BMP – Jouer avec les empreintes

BMP – Jouer avec les empreintes
Quand le rayon de soleil est là que c’est dimanche, tu as juste envie de prendre des pinceaux et de t’éclater. Parce que par moments je me dis ce n’est pas en ouvrant la télévision que tu peux t’évader dans une atmosphère apaisante. De plus depuis quelques temps, tournent en boucle des films de Noël, revus et revus, alors que Noël n’est pas encore là. Le gros vague à l’âme. Où est donc passée cette magie ? Car j’aimerais y croire encore un peu. Finir l’année avec un peu de douceur et en commencer une autre avec encore plus de force, de paix pour encore plus sourire à la vie.
C’est encore mon côté petite sorcière qui est apparu aujourd’hui. Un peu moins dans les couleurs de l’automne. Disons qu’elle reste un peu plus discrète pour cette fois-ci pour faire naître l’idée de ma production.
Mon envie, était de jouer avec les empreintes. J’étais dehors et je réfléchissais et il y a de quoi en ce moment avec tout ce qui se passe. En rentrant, sur la table de la cuisine, j’avais laissé de la salade.  Aussitôt dans mon cerveau cela a fait dring dring dring dring. L’empreinte était là devant moi. Mais je n’avais aucune idée comment j’allais pouvoir me servir de cette feuille de salade.
Une chose est sûre, j’étais trop contente de pouvoir prendre mes pinceaux et de laisser aller ce mouvement inattendu.
Dans ma tête il me fallait automatiquement des couleurs.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre ébauche ?

Je me suis donc installée dans mon petit coin, en sécurité. J’ai sorti la palette de ma couleur aquarelle, mes pinceaux et ma feuille blanche.
J’observe cette feuille de salade et j’essayais de me faire des liens dans ma tête. Couleur salade, salade couleur, pinceau, feuille, rouleau, spatule.
J’ai mis un peu de temps à me mettre en mouvement. Mais quand mon idée de petite sorcière est apparue, le plaisir se mettait en route dans ma tête, pour le corps je ne sentais rien. Le doute malgré tout le doute n’était plus là et c’était bien rassurant.
J’ai donc pris ma feuille de salade (sucrine) et je l’ai badigeonnée de couleurs aquarelles : un peu de bleu, un peu de vert, un peu de violet, un peu de jaune,  un peu de blanc. J’aurais pu mettre toutes les couleurs de ma boîte aquarelle je l’aurais fait, mais ma feuille de salade n’était pas suffisamment résistante. Un peu comme ce petit rayon de soleil qui montrait son nez, mais il n’est pas assez fort pour faire face aux gros nuages et à ce début de froid. Alors par moment il se recroqueville lui aussi.
Une fois ma feuille de verdure bien badigeonnée de couleur, je l’ai retournée sur ma grande feuille blanche. Mais avec beaucoup de délicatesse. Je devais faire attention que le poids des couleurs ne déchire pas cette feuille et aussi à cause de mes gestes. La fragilité était présente et j’allais la coller sur ma feuille blanche. J’ai donc appuyé doucement avec mes mains afin que les couleurs puissent s’imprégner sur cette face nue, sans couleur et glaciale, oui c’est ainsi que je percevais ma feuille blanche à cet instant présent.
Une fois cette étape terminée j’ai retiré ma feuille de salade délicatement pour laisser place à la première empreinte. C’est ainsi de suite que j’ai continué ce même mouvement jusqu’à remplir toute ma feuille. La seule différence était que ce n’était jamais les mêmes couleurs que je déposais sur ma feuille de salade.
Une fois toutes les  empreintes apparues, j’ai pris un autre pinceau et j’ai fini tous les contours en rajoutant des couleurs gaies.
Pour terminer et pour apporter un peu plus de force à ma production, je l’ai recouverte de vernis craqueleur. Comme un manteau de protection pour l’aider à faire face aux imprévus comme par exemple : aux intempéries, au froid, au vent et à la pluie. Un manteau d’hiver que rien ne pouvait  transpercer.
J’ai passé un moment agréable et j’ai apporté une autre vie à cette feuille de salade qui était posée là sur cette table et qui attendait qu’on la mette à la poubelle.
Mon côté sorcière, ce côté imprévu lui a permis de respirer dans un milieu de couleur.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Production conçue sur feuille blanche 36 x 48 cm. Peinture aquarelle, feuille, produit vernis craqueleur

BMP – Une production aux couleurs de figues et de mousse au chocolat

BMP – Une production aux couleurs de figues et de mousse au chocolat
Prendre les fruits très très abîmés pour en faire une création.
C’est le moment des fruits : figue, poire, banane, orange, tous remplis de bonnes vitamines pour nous préparer à l’hiver.
A l’association la TJM, il y avait des figues très abîmées dans la poubelle, quand je peux récupérer des fruits ou autre pour donner une deuxième vie, soit je demande que l’on mette de côté et je passe les prendre, ou alors je les choisis moi-même et c’est de là que mon idée est venue. Mon côté « petite sorcière” et mon côté envie de découvertes ont pointé leur nez. Pourquoi ne pas m’amuser avec la couleur de ces fruits ? C’est comme un recyclage que je faisais là. Comme là avec ces figues !
Aussitôt une idée me vient, car j’étais vraiment attirée par cette figue. C’est beau une figue coupée en deux, c’est un festival de couleurs et de saveurs, puisque la figue est un fruit gourmand et gorgé de soleil. Avec le temps en ce moment, cette figue  était la bienvenue. Selon les variétés, les couleurs vont du vert au noir, en passant par le jaune et le rouge. Sa chair est onctueuse, avec une saveur douce, parfois acidulée.
Celle dont j’allais me servir pour faire naître ma production était de couleur rouge avec un joli dégradé ; l’idée lui donnait une autre vie avec ce que je pouvais récupérer de ce fruit abîmé, qui vaut très cher, avant de le remettre à la poubelle.
Je voulais rajouter un petit plus, car si mon intention était de faire apparaître les couleurs de ma figue, avec les couleurs aquarelles, il me manquait une touche qui allait avec cette originalité de jouer avec les couleurs du fruit. J’ai pensé à rajouter un peu de mousse au chocolat, qui remplacerait la couleur aquarelle c’est-à-dire, le marron-noir.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre création ?

Pour commencer ma production, j’ai récupéré la partie saine de ma figue, il n’y en avait pas beaucoup, mais suffisamment, j’étais contente, de pouvoir laisser une empreinte de cette figue sur ma feuille. J’avais donc un peu de sa peau et des couleurs de son intérieur. J’ai déposé cela au centre de ma feuille, en appuyant doucement avec mes doigts, puis j’ai mouillé un peu plus ma feuille avec de l’eau. J’ai commencé par rajouter de la peinture aquarelle jaune, car ce jaune et ses nuances allaient bien. Puis j’ai rajouté du bleu, du vert, toujours en rajoutant parfois de l’eau, parfois pas.
Ensuite, je remets un peu de couleur venant de la figue, qui même très abîmée m’a donné de sa couleur. Comme pour le début, je la presse doucement. J’avais aussi envie d’y laisser les petits pépins. Un petit plus de relief mais qui reste discret : on pourrait même penser que c’est de la peinture.
C’est à ce moment-là, que j’ai donc rajouté un peu de crème au chocolat, que j’ai travaillé avec mon pinceau et la peinture aquarelle qui se trouvait déjà sur ma feuille. J’ai juste rajouté vers la fin, un peu plus de jaune et de vert.
L’odeur agréable était là, on pourrait penser que finalement l’été était toujours là et c’est ce que je souhaitais : profiter de toutes ces couleurs et de tout ce  que j’avais pu récupérer de cette figue avant qu’elle soit jetée définitivement.
Sur ma feuille j’avais une autre vie qui était apparue grâce à ce recyclage. Comme quoi, et ce n’était pas prévu, cet imprévu est source de plaisir. Dans le dessin les imprévus sont presque toujours de bonnes choses, ce qui n’est pas le cas toujours dans la vie de tous les jours.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Composition conçue sur feuille blanche 36 x 48 cm Figue abîmée, peinture aquarelle, mousse au chocolat, eau, pinceau.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

J’ai passé un bon moment, l’empreinte de la figue abîmée est là sur ma feuille, accompagnée de la bonne odeur de mousse au chocolat. Pas trop d’angoisses, du moins elles sont moins fortes. J’essaie de profiter de l’instant présent, sans trop penser loin devant moi, pour éviter les questions trop complexe etc.