Tableau de rubans, guidé par Emmanuelle.
Consigne : mettre du jaune dans mon assiette avec un tout petit peu de bleu.
J’ai pris le bleu de Prusse. J’ai choisi celui-là car ce mot « Prusse » m’attire, et cela me fait penser à une prune, et aussi le fait que je ne le connaissais pas.
De voir le jaune dans cette assiette m’a énormément angoissée, j’aurais eu peut-être aussi tendance à vouloir mettre plus de bleu. Je ne sais pas cette attirance vers les couleurs foncées est très présente, dans ma tête c’est automatique.
J’ai des images de moi qui remontent fortement quand je suis dans cette chambre avec les volets fermés, avec un tendeur attaché à la fermeture du volet.
Je me vois dans la pénombre. Je n’arrive pas à faire une relation, mais ce matin c’est cette situation qui ressort.
Cela vient peut-être du fait que je suis seule : mon « ami » est reparti en déplacement, je n’en sais rien.
Dans ma ciboulette le mot consigne était là aussi, car parfois je pars en vrille et je fais n’importe quoi, et ça aussi c’est important que j’y travaille, pour bien retenir, apprendre et comprendre pourquoi aussi ce problème de couleurs.
Quand j’ai mélangé le bleu de Prusse avec le Jaune, ma première réaction a été de regarder si ce mélange ne éclaircissait pas trop ! Et puis une fois le mélange terminé je trouvais que cela ressemblait à la couleur Vert Kaki. Pour moi ça reste foncé, donc ce n’est pas trop angoissant.
J’ai rencontré des difficultés pour visualiser dans mon dessin ou je devais laisser le blanc, pour faire ressortir le trou dans le ruban, l’intérieur, ça j’ai passé du temps. C’est un problème de concentration, ou de visualisation ? Je ne sais pas trop, les deux peut-être.
J’ai fais deux pauses. Parfois je ressentais des palpitations assez fortes, et des moments de tremblement. Certains contours ont été difficiles à faire.
J’ai eu des absences, car à un moment je me suis retrouvée dans la chambre et je ne savais pas pourquoi, avec mon pinceau dans les mains.
Voilà ce que je peux dire pour l’instant sur ce début de dessin.
Après une pause j’ai repris mon dessin, j’ai donc refait un mélange avec le bleu de Prusse et le jaune, mais là pour moi ça a été plus compliqué. Je n’ai pas retrouvé la même couleur que celle du début de mon dessin, ce n’est pas le même vert kaki enfin pour moi, et là je suis rentrée dans une terrible angoisse, cette différence de couleurs sur mon tableau se voyait, elle me déstabilisait. Pour moi dans ma tête je devais retrouver le même vert kaki, et de ne pas y arriver m’a mise face à une question : pourquoi une telle réaction ? Un changement que je ne comprenais pas, car j’ai mis les mêmes couleurs. Je n’arrivais pas à passer au-dessus de cela, me dire et bien, ce n’est pas grave, me dire : Béatrice tu as mal dosé c’est tout, je bloquais.
Dissociation, je bloquais, mais j’ai continué et encore absence. Mais il est fini 🙂
Du fait de voir mon dessin avec une telle différence de couleur l’idée m’est venue de repasser sur le premier vert kaki pour essayer de mieux harmoniser mon tableau en couleur concernant ses deux couleurs différentes.