BMP – « Le mouvement des vagues en couleurs »


C’est une petite aquarelle pour me faire plaisir et me faire du bien dans ma tête.
Je me suis dit que l’été était terminé mais qu’il ne devait pas l’être dans ma tête.
J’aurais voulu passer une journée à la mer cet été, respirer l’air marin, regarder les vagues se jeter sur les rochers ; j’aurais aimé toucher le sable, ressentir sa chaleur entre mes doigts, le laisser couler. Et comme je n’ai pas pu y aller, alors je me suis lancée à faire un dessin sur le mouvement des vagues.
Je parlerais de vagues imaginaires, mais avec de grands mouvements, prêtes à nous attirer vers elles, à nous s’entraîner, à nous porter loin loin loin, dans leur mouvement.

Comment avez-vous dessiné ?

J’ai donc commencé mon esquisse, par le centre de ma feuille : j’avais besoin d’un point de départ pour commencer et dessiner le mouvement de la première vague. Une fois ma première vague terminée, j’ai observé celle-ci de loin. Je voulais voir où je mettrai mon nouveau point de repère pour dessiner une autre vague.
J’ai choisi le côté droit, toujours débutant par cette forme géométrique qui représente le cœur de la vague. qui jouxte l’autre vague, et qui fait ainsi ressortir un autre mouvement et ainsi de suite. J’ai ensuite continué mon esquisse ainsi.
Pour la réalisation du manteau en aquarelle. Dans ma tête, je voyais cette chaîne de mots ainsi : cœur, naissance, mouvement, couleur, vie. Le tout dans la grandeur.
Je voyais mon dessin avec ce verbe “ressentir”. Ressentir l’eau sur le corps, ressentir le sable entre les doigts, ressentir ce petit vent qui frôle le visage, ressentir la fin de la vague qui se retire sous mes pieds, en creusant un petit trou. Ressentir cette impression de partir avec elle.
Voila je voulais faire ressortir tout cela en couleur, mettre et donner un sentiment de gaieté.

Matériaux utilisés :

Aquarelle sur feuille de format de 50 x 70 cm à grain fin.
J’ai utilisé les couleurs aquarelles suivantes : orange, vert clair, ocre jaune, rouge vermillon, jaune citron, vert phtalocyanine,bleu de Prusse, bleu outremer,noir d’ivoire, blanc de Chine, vert clair. (mélange entre les couleurs).

Qu’avez-vous ressenti ?

Tout en peignant, au début, je réfléchissais, j’étais à la recherche d’idée originale.
Il y avait des questionnements moins rigolo, mais je me disais quoiqu’il arrive reste zen.
Je me suis demandée aussi si mon inquiétude était normale ? je veux dire si celle-ci ne sortait pas des limites. Et puis une autre partie me disait dans ma tête arrête de te poser des questions !
Il y a eu aussi les moments où je me suis vue parler toute seule, c’est assez fréquent cette situation en ce moment, un peu angoissante, car je ne m’en aperçois pas de suite.
Par moment mon geste passait dans le mouvement de l’incertitude, légèrement tremblant. Avec des mains humides.
Mais il y a toujours cet étonnement de voir au bout de mon pinceau ce trait d’aquarelle de couleur qui en sortait parfois inattendu dans sa couleur. Il y a toujours ce côté mystère qui ressort, comme de la magie.
Après pour les dissociations je serais incapable de dire. Dans ma tête, je ressentais par moment cette sensation de ne pas avoir le temps de trop ressentir. Mais aussi, ne pas avoir le temps de retenir une idée, une sensation, car cela allait trop vite.

Que ressentez-vous face à ce dessin ?

En regardant mon tableau je vois ce tremblement.
Les mots tornade, cœur sont là.
Je me suis dit en regardant mon aquarelle plongée dans ces vagues de couleurs et ce laisser entraîner avec elles et pourquoi pas ? J’apprécie ce grand mouvement qui en ressort et le fait qu’il peut être mise dans tous les sens cette aquarelle. Une originalité.

BMP – Couleurs sur “couleurs elles-mêmes en mouvement »

Il y a des matins où parfois je suis incapable de me concentrer pour faire une esquisse, et ce matin ça a été le cas. Il peut y avoir plusieurs raisons pour ça, comme par exemple : avoir ma concentration ailleurs, sur un autre sujet, et donc celle-ci n’est pas vraiment là pour la création d’une éventuelle esquisse. Je voyage dans ma tête c’est ce que je dis quand cela m’arrive.
Pourtant en moi j’avais cette envie de faire de grands mouvements colorés, mais j’étais incapable de trouver comment je pourrais réaliser cela.
Mais quand je ressens cela dans ma tête, j’ai pris l’habitude de prendre le premier mot qui se présente à moi, et je m’en sers pour réaliser un tableau.

Comment avez vous dessiné ?

Je me suis installée dehors, il faisait bon, le soleil était avec nous, et j’aime quand il se manifeste ; pour moi, c’est comme s’il nous disait bonjour !
J’ai procédé ainsi : je voulais de la couleur, mais comme il m’était impossible de savoir laquelle, j’ai donc pris une assiette, et j’y ai déposé une panoplie de couleurs aquarelles, au hasard. Mais ça n’a rien donné, un blocage.
J’ai donc procédé autrement, j’ai déposé directement les couleurs sur ma feuille. Et j’ai pris ma spatule et j’ai fait de grands gestes pour étendre mes couleurs qui se mélangeaient entres elles petit à petit, dans le geste de mon mouvement. C’est ce que j’ai fait sur toute ma feuille.
Mais je sentais bien, qu’en moi, ça ne me suffisait pas : il y avait toujours la sensation d’être un peu perdue. J’ai donc recommencé mais en mettant ma feuille dans le sens de la largueur. J’ai déposé encore une fois de l’aquarelle pure sur ma feuille et hop re-belotte j’étalais avec ma spatule. Toujours avec cette envie de remplir ma feuille de couleurs, mais en ne sachant pas trop comment procéder.
Plus je regardais ma peinture, et plus je me disais que ça me donne cette impression de mettre des couleurs sur des couleurs et qu’elles jouent à cache-cache entre elles, alors le mouvement était là.

Matériaux utilisés :

Feuille de format de 50 x 70 cm à grain fin.
J’ai utilisé les couleurs aquarelles suivantes : Terre de sienne brûlée, rouge rubis, violet, rouge vermillon, jaune de cadm foncé, jaune citron, bleu coéruleum, vert vessie, mauve, rouge brillant, blanc de Chine, vert clair, rouge carmin, ocre jaune, bleu outremer.
Spatule.

Qu’avez-vous ressenti ?

Une espèce de force de me battre, mélangée avec cette envie de tout envoyer balader.
J’avais aussi dans ma tête cette envie de voler, de sentir comme une force qui me propulse très haut, vers l’inconnu.
J’ai eu des moments alors que je ne savais plus trop où j’en étais, avec ce vide dans ma tête.
J’ai ressenti un moment un dégoût mais celui-ci était inexplicable. Mais il prenait par moment toute la place dans ma tête. Ça disparaissait et ça revenait.
J’avais cette impression que mon cerveau faisait le yoyo.
Mais en créant cette peinture, je sentais cette timide sensation de bien-être, comme si je déposais sur ma feuille une situation lourde pour m’en débarrasser, et la couleur me le permettait.
Je voulais faire ressortir ce geste, qui me poussait presque malgré moi vers le haut, mais je voulais pourtant que cette situation se calme, car parfois c’est très désagréable dans ma tête comme sensation.

Que ressentez-vous face à ce dessin ?

En regardant ma peinture, je trouve qu’elle fait vivante en couleurs, et que divers mouvements en ressortent.
Je me sens mieux. J’ai de bonnes idées en tête pour une réalisation.
Finalement je ne sais pas trop si j’étais vraiment là, du moins tout l’intérieur de mon cerveau. Car je me suis pas aperçue que j’avais changé le sens de ma feuille au cour de la production de cette peinture.