BMP – Mélanges

BMP – Mélanges
Toujours dans mes mélanges. Je me suis laissée aller dans ma « folie douce ». Tous mes produits étaient devant moi, y compris mes encres liquides de couleur. Je voulais tout mettre sur ma feuille, ouvrir tous les tubes et mélanger toutes les couleurs. Peu importe ce que cela donnerait comme ton.
Mais en même temps, il y a cette autre partie de moi qui aime bien prendre son temps et faire apparaître des productions inattendues.
J’avais envie de me servir d’une éponge végétale, de couleur jaune, car il y a les petits trous qui pourrait amorcer les motifs et pourquoi pas non plus un peu d’encre noire, un peu d’encre liquide de couleur et voir par la suite ce que je pouvais rajouter comme petit plus pour agrémenter ma production. Laisser faire, observer et puis voir.
J’avais également envie de faire apparaître de drôle de formes, pas forcément quelque chose qui se suit, plutôt quelque chose qui nous promène dans le mystère, par exemple dans la nature : des empreintes de mousse, d’herbes, quelque chose qui sent bon la forêt, la montagne ! Allez savoir, mais quelque chose comme cela qui nous emmène nous promener.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre production ?

Ma feuille blanche de 36 x 48 cm était à plat devant moi sur la table. J’ai commencé par mettre une goutte d’encre noire et une d’encre bleue et de travailler mes deux couleurs au pinceau. Puis de finaliser avec un mouvement d’éponge végétale sans appuyer. J’ai rajouté un peu de blanc aquarelle avec une petite goutte d’eau et à nouveau, j’ai retravaillé mon ensemble des trois couleurs avec mon éponge. Ensuite, avec mon pinceau, j’ai rajouté une autre touche de blanc que j’ai travaillée seule, en l’étalant un peu partout autour de mon mélange. Pour apporter un peu plus de solide à ma production, j’ai dessiné une forme, comme une boule. Je l’ai recouverte avec de l’encre bleue et blanche. Ce qui fait, qu’avec tous les mélanges d’avant, il en apparaît un autre qui est dans les tonalités gris bleu-noir… Ce que je trouve sympa.
Plus j’avançais dans mes mélanges et plus j’avançais vers le haut de ma feuille. La couleur jaune prenait sa place, ainsi que la couleur marron rouge que j’ai déposée par ci par là. Mais j’aimais bien rajouter toujours la couleur blanche et du noir car le ton de ce gris-noir m’attirait. En fait c’était tout l’ensemble, toute l’harmonie. Sans l’ensemble de tout cela, il ne pouvait rien se passer.
Par moment l’ensemble me rappelait l’humidité dans la forêt, l’empreinte d’un monde inconnu. La sensation était loin d’être désagréable, que ce soit au niveau de la couleur que de la forme. Cela changeait un peu des autres compositions que je faisais jusqu’à présent.
C’était le côté pigmenté que créait derrière lui, le tapotement de mon éponge qui m’attirait, même si par moment, je n’arrivais pas à mettre de mots dessus.
Je peux dire que l’inexplicable a accompagné la naissance de cette production, tout comme le mystère entres autres. Parfois il faut laisser la place à cela, ne pas trop chercher.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. Encre noire, encre de couleurs, pinceau, éponge végétale. Blanc aquarelle.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Comme d’habitude, j’ai passé un super moment, mais là c’était spécial, car je n’ai pas tout compris concernant certains pigments.
Mais laissons la place au mystère. Les angoisses sont dans mes mélanges de couleurs et dans ma composition et ça c’est encore plus fort car on ne les voit pas !

BMP – L’eau des glaçons

BMP – L’eau des glaçons
Ce que j’apprécie et cela je ne me lasserais jamais de le dire et de l’écrire, c’est l’inattendu des couleurs.
Quand le moral est en baisse, ou quand il est tout en haut, je prends ma feuille pour y mettre des couleurs, deux ou trois coups de pinceaux et voilà un mélange coloré qui apparaît. Il n’y a pas d’heure pour faire apparaître ce mouvement !
Par exemple, j’avais un petit moment. Alors, je me suis installée dans mon petit coin, ma feuille devant moi, mon matériel, sans oublier mes glaçons, qui par les temps qui courent sont les bienvenus.
J’attends qu’ils fondent un peu et je me sers de l’eau avec mon pinceau ou alors je prends un glaçon et je le fais glisser sur ma feuille doucement en le mélangeant avec un peu de peinture d’aquarelle ou alors comme ça sans rien, juste pour mouiller ma feuille en attendant quelle soit prête pour d’autres mélanges avec d’autres matières.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre production ?

Travailler avec les glaçons me permet de profiter du froid sous mes doigts, ce que je trouve agréable et rafraîchissant.
Pour en revenir à ma production, j’ai mis quelques pointes de couleurs aquarelles sur ma feuille, comme du jaune, du bleu, du vert et de la couleur rouge alizarine. Puis dessus j’ai rajouté trois petits glaçons que j’ai laissé fondre doucement.
En attendant, avec mon pinceau, j’ai commencé par étaler ma couleur au centre en faisant attention à ce que la fonte de l’eau de mes glaçons ne s’étale pas trop sur ma feuille. Tout un art !
Il y avait ces petits dégradés qui se faisaient tous seuls que je souhaitais garder au fur et à mesure, pour la naissance de ma production. Chaque petit détail était important. Ce : « tout seul » me ramenait à l’inattendu.
De temps en temps, je rajoutais une pointe de couleur aquarelle, comme le bleu clair qui avec le mélange finissait en un joli bleu turquoise. Tout comme il m’arrivait de rajouter une dose de blanc, quand il me semblait qu’une couleur était un peu trop foncée.
J’étais là et je faisais ma mixture. Plus j’avançais dans ma composition et plus l’eau de la fonte de mes glaçons disparaissait de ma feuille et les couleurs prenaient leur place.
Par moment celles-ci apparaissaient,  je ne savais même pas comment ! C’est ça que j’apprécie : ce côté inattendu qu’ensuite je pourrais faire grandir d’une autre façon. Comme lui donner une autre vie.
Par moment encore, j’observais dans le mélange de mes couleurs cette transparence qui m’attire tant, transparence que je cherche, que j’aimerais tant garder, mais qui, avec l’eau des glaçons qui se faufilait, s’enfuyait. Impossible de la retenir. Je n’avais pas cette maîtrise, et c’est ça aussi dans la peinture, savoir laisser aller et ça ce n’est pas toujours facile, ce lâcher-prise ! Mais quand je la vois passer, je souris et je la regarde disparaître dans d’autres couleurs, car je sais que je n’ai pas d’autre choix ! Alors j’observe cette beauté de ce mouvement être là mais aussi disparaître.
Arrivée à la fin de ma production, j’étais plus tentée à mettre de la couleur blanche, tout comme de la couleur jaune. Je ne souhaitais pas quitter ce bien-être.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Production conçue sur feuille blanche 36 x 48 cm. Peinture aquarelle, glaçons, pinceaux.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Me servir ainsi de mes glaçons c’était vraiment agréable, même si ça débordait un peu de ma feuille. Cela ne m’angoissait pas, car j’avais cette impression que les couleurs allaient tout “réparer”. J’étais dans mon coin tranquille. Je trouvais même que feuille n’était pas assez grande ! Mon écrit me semble du charabia, mais me concernant je sais que j’ai passé un bon moment avec le RDV avec les couleurs 🙂