi cette lettre pour aboutir à cette forme ? Ce qui nous permettrait en même temps d’approcher d’autres sujets. A chaque fois que je laissais la personne pour aller en voir une autre, il y avait ces mots  « merci Madame Beatrice ! » et moi je me retournais avec un petit sourire en disant c’est bien continue…
Chacun allait à son allure pour faire naître son dessin. C’est un atelier qui a duré un peu plus longtemps que d’habitude, mais ce n’était pas grave. Je voulais qu’ils prennent leur temps et ils ont pris leur temps et ils ont savouré ce moment présent et tout le monde a réussi avec fierté à faire un dessin.
Tout le monde a essayé et c’est ça le plus important. C’est cela aussi que j’ai mis en valeur en les applaudissant la fin de l’atelier.
Une fois que les dessins étaient tous terminés nous avons pris ensemble un temps pour échanger.
Puis nous avons rangé ensemble, nettoyer et nous avons terminé par un goûter : brioche, thé, et café. Puis c’est ensemble que des dessins ont été choisis et épinglés sur le tableau qui se trouve dans la salle…

BD – Atelier peinture-dessin

Atelier peinture-dessin en cet après midi du lundi 25 février 2019

L’atelier de cet après-midi avait pour thème de découvrir les mandalas. Mon idée était que les personnes puissent écrire dedans des mots en français qu’ils ont appris pendant les cours… ou bien encore des chiffres.
Il y avait environ une trentaine de jeunes en cet après-midi. D., qui était responsable de la journée de ce lundi, les a donc répartis dans les  divers ateliers. Il y avait cours d’anglais, de français et de dessin-peinture.
À mon atelier j’avais donc 12 personnes et avec moi j’avais un bénévole de l’Amac : E.
Avant de commencer quoique ce soit, j’ai présenté mon idée à ce jeune homme, puis j’ai écouté les siennes. J’avais imprimer chez moi quelques exemples…
Nous avons mis en place les tables tous les deux et sorti le matériel. Puis nous avons installé nos jeunes. Une règle : on aimerait  qu’ils prennent l’habitude d’éteindre leur portable. C’est une situation qui reste un peu compliquée car il y en a qui en ont besoin pour appeler pour trouver un endroit pour dormir la nuit.
De même, D. a pris aussi d’autres mesures pour la participation au foot. Seuls les gens qui viendront aux activités pourront y venir. Samedi dernier ils étaient trop trop nombreux. Il y avait des personnes que personne ne connaissait, ce qui demande encore plus d’encadrement, sachant que nous n’avons à faire qu’à des jeunes qui sont mineurs !
Mais de bonnes nouvelles sont là, des jeunes sont acceptés dans des collèges ou lycées.
Pour en revenir à l’atelier pour cet après-midi, une fois les jeunes bien installés, j’ai commencé à expliquer le thème de la séance. Mais la première réaction pour les jeunes c’étaient : « où là là c’est dur » mais je n’ai rien lâché cette fois-ci, je leur ai expliqué que parfois découvrir n’est pas toujours simple et que cela faisait partie de l’apprentissage mais je leur ai dit que je leur faisais confiance et qu’ils allaient essayer de faire ce qu’ils pouvaient pour faire apparaître quelque chose en une forme et qu’on était là E. et moi pour les y aider 🙂
Nous avons donc procéder par étape. E. était avec moi donc c’était donc plus facile pour pouvoir mieux les aider.
Première étape de l’esquisse, tous les jeunes ont commencé par faire le rond au milieu de leurs feuilles. Puis ils ont commencé à faire à l’intérieur de celui-ci des formes. Pour mieux les accompagner de mon côté, j’ai pris un crayon et je leur ai montré des exemples de types de formes qu’ils pouvaient tous faire apparaître. Avec E. nous les avons laissé commencer doucement et ensuite nous sommes passées voir chaque jeune un par un pour pouvoir les accompagner, les aider si c’était nécessaire. Certaines personnes savaient ce qu’elles voulaient faire mais pour d’autres c’étaient beaucoup plus « compliqué » mais ce n’était pas grave avec un peu d’encouragement de la patience nous y sommes arrivées.
Une autre complication pour eux c’était de peindre à l’intérieur de ce mandala en utilisant de la peinture et non forcément des feutres. Le but de mon atelier n’était pas d’aller au plus simple mais de faire quelque chose de plus travailler dans les finitions mais aussi dans les détails. Mais je gardais en tête que c’était une première pour eux.
Une fois que tout le monde avait fait apparaître sa forme sur sa feuille, de mon côté j’ai déposé sur plusieurs palettes des couleurs de peintures. E. n’était jamais loin pour surveiller les jeunes.
C’est ainsi que j’ai vu, que nous avons vu apparaître les premières couleurs sur les mandalas. Quelques difficultés apparaissaient de si ou de là chez des personnes, mais dans l’ensemble cela avançait bien. Par moment j’entendais oh ! madame Béatrice c’est dur ! Dans ces cas-là,  je m’approchais de la personne et je la rassurais sur l’avancement de son travail, parfois je lui apportait quelques idées en plus, mais à chaque fois, j’essayais de placer un mot d’encouragement dans nos échanges.
La bonne ambiance était là, par moment un peu de dissipation se faisait entendre mais rien de bien méchant… quand je m’apercevais que les mandalas avançaient bien dans leurs couleurs. De temps en temps je répétais la règle suivante qui était de mettre soit des chiffres soit des lettres ou des mots à l’intérieur de celui-ci.
Je dirais que chacun a essayé de faire ce qu’il pouvait et son possible pour allez jusqu’au bout des consignes, mais à mon prochain atelier je reviendrai dessus afin que les finitions soient faites car aussi certains dessins ne sont pas terminés car des jeunes devaient partir.  Ils ont des horaires à respecter concernant leur hébergement pour la nuit et parfois aussi c’est assez loin.
Les jeunes ont apprécié cet atelier malgré les difficultés qu’ils ont rencontrées. Leur application était certaine. Ils ont essayé. Je trouve que c’est déjà bien de vouloir essayer quelque chose qu’on ne connaissait pas. Mais comme je leur ai dit la découverte c’est cela.  Par moment il faut se faire fureur 🙂 et je dirais que c’est ce qu’ils ont fait dans l’ensemble. Pour une première c’est pas mal je dirais, mais à revenir peut-être dessus  doucement.
Comme d’habitude nous avons rangé ensemble, nettoyer et pris un goûter pour terminer cet après-midi en échange.