BMP – « Faire avec son cœur ou avoir du cœur à l’ouvrage »


Faire quelque chose sans y être obligé, mais quand on le fait, c’est qu’on a choisi de le faire nous. Je me dis que c’est notre cœur qui a parlé, donc on fait avec plaisir, goût, application et avec un zeste d’amour.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

En réfléchissant sur un événement récent, une idée m’est venue : “faire avec notre cœur”.
J’avais envie d’en faire un dessin. Juste un moment pour reprendre après mon travail en cours.
Créer une forme avec beaucoup de couleurs. Je souhaitais faire transparaître de la gaieté mélangée avec une douceur à deviner.
J’ai donc commencé mon dessin en faisant apparaître un visage, que j’ai mélangé, caché dans cette figure en forme de cœur. Tout cela, bien centré dans ma feuille.
J’ai aussi dessiné ce petit visage qui évoque mes parties émotionnelles, parce que je me dis qu’elles aussi je devais les intégrer pour prendre soin d’elles. Le lien se faisant entre le cœur et les personnalités.
Je pense que la réflexion de départ qui a fait naître cette esquisse n’est pas restée en moi et j’ai dévié sur d’autres situations que je vis. Le reste de mon dessin serait alors comme une danse de couleurs autour de ce cœur et de ce visage. Une sorte de geste entraînant qui nous envoûterait. Voilà quelle était mon idée pour faire parler cette phrase :  “de faire avec le cœur » ces événements que je me suis amusée à rassembler dans ma tête et cela m’a fait du bien. Et puis il a ce mouvement qui m’attire toujours autant, ce geste de la vie.
Pour le manteau de mon esquisse, je voulais donc une envolée de couleurs qui nous fasse danser mais peut-être aussi miroiter dans tous les sens. Mais le tout dans une douceur légère, comme une plume.
Pour positionner mes couleurs aquarelles sur ma feuille je voulais qu’un arc-en-ciel apparaisse mais plus ou moins dans le désordre et avec la notion d’une nuance.
De temps en temps, je posais mon dessin de loin afin d’observer si mes couleurs ne faisaient pas trop fouillis.
Mais je ne voulais pas non plus tout contrôler, comme pour lâcher du leste.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Aquarelle sur feuille de format de 50 x 70 cm à grain fin.
Peinture aquarelle. Finition crayon de couleur aquarelle.

Que ressentez-vous face à ce dessin ?

En observant mon dessin de loin, je ne ressens pas d’angoisse face à toutes ces couleurs, mais pourtant je ne me sens pas vraiment détendue.
Par contre, je le trouve gai et c’est ce que je voulais. Tout comme ce mouvement de la vie emmêlé. C’est ce qui se passe je dirais en ce moment.

BMP – Une envie de blanc


Une envie de blanc qui finalement n’est pas si présent, dans ma peinture.
Et bien oui, parfois cela arrive que finalement mon idée de départ joue à cache cache.
Une envie de blanc, mais cela ne veut pas dire pour autant : page blanche.
Le blanc peut faire apparaître une sensation de calme et c’est peut-être ce que je cherchais après une semaine bien mouvementée dans ma maisonnée.
Une envie de couleur blanche comme pour effacer des souvenirs.


Blanc, comme la couleur de la neige qui fond dans le temps présent avec ce grand soleil de plomb qui nous donne envie de savourer de bonnes glaces au goût de noix de coco qui nous rappelle les Antilles.
Blanc comme l’intérieur d’un litchi, qui me fait penser aux étoiles blanches dans le ciel.
Blanc comme l’intérieur de la banane, blanc comme ces pêches qui rassasient à mon envie de fraîcheur et de sucré. Ah cette couleur blanche comme le fruit à pain, ce fruit tropical qui me rappelle la patate douce dans la purée. Blanc comme la crème fraîche liquide, que l’on rajoute comme une petite touche finale dans nos plats, qui appelle notre gourmandise.


Voilà c’est ce qui s’est passé finalement dans ma peinture, une jolie « salade de couleurs douces en écrit », où ma couleur blanche s’y cache.
Une balade qui peut nous emmener dans un drôle de paysage, avec des arbres magiques de couleurs, une petite touche de verdure, de légers petits reflets qui nous conduisent dans une discrète couleur bleue qui pourrait nous faire penser à de l’eau. Une petite note de rouge, qui pourrait nous dire que de petites pierres de montagne sont là…
Au début de la naissance de cette peinture, j’avais déposé sur ma feuille un gros “tas” de couleur aquarelle blanche, comme pour calmer cette envie, qui n’avait rien d’agressif, mais je ne saurais pas dire pourquoi le blanc. Peut-être le côté inaperçu qui apparaît, finalement pourquoi pas ? Peut-être aussi la discrétion. Ah oui, je trouve que ce duo va bien ensemble.
Peut-être également la pureté, l’innocence. Bref que de choses à dire sur cette couleur blanche qui a disparu peu à peu de ma peinture. Un tableau que l’on peut aussi retourner.
Et finalement, je voudrais dire que, même si j’ai fait ma petite salade en couleurs, c’est à chacune et à chacun d’avoir le choix de voyager comme il le souhaite. C’est cela que je veux faire à travers mes peintures 🙂

Bon voyage !