BMP – Peinture au white-spirit et à l’eau

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation votre œuvre ?

Je me suis installée dehors, j’ai commencé par prendre un petit gobelet où j’ai versé un peu de white-spirit et un autre dans lequel j’ai mis de l’eau.
Je n’avais pas franchement une idée de dessin dans ma tête, donc j’ai laissé faire. Et ce qui est venu a été des fleurs. Pourquoi des fleurs : mystère ! Ce qui m’intéressait c’était d’observer la réaction des mélanges : aquarelle, white-spirit et vers la fin avec de l’eau.
J’ai donc commencé par prendre mon pinceau que j’ai trempé dans le produit et j’ai commencé par faire apparaître sur ma feuille une première forme de fleur, sans aquarelle ni eau, juste ce produit pur.
J’ai observé que le white-spirit laissait comme une tache de gras, mais que ma feuille n’était pas mouillée.
Ensuite j’ai utilisé l’aquarelle, pour recouvrir de couleur cette marque de « gras » pour apporter de la gaîté à ma fleur qui commençait à exister sur ma feuille. A ce moment-là je me servais du white-spirit et de l’aquarelle.
Je trouvais que ce n’était pas facile de bien étendre ma couleur sur ma feuille. Mais cela apportait malgré tout une petite originalité pour le regard.
J’avais cette impression que ce produit aspirait ma couleur aquarelle, qu’elle s’évaporait avec le white-spirit dans l’air.
Je trouvais cela à la fois curieux et amusant aussi. Donc j’ai procédé ainsi pour les autres fleurs.
Mais je ne sais pas, je voulais que les fleurs ne s’arrêtent jamais de grandir, de pousser, comme si je souhaitais  qu’elles dépassent ma feuille, qu’elles sortent des limites de la feuille.
Voilà ces fleurs devaient pousser et je me moquais de ce qu’on pouvait penser. Enfin me donner le droit de désobéir…
Après je ne saurais pas expliquer pourquoi j’avais cette réaction. J’étais attirée par ce solvant et ces réactions qui sortaient de lui.
Mon étape suivante pour finir mon dessin a été de faire apparaître un fond derrière mes fleurs et là une grosse envie de bleu et de vert était présente dans le temps présent. Mais pareil, le faire apparaître ne m’intéressait pas trop, je voulais juste déposer cette envie sur ma feuille. Je me sentais comme une petite fille qui ne voulait en faire qu’à sa tête. Et j’ai terminé en dessinant les tiges de mes fleurs, car pour moi celles-ci devaient être capables de tenir debout. C’était important qu’elles ne se soient pas couchées. Elles devaient savoir se tenir dans le temps présent.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm
White-spirit, eau
Aquarelle, pinceaux

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

En observant mon dessin, je ne sais pas, je trouvais que ce tableau ne ressemblait pas trop à ma « patte ». Je trouvais tout trop gros dans celui-ci.
Mais je suis attirée malgré tout par les couleurs, comme une découverte sur le moment présent.
Je ne suis pas capable de dire si une angoisse est là, j’ai du mal à reconnaître ce que c’est.

BMP – Rayon de soleil


Je l’appelle comme cela ma peinture, mais j’aurais pu appeler soleil  : )
Parfois, quand j’ai des doutes, voir plus fort, je mets plein des couleurs emmêlées sur ma feuille. Cela me permet de ne pas ruminer, de ne pas céder aux questionnements incessants et aux doutes. Je voulais également m’amuser avec les ombres dehors, ces ombres sur le sol, ces ombres données par ce soleil timide d’aujourd’hui qui joue dans les arbres. Tout comme je souhaitais faire un méli-mélo de tout cet ensemble, couleurs et ombres, mais en prenant mon temps. C’est ainsi que ce paysage est né. Mon idée s’est peut-être un peu envolée, mais il en reste une petite trace ! Pour en revenir à mon idée de départ, c’était d’abord des couleurs. Puis est venue se greffer l’idée d’un arc-en-ciel. Je trouvais que cela allait bien avec cette notion de couleurs entre-mêlées. Donc un dessin, riche en couleurs mais légèrement en fouillis, peut-être juste pour jouer à cache-cache dedans, pour ne pas être trouvée. Cela c’est sûrement mon côté gamine qui ressort 🙂 C’est peut-être aussi ce côté “n’importe quoi” : je veux tout essayer sans savoir quoi choisir en premier. Cela me fait penser un peu à la boite à malice qui nous laisse en suspens pour une surprise 🙂

Comment avez vous procédé pour concrétiser votre dessin ?

J’ai donc commencé par faire apparaître l’arc-en-ciel que j’avais dans ma tête. J’ai utilisé la spatule, en faisant de tous petits gestes, des gestes pas vraiment terminés, comme pour laisser dans une attente de quelque chose. Par contre pas d’arc-en-ciel dans le haut de ma feuille ; non plutôt un mélange de couleurs qui reflèteraient  mon côté “humeur”,  juste aussi les couleurs dans le temps présent. Je me suis dit que cela pourrait faire une « cassure » devant mon arc-en-ciel. Comme pour trancher, couper une routine. Comme pour apporter une certaine force inexpliquée qui nous “balancerait » vers l’inconnu. Avant de continuer, j’ai incorporé les ombres de dehors, la forme des arbres dans mon dessin peinture, ceci pour nous emmener voyager vers un paysage encore plus étrange. Des ombres qui peut-être racontent une histoire secrète. Quand j’écris ombre, cela me rappelle les belles ombres chinoises que l’on fait avec nos mains, ombres parfois aussi mystérieuses. Et puis j’ai continué, en faisant apparaître mon soleil avec ces espèces de rayons en ébullition. Un peu ce qui se passe dans ma tête avec mes doutes. J’ai cette impression d’avoir écrit une histoire sans fin 🙂 Mais voilà comment est née mon paysage avec son soleil. Après à chacun, chacune d’imaginer en lui !
Je ris toute seule, j’aurais pu donner comme titre à mon dessin : « ma salade”. J’ai passé un bon moment et puis je pourrais aussi faire croire que je n’ai pas eu de dissociation 🙂 même si….

Matériaux utilisés

Peinture conçue sur feuille blanche 36 x 48 cm
Peinture aquarelle.
Spatule