BMP – Sous la pluie et avec les gouttes d’eau

BMP – Sous la pluie et avec les gouttes d'eau

Quand je me suis levée ce matin, il pleuvait mais le temps restait lourd.
Je regardais la pluie dehors, j’aime bien quand il pleut. J’écoute les gouttes d’eau tomber. Ça fait un léger petit bruit tout discret. Il y a ce silence qui est apaisant. Aucune agression. De temps en temps j’entendais au loin quelques bruits, mais ils me semblaient légèrement étouffés.
Ce qui m’a intriguée, c’est qu’il n’y avait aucun chant d’oiseau. D’habitude au lever du jour, je les entends chanter, c’est un peu mon réveil du matin. Il n’y avait que cette pluie qui tombait et ses gouttes d’eau qui se faisaient entendre discrètement, avec un petit mouvement de vent. C’est à ce moment-là que je me suis dit dans ma tête, qu’il fallait que je laisse une trace de ce moment présent que j’avais apprécié. Je ne savais pas comment mais je savais que j’allais trouver.
C’est ce calme apaisant qui m’avait attirée. De celui-ci j’avais besoin dans ma tête. Je croisais les doigts pour qu’il continue à pleuvoir.
Je me suis donc installée avec mon matériel sous la tonnelle. À ce moment-là c’était déjà très complexe dans ma tête et   souhaitais que ce compliqué disparaisse dans les couleurs de mon travail.
Je faisais cette relation que ces gouttes d’eau pouvaient retranscrire cette envie de pleurer chez moi. Mais non il était hors de question que je pleure il y avait la pluie dehors qui faisait parler ce que je sentais en moi et c’était suffisant pour moi. Les gouttes d’eau pouvaient représenter mes larmes. Les larmes ; quelle jolie image ! En ce qui me concerne, ça me convenait car je n’avais pas besoin d’y rajouter des mots comme pourquoi et comment.
Il y avait cette couleur rouge qui se manifestait beaucoup en moi ce matin, tout comme le noir. Tout ce que je voulais c’était de les déposer sur ma feuille blanche qui était devant moi et jouer avec les gouttes d’eau, cette pluie qui tombait doucement.
J’ai donc commencé par prendre un pinceau et j’ai déposé le ton noir. Dans ma tête, je n’arrêtais pas de penser à ce qui m’avait blessée la veille. Je me disais : aller dépose tout, dépose sur cette feuille ! Puis j’ai rajouté de la couleur rouge aquarelle. Une fois mes couleurs déposées sur cette feuille. Je l’ai prise et j’ai été me positionner sous cette pluie qui tombait sans aucune agression, elle tombait avec beaucoup de légèreté. Je l’ai laissée s’imprégner dans la feuille. Moi je me mouillais et j’adorais ça. Il y avait cette petite fraîcheur agréable qui se déposait sur ma figure. Sur le reste de mon corps, je ne sentais rien.
Une fois que la pluie avait bien mouillé ma feuille, j’ai repris mon pinceau et  j’ai rajouté un petit peu de couleur bleue aquarelle puis ensuite toujours ce  rouge. Subitement je me suis dit : Béatrice il faut que tu changes de couleur : mets du jaune, du bleu et une goutte de vert. A ce moment-là, je ne savais pas qui pensait et qui faisait quoi dans ma tête. Je m’en foutais un peu car j’étais sous cette pluie pour mouiller encore un peu plus ma feuille afin d’y laisser l’empreinte de cette pluie qui tombait depuis ce matin. Je n’étais pas mal.
Pour terminer ma composition il y avait toujours cette petite pulsion de toujours vouloir rajouter du rouge mais plus dans le ton du rosé et moins forte.
Pour finaliser ma production il fallait absolument que je laisse cette empreinte de cette pluie plus marquée dans ma création ainsi que les gouttes de pluie qui apparaissaient quand la pluie cessait de tomber. J’ai donc déposé ma feuille et j’ai laissé la pluie à faire ce qu’elle voulait sur ma production quand elle tombait.
J’observais et je l’écoutais tomber et ses gouttes d’eau sur ma feuille, c’est ça que je voulais ce matin en regardant cette pluie tomber subitement sans avoir aucune question dans ma tête. J’avais l’impression qu’il y avait de la neige qui tombait. Pour moi mes larmes étaient tombées, elles étaient enfouies  dans cette production.
Je n’avais plus rien à dire, j’avais juste à rentrer chez moi et à observer cette empreinte de pluie de ce moment présent qui n’avait rien de triste. Bien au contraire il y avait une douceur et un apaisement.
J’ai juste rajouté un petit plus. Quelques feuilles de l’arbuste d’ombre d’érable du Japon qui se trouvait sur la table dehors, alors que j’ai craqué cet été devant sa splendeur et par son élégance.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille blanche de format 36 à 46 cm avec de la peinture aquarelle de la pluie et des gouttes de pluie.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Je regarde ma production, je n’ose pas me demander comment je me sens, j’ai l’angoisse que cette légèreté que je sens dans ma tête disparaitre et laisse place à mon état de ce matin avant de commencer ce RDV avec la pluie, les gouttes de pluie et la naissance de cette création.
Mais je me dis que c’est une nouvelle « aventure si je peux écrire ainsi qui va prendre pas mal de place. L’artiste BMP, Béatrice légèrement dissociée et le cancer. Pour moi BMP n’a pas de cancer.
J’ai passé un agréable moment avec ce RDV ce matin. Merci madame la pluie, de m’avoir offert ce moment d’apaisement.

BMP – L’instant présent

BMP – L'instant présent
Il fait beau, le soleil nous réchauffe.
Profitons de ce temps. Pour ma part, je voulais profiter de ce moment en rajoutant à ce présent des couleurs vives et douces comme pour prolonger ce temps ensoleillé.
J’avais une envie de faire naître une composition en travaillant avec du Sopalin.
J’apprécie toujours de rajouter un petit plus qui pourrait provoquer une autre forme inattendue dans ma création et qui amènerait un autre mouvement.
Je n’ai pas utilisé de glaçons cette fois-ci mais j’avais cette idée de déposer beaucoup d’eau sur ma feuille et de la travailler avec du Sopalin.
Après j’ai plein d’idées, mais je dois aussi les mettre sur ma feuille et c’est ça qui est intéressant et le défi est de trouver comment ?
Pendant le moment présent, avec ce Sopalin je n’avais pas trouvé. Mais je me disais que cela allait bien venir. Car je comptais bien sur le  côté inattendu.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Je me suis donc installée dehors avec mon matériel : peinture aquarelle, Sopalin, pinceau et un verre d’eau.
Ma feuille blanche d’un format de 36 x 48 cm était devant moi sur la table il ne me restait plus qu’à me lancer.
J’ai donc commencé par verser une petite quantité d’eau directement sur le centre de ma feuille. Je l’ai prise ensuite et je l’ai bougée un peu dans tous les sens, afin que le mouvement de l’eau puisse glisser un peu partout sur l’ensemble de la surface.
Puis j’ai continué en déposant des petites pointes de couleur aquarelle directement sur l’eau.
J’ai ensuite pris un morceau de Sopalin et j’ai commencé à travailler toutes les couleurs que je venais de déposer directement sur l’eau. Ça ressemble par moment à de petites bulles d’eau fragiles. J’ai fait attention à ne pas les percer. J’ai continué en faisant des petits mouvements en cercle tout en laissant apparaître les formes qui apparaissaient sur ma feuille. Par la suite, j’ai pris mon pinceau pour travailler un peu plus la finition de la forme que je venais de percevoir.
Le but était de ne pas trop revenir dessus. Pour ma part, c’était l’empreinte du moment présent de l’instant précis et je ne souhaitais pas que tout cela disparaisse. Par moment j’appuyais plus fort avec le Sopalin car j’avais observé que des formes nouvelles apparaissaient. Ce petit plus devait participer à la naissance de ma création.
Je m’amusais à les découvrir, je ne voyais pas le temps passer, j’étais bien dehors avec la douceur et ce soleil qui m’a accompagnée.
De temps en temps, j’ai rajouté de l’eau sur ma feuille et je la laissais couler ce qui rajoutait d’autres nouvelles couleurs inattendues à ma production.
C’est le mélange de l’eau qui coulait sur ma feuille et les couleurs aquarelle qui étaient déjà dessus qui provoquaient l’agrandissement de ce tapis de couleur.
Voilà comment est apparue ma production que j’ai nommée : « l’instant présent ».
Un mélange de l’atmosphère de dehors qui m’a accompagnée, de sa douceur, du geste de mon poignet, de ma main et de ce papier Sopalin. Le tout agrémenté du plaisir.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Feuille blanche de format 36 x 46 cm
Peinture aquarelle, papier Sopalin Pinceau.