Le printemps nous recouvre petit à petit, de sa douceur et des ses couleurs différentes. J’apprécie beaucoup d’observer cette période, cette période de naissance, de renaissance. Et c’est aussi ce que j’essaye de faire quand, partant d’une feuille blanche, je la laisse se parer de tons diverses comme le jaune du soleil, le vert de l’herbe, le rouge de certains fruits comme la cerise.
Je souhaitais essayer de dessiner une production sur une ardoise, car un essai fait sur un galet m’avait montré que la place était insuffisante. En y réfléchissant, dessiner sur un galet, c’était comme avoir une camisole, je me sentais bridée, limitée et cela je ne veux pas le ressentir quand je prends mon crayon ou mon pinceau. Je me disais que je devrais retenter cette expérience sur quelque chose du plus grand et une ardoise devait parfaitement faire l’affaire.
Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?
Pour concrétiser mon ébauche, j’ai suivi cette saison de printemps, comme pour lui rajouter, lui apporter un petit bourgeon de plus, en créant une fleur visage. Fleur parce que fleur c’est le printemps. Mais l’envie de rajouter le mouvement d’une main, ainsi qu’une bouche et un nez pour « consolider » ce lien entre visage et fleur. Il n’y avait pas d’yeux, mais cela ne me manquait pas. C’était plus l’olfactif qui me poussait que le visuel.
Une fois mon esquisse finie, je me suis lancée avec comme médium, la peinture aquarelle. En fait, je ne savais pas du tout quel serait le bon médium pour ce support, lequel tiendrait le mieux ?
Mais je me suis lancée. Découvrir par soi-même, je trouve que c’est aussi enrichissant. Mais bien entendu, je tiens compte des conseils, seulement j’aime bien toucher avec mon pinceau en me disant : tu t’es débrouillée toute seule, tu as essayé, tu as cherché, etc.
Je dépose donc mes premières couleurs fleuries sur mon ardoise et donc sur mon esquisse. Au début je me suis sentie envahie de questions multiples, mais aussi de la négativité du genre « Béatrice : tu vas te planter ! ». Hum, alors j’ai essayé de me concentrer sur le mouvement de mon pinceau et sur la couleur que je déposais.
Par moments, quand des idées négatives apparaissaient en ayant pu se coller sur ma création, je ruminais toute seule, et parfois même, je repassais la même couleur avec mon pinceau dessus pour la faire fuir. Je trouvais un bien-être, mais je souhaitais qu’il sonne beaucoup plus fort. Comme la venue de cette nouvelle saison. Le mouvement, la couleur, ce sont mes médicaments, alors je voulais que cela demeure. J’ai terminé ma composition en faisant des finitions avec le crayons blanc Gel. Puis je l’ai vernie.
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Création conçue sur une ardoise noire. Un crayon HB pour faire mon esquisse, de la peinture aquarelle et un crayon Pen Gel pour la finition de mes contours de ma forme. Vernis en bombe.
Que ressentez-vous face à votre production ?
Je ne me sens pas retenue dans ma tête comme à l’expérience du dessin sur le galet. Je pense que je renouvellerais cette expérience.