« Le mental vit dans un cercle vicieux. Il crée lui-même les problèmes et ensuite, essaie de les résoudre »
Svani Prajnanpad
Hum, ça a dû déjà vous arriver de ne pas réussir à dormir parce que vous avez des milliers d’idées, des soucis qui fusent dans votre tête et des situations qui vous stressent. En gros, votre quotidien devient des « et si », plutôt que de vrais projets concrets.
Il faut savoir que tous ces nœuds dans le cerveau, on se les crée soi-même la plupart du temps. Je pense que c’est d’ailleurs une des principales causes de nos crises d’angoisses que nous nous rajoutons en plus de celles qui sont bien fondées, concrètes et cela ne nous aide pas. Avoir ces attitudes néfastes de se questionner, de se requestionner et de se ré-requestionner dans tous les sens, tout en cherchant les meilleures réponses ou les meilleures solutions, ou finalement on finit par ne rien trouver. C’est aussi une autre manière négative de faire des extrapolations et de se raconter des histoires, mais aussi par moment de penser à la place des autres, de s’enguirlander, de se juger et j’en passe. De fait, tout ceci n’a rien de positif pour avancer et qui de plus, transforme notre pauvre tête en un nœud ! Sans oublier que ça nous renvoie dans une insécurité totale et anxiogène.
Cette conduite provoque donc en nous des turbulences, des tourbillonnements qui ne font qu’augmenter notre stress, qui nous rendent irritables et même irritées, qui ne nous permettent plus d’être à l’écoute, et qui nous pousse à agir sans réfléchir. Sans oublier le fait que ça coupe l’élan de notre motivation ou de notre créativité. Pour terminer cette analyse, j’écrirais qu’à la fin on se bouffe le cerveau.
Bien souvent j’apprends encore à me dire, dans ma tête, qu’il faut apprendre à relativiser sur certains faits, qu’il faudrait canaliser ce stress pour ne pas rentrer dans une spirale morbide, tout comme arrêter de penser que rien de bon peut nous arriver. Bref apprendre à mettre un peu mon cerveau en mode OFF.
Écrire tout cela, c’est bien, mais c’est autrement complexe pour le mettre en place dans la vie de tous les jours. J’avais même demandé à mon psy si j’étais la seule à avoir du mal à changer le fonctionnement de mon cerveau, car par moment je ne me sens pas dans les cases ! Il m’a répondu que non. Pas sûr que cela me rassure…
C’est donc par le biais d’une création que je vais accompagner cet écrit qui va expliciter ce nœud qui prend notre tête, dans le but d’apaiser tout cela.
Comment allez-vous concrétiser votre esquisse ?
L’idée était là ; j’allais donc dessiner un nœud qui remplacerait le visage d’une personne et à la fin je rajouterais au-dessus, un point d’interrogation, des points d’exclamations et trois petits points qui montreraient le fait qu’on se pose des tas et des tas de questions. Pendant que je dessinais ce nœud au crayon à papier, je me disais que les nœuds chez moi remontaient à loin. Quand j’étais ado, je commençais déjà à me mettre le cerveau à l’envers au sens dessus, dessous pour essayer de bien rentrer dans la case de « l’éducation » des « mères nourricières » qui finalement n’a jamais été une éducation saine, mais plutôt de la manipulation tout comme pour faire ce qu’attendaient les agresseurs pour ne pas mourir. Quand je pense à ce passé, cela reste très anxiogène.
Mais là on est dans le présent et je dois finir mon dessin. C’est la petite artiste qui donne forme à cette création. D’ailleurs mon esquisse étant terminée, je suis passée à déposer son manteau de couleur, avec comme médium la peinture aquarelle, et là je suis passée par des tons : violets, rouges, marrons, rouges d’alizarine, jaunes et oranges. Au début, j’ai commencé par des couleurs sombres et subitement j’ai continué par des couleurs plus gaies. Le présent était plus sur ma feuille. Quelques finitions ont été faites aux feutres aquarelle.
Quels matériaux avez-vous utilisé ?
Production conçue sur feuille blanche 36 x 48 cm. Un crayon à papier HB, de la peinture aquarelle et des feutres aquarelles.
Que ressentez-vous en regardant votre création ?
J’observe ma production, dans ma tête, je ne me sens pas en explosion, mais plus sur un chemin d’apaisement, qui me fait toucher du doigt la fragilité. Je me sens entre les deux dans mon cerveau.