BMP – Atelier collage alchimique du jeudi 29 avril – Alice Albertini

Atelier Collage Alchimique de jeudi (accès exceptionnel limité)
CONSIGNES DE L’ATELIER : Prendre une situation, émotion désagréable, un irritant… (ne pas prendre quelque chose de très intense et grave svp, c’est un atelier d’initiation) du quotidien.
Prendre une feuille de papier et de quoi mettre de la couleur. Gribouiller, dessiner librement sur la feuille pour exprimer cette frustration. Il n’y a rien à réussir. ça peut être abstrait, ça peut être du gribouillis.
Déchirer le papier en petits morceaux. Mettez y du senti… sentez votre irritant être transformé.
Prendre les morceaux et sur une nouvelle feuille, créez une nouvelle forme. Arrêtez quand ça sonne « juste ». Pas obligé de mettre tous les petits morceaux. Collez la forme quand vous trouvez que ça fonctionne.
Utiliser le crayon doré pour y mettre le contour, les lignes, faire émerger le dessin.
Étape 5 : Faire une réflexion écrite sur votre création. D’abord écrire ce que vous voyez objectivement. Ensuite, ce que vous sentez face à cette image. Pour vous que représente-t-elle ? Enfin, si cette image pouvait parler, que dirait-elle ?

Des bateaux en collage pour exprimer la fatigue

Quand j’ai lu l’intitulé du thème proposé, j’ai eu une émotion désagréable. Puis la curiosité s’est tout de suite éveillée, et l’envie de ”faire”, mais aussi comprendre tous les mots, en particulier l’adjectif alchimique. Puis j’ai regardé deux fois la vidéo, car j’avais du mal à me concentrer.
Comme la grande fatigue est là et que cette émotion est très désagréable, j’ai donc choisi de travailler sur cette thématique. Être fatiguée, c’est pour moi une frustration. Je n’ai jamais connu cela, je ne sais pas quoi faire de cette fatigue, elle est bien lourde à porter. Elle me déstabilise.
Je me suis donc installée dans mon petit coin cocooning où je dessine. J’ai pris une feuille blanche que j’ai déposée devant moi ainsi que des pastels gras, et un crayon HB. Je voulais essayer de respecter le temps qui avait été  donné pour cet atelier par la professionnelle lors du direct.
Quand j’ai lu la consigne et que j’ai vu ”gribouiller » ça m’a un peu angoissée. J’ai donc essayé de dessiner, mais pas aussi bien que d’habitude ; c’était plus rassurant pour moi.
J’ai donc dessiné cette fatigue et ce poids qu’elle me fait ressentir depuis un moment.

Première étape :

J’ai donc faire apparaître un corps replié sur lui-même aux pastels. Une main posée sur la tête, et l’autre un peu perdue dans la chevelure. C’est la position que j’avais choisie pour faire en sorte de mieux supporter cette fatigue et son poids. Pour les couleurs choisies, j’avais envie de jouer avec les tons : bleu, jaune, orange, rouge. Je voulais les mélanger les unes dans les autres donc j’ai frotté légèrement avec mon doigt. J’ai appuyé un peu plus avec un crayon HB pour faire apparaître les traits qui ont permis de faire apparaître ma production.

Deuxième étape :

Comme il a été demandé j’ai donc déchiré ma production en petits morceaux. Sauf que pour commencer j’avais pris mes ciseaux mais tout de suite après j’ai continué à la main. Je ne m’en étais pas rendu compte tout de suite. Pourtant cette consigne je l’avais bien lue ! Cela ne m’a pas gênée du tout de mettre en morceaux ce corps qui retranscrivait la fatigue et ce poids. J’ai même pris plaisir. Je me disais en même temps : celle-ci va disparaître. J’appréciais ce geste de déchirer à la main. Les sensations au bout de mes doigts sont plus présentes. Je sentais bien le papier, plus qu’au début.

Troisième étape :

J’ai donc pris une autre feuille blanche, j’ai essayé de créer une forme avec tous mes morceaux. Je voulais y intégrer tous mes morceaux. Faire naître une autre forme sur l’instant présent, une situation qui n’était pas prévue c’est pas si simple. Ce côté imprévu que l’on a pas maîtrisé. J’en reviens à ce lâcher prise, qui me provoque beaucoup d’angoisse. Ce mouvement qui donne de la place à l’inconnu. En essayant de trouver une autre forme j’essayais de sentir mes pieds bien à plat au sol et mon dos calé au dos de mon fauteuil. Je voulais vraiment profiter de cet atelier qui venait de nous être proposé.
Une fois après avoir tourné de nombreuses fois tous mes morceaux sur ma feuille blanche, enfin une petite idée est apparue dans mon cerveau. Certaines formes faisait penser à des bateaux. C’est bizarre je riais toute seule car je me demandais où était le lien avec ce corps, ma Fatigue et les bateaux. J’ai eu cette réaction : pourquoi pas envoyer balader ma fatigue en pleine mer ainsi que ce poids ? J’aimais bien cette image qui apparaissait de plus en plus. C’était une façon pour moi de me détacher de cette fatigue. Je l’envoyais se promener dans un autre paysage, un paysage marin. J’aimais bien, j’aime beaucoup la mer. L’air marin me fait du bien. Je me disais que cet air marin me ferait du bien pour cette fatigue. Dans la vidéo, la professionnelle, avait dit que l’on pouvait écrire certains mots sur notre production si on le souhaitait, et donc c’est ce que j’ai fait. Mais ces mots, je les ai positionnés d’une certaine façon, le négatif (lassitude, énervement, angoisse, peur ) était en bas dans les vagues, comme pour le noyer. Le positif lui était plus près des bateaux plus vers la surface (air, respirer, promenade)

Quatrième étape :

J’ai pris un gros feutre de couleur jaune, puis j’ai fait apparaître les contours des bateaux. Je souhaitais faire juste cette partie.

Cinquième étape :

Faire une réflexion écrite sur votre création.
Ce que je perçois objectivement je ne perçois pas ma fatigue dans ma production. La transformation de celle-ci m’envoie dans l’étonnement.

Ce que je ressens en face à ma production :

Je me sens légèrement saoule, ce qui n’a rien de désagréable.
Cette production représente un voyage en mer. Un moment où tout s’envole. Ce côté intrigant que j’ai ressenti au début de cet atelier s’est envolé et s’est transformé en quelque chose de fluide dans ma tête. Comme de l’air frais.
Pour terminer si cette image pouvait me parler elle me dirait : « tu vois cette fatigue je l’ai emportée dans avec moi dans le mouvement des vagues. Regarde ce paysage marin et laisse-toi emporter laisse-toi bercer ».

Matériaux utilisés :

Deux feuilles de format 36 X 46 cm, colle, pastels grasses, gros feutre jaune. Crayon HB.

BMP – J’ai été retenue comme artiste par l’association EgArt

BMP – J’ai été retenue comme artiste par l’association EgArt
Voici la production que j’ai faite avec Emmanuelle en visio-consultation.
Je continue mes séances avec mon psychiatre le docteur L. Mais là, comme je viens d’apprendre que j’ai été retenue comme artiste par l’association égArt : https://egart.fr/egart-pour-un-egal-acces-a-lart-2/a-propos-association-egart/
Cette séance était encore plus importante et nécessaire, car j’ai encore un peu de mal à bien réaliser.
Mais je sais une chose, c’est que c’est le travail d’art-thérapie que je fais avec Emmanuelle sur le blogue qui m’a permis d’en arriver à ce niveau et également sa patience. C’est le fruit de tout cet accompagnement et ce travail, mais aussi de ma volonté et la niaque.
Cette séance avait pour but de m’aider à mettre des mots, les premiers mots, sur cette nouvelle d’être retenue dans ce monde là. Or c’est un monde que je ne connais pas du tout, alors je tricote un peu dans ma tête car c’est assez impressionnant.
Mon souci chez moi, c’est comment sentir les sensations positives dans mon cerveau, car je ne les sens pas, elles semblent ne pas exister et j’en souffre beaucoup. J’ai cette impression que mon cerveau ne connaît que ce qui fait mal.
J’ai un autre projet mais là je ne dis rien pour l’instant. Donc voilà, les conseils d’une professionnelle comme Emmanuelle, sont les bienvenus.
Tout cela fait beaucoup pour moi par moment à gérer dans mon cerveau, mais c’est du très positif et c’est très important, et donc j’en parle.
Je ne sais pas si je me suis dissociée pendant cette séance, pour moi, je ne crois pas. Même si par moment j’avais cette impression de ne plus sentir et voir ma tête.
Je me suis sentie bien pendant cette séance, pas d’angoisse, mon cerveau à fait une pose. Je n’ai pas à me justifier, mon cerveau ne se sent pas agressé. Je prends mon pinceau et le mouvement se fait naturellement et ça c’est apaisant.
Je vous présente donc le travail fait pendant mon atelier virtuel d’art-thérapie avec Emmanuelle.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Quand j’ai reçu la nouvelle d’être retenue par cette association, je ne savais plus trop où donner de la tête ; je ne savais plus non plus quoi penser. En fait, je n’y croyais pas, c’était trop énorme comme nouvelle.
Automatiquement je me suis mise en mode “boule”. Je me suis renfermée sur moi-même, je me suis mise en boule dans mon lit, sans oser bouger, en attendant que l’entretien avec Emmanuelle arrive.
Je pense que mon œuvre est donc une trace qui traduit en partie cette réaction, mais cela s’est mélangé avec une forme que l’on pourrait appeler cubiste. J’apprécie ce côté de ces œuvres qui se découpent en plusieurs facettes ; ça se décompose, pour mieux se recomposer et c’est un peu cela qui se passe dans mon cerveau, c’est en morceaux et puis ça se recompose plus posément avec moins d’inquiétude et de questionnement.
Dans mon dessin, je voulais absolument faire apparaître un visage, mais pas forcément avec une émotion, car pour l’instant tout cela est en mouvement et avec un point d’interrogation pour savoir laquelle va se faire entendre, se faire ressentir en moi. Mais c’est présent et il se passe quelque chose.
Pour les couleurs, dans ma tête, c’est le jaune qui me parlait beaucoup, ainsi que le vert, avec une touche de mélange. Par moment je repassais sur ma couleur quand celle-ci ne me parlait plus sur le moment. Il me fallait de l’instantanéisme pour cette œuvre. Celle-ci devait être en phase avec cette séance en visio-consultation, qui avait lieu là, tout de suite à cet instant présent et dans le présent.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon de papier HB, peinture aquarelle.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Je regarde ma production, et je ne me sens pas mal. Je constate qu’il  n’y a pas de larmes.
Au total, un moment de rendez vous très positif dans tous ses aspects et rassurant. Un autre petit détail est que cette création n’a pas de fond, j’aurais été seule, j’en aurais mis un, mais là, j’étais accompagnée, j’étais apaisée, je n’avais pas besoin donc de remplir ce vide, même si celui-ci flottait de très loin…