Le vert, histoire d’une couleur

Logo-France-Interpar Jean Lebrun

l’émission du jeudi 28 novembre 2013

Le vert, histoire d’une couleur


En 1789, le vert aurait pu figurer sur les emblèmes de la Révolution comme, trois siècles plus tôt, la ceinture vert-espérance était apparue sur ceux du duc de Bourbon. Sauf que les hommes de 89 se sont aperçus que le vert était aussi associé à la maison du comte d’Artois, fieffé réactionnaire et futur Charles X !

C’est le lot de toutes les couleurs que d’être susceptibles d’interprétations diverses; toutefois une particularité du vert est qu’il se révèle spécialement instable. Les teinturiers, d’ailleurs, ont longtemps eu toutes les peines du monde à le fixer. En conséquence, au Moyen Age, il pouvait être tour à tour tentateur ou bienveillant, associé au péché mais tout aussi bien à la jeunesse qui, chacun le sait, a « du vert derrière les oreilles ».

Son ascension, longtemps incertaine et contrariée, est manifeste aujourd’hui. Il est bien porté de l’afficher mais comme une idéologie, à la façon du rouge d’autrefois dont on attendait aussi qu’il sauve le monde. Si l’historien laisse de côté le messianisme et qu’il en reste au strict registre des couleurs, il constate cependant que le vert n’est le préféré que d’une personne sur cinq ou six, bien loin derrière le bleu !

Michel Pastoureau
Historien, directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études

BD – Une femme avec des courbes des rubans et des nœuds

BD-– Aquarelle-n°-412-–--Femme-courbes-4Je voulais représenter une femme avec des courbes, en mélangeant des rubans et des nœuds.
J’ai commencé par mettre dans des petits gobelets mes préparations de diverses couleurs  de jaune et de bleu :
Goblé 1 : jaune + bleu de cobalt
Goblé 2 : jaune ocre + bleu de Prusse
Goblé 3 : jaune citron + bleu outremer.
J’ai commencé mon dessin (première photo) avec le premier gobelet. A ce moment-là, je me suis angoissée, et agacée ! J’ai eu du mal à me mettre au travail, je veux dire que mes idées étaient ailleurs, mais ça s’est un peu calmé. Mais je sens que dans ma tête je fais de l’équilibre, un coup je suis envahie par mes questions et mes angoisses, un coup ça ce stabilise et rebelote ça repart.
J’ai procédé comme ceci avec ce bleu de cobalt et ce jaune avec des petits mélanges, en mettant plus de jaune ou plus de bleu et plus je rajoutait ou diminuait la quantité.
Ça se mélangeait avec mes mélanges précédents et à chaque fois une nouvelle couleur apparaissait.
La deuxième photo, je me suis servie du gobelet 2.  (jaune ocre+bleu de Prusse)
Je fais une pause, j’ai du mal, je reprendrais plus tard dans la journée 🙂
Cette couleur passe bien. Ce jaune ocre, même sortie du tube, je la vois marron, elle n’est pas vive, cette sensation de fuir n’est pas là. Elle me rassure.
Pour terminé mon tableau,
Troisième photo j’ai utilisé mon dernier gobelet 3 ( jaune citron+bleu outremer).
Je remarque que ce jaune reste très voyant à mes yeux toujours, une grande angoisse revient aussitôt : cette pulsion de cacher ce jaune est très présente.
Dans ma tête le mot foncé est présent comme si que je devais absolument cacher ce jaune de peur qu’il m’arrive quelque chose de dangereux.
Je m’aperçois que ce problème de couleurs est toujours angoissant.