BMP – La mélancolie



Je perçois la mélancolie comme quelque chose qui nous envahit peu à peu doucement, et qui nous pousse à nous refermer sur nous-même. Mais dans cela il n’y a rien d’agressif.
La mélancolie ce n’est pas un mot que j’emploie. Pourtant je trouve ce mot doux dans sa prononciation, ça évoque pour moi une mélodie où ou rien n’est agressif.
J’avais en moi le mot “nostalgie” qui allait avec “mélancolie”. Je suis allée plusieurs fois sur le blogue pour être bien sûre que c’est sur ce mot que je devais travailler, et cela c’est bien la première fois que cela m’arrive.
Cela m’a permis de prendre un peu de recul, et les idées ou plutôt les mots sont apparus. Il y avait renfermé, recroquevillé.
Mon idée était de représenter les différentes étapes de ce mot mélancolie, car pour moi c’est quelque chose de progressif.

Comment avez-vous procédé pour créer ce tableau ?

J’ai donc commencé par dessiner dans le bas de ma feuille, le début du corps et le visage où l’on aperçoit une larme, mais une larme qui ne coule pas, parce qu’elle est retenue par la personne. Elle est juste arrêtée.
Puis j’ai continué en dessinant ce grand corps en entier, corps qui est la représentation de la même personne dont la larme ne coule pas. Un corps légèrement renfermé sur lui-même, où le mot mélancolie commence à l’envahir doucement.
Puis j’ai terminé mon dessin en créant cette petite forme qui ne prend que peu de place, dans la tête de ce grand corps. C’est toujours la même personne mais en beaucoup plus petite. Cela représente l’évolution finale de ce mot mélancolie.
Pour concevoir les couleurs, je me suis servie un peu des couleurs du tableau qui se trouve sur le blogue : Le savant mélange des émotions, je me suis référée à ce mot mélancolie dont les couleurs sont : bleu et jaune.
J’ai aussi fait un léger mélange entre elles avec une touche de blanc.

Matériaux utilisés :

Aquarelle sur feuille de format de 50 x 70 cm à grain fin. Crayon HB, 2B. Aquarelle  Bleu céruléum, blanc de Chine, jaune citron

Qu’avez-vous ressenti ?

J’ai ressenti une espèce d’hésitation pour cette aquarelle, comme si le mot nostalgie semait un peu la pagaille.
Plus je prononçais le mot mélancolie, plus je le trouvais doux par rapport au mot triste. Je le trouvais moins violent.
Je me demandais pourquoi je ne voulais pas que cette larme sur ce visage coule. Je n’ai pas trouvé de réponse, et je trouvais cela angoissant. J’ai encore du mal à me dire qu’il n’y a pas forcément une raison.
J’ai ressenti une douceur dans ma tête en utilisant ce bleu, mais je ne sais pas j’avais le besoin de repasser dessus plusieurs fois ; je voulais qu’il soit bien mis avec mon pinceau, je ne voulais pas le moindre défaut.
Je me suis revue petite assise dans mon coin dans cette chambre, mais je ne suis pas capable de dire ce que cette petite ressentait en elle.
J’ai ressenti de l’humidité, cette odeur était dans mon nez, elle était même gênante pour me permettre de penser, et il y avait une espèce de froid qui l’accompagnait. J’avais froid dans mon nez.
Quelques moments d’égarement dans le temps, mais rien de grave.
Je suis peinée de ne pas pouvoir montrer cet exemple de l’art-thérapie, finalement je me disais qu’on n’y croyait pas ou que l’on ne me croyait pas.

Que ressentez-vous face à ce dessin ?

En regardant mon aquarelle, je ressens un apaisement, je me disais que se laisser envahir par la mélancolie faisait finalement du bien.

BMP – Une petite aquarelle à l’improviste

Comment avez-vous dessiné ?

Un petit moment de couleur, je travaille toujours sur le deuil mais j’avais envie de faire naître une petite peinture à l’improviste. Celle-ci a été réalisée avec du coton, une petite éponge végétale, et un petit rouleau. Pas de pinceau.
Rien de précis en forme pour faire naître cette peinture, l’improviste, la seule chose que je ne voulais pas, c’était de me servir d’un pinceau.
Par contre suivre le mouvement de mon poignet, de ma main m’a aidé pour concevoir cette aquarelle, je suivais avec mes yeux aussi les couleurs, parfois imprévues qui sortaient de mon coton, et de cette éponge de couleur jaune.
Du mouvement, du mouvement ça aussi c’était important pour moi, mais léger comme le passage d’un petit vent frais à la tombé de la nuit.
J’essayais de capter en même temps les bruits que j’entendais autour de moi, pour faire fuir les questionnements qui étaient là dans ma tête.
Par moment la douleur se montrait plus présente, mais je dois absolument y faire face, je dois continuer à faire fonctionner mes doigts pour ne pas perdre plus de mobilité de mon poignet mais aussi de mes cinq doigts de la main droite.
Je serais très en souffrance si je ne pouvais plus peindre, alors je dois absolument m’accrocher par tous les moyens possibles.
Je ne me rappelle pas d’avoir eu des dissociations, j’ai envie de dire ouf ça fait du bien, mais je doute un peu !
Et puis il y a cette situation quand je sens que quelque chose ne va pas pour des personnes par exemple pour diverses raison : fatigue, trop de boulot, etc. et bien je me dis que faire un petit clin d’œil en couleur ça peut les réchauffer, apporter un petit arc-en-ciel de courage, un sourire. Oui je sais c’est mon côté « glue » mais oh là là ! rien de méchant 🙂
Voilà un petit ensemble de situations qui a fait que cette petite peinture est née.

Matériaux utilisés

Dessin conçu sur feuille de format de 36 × 48 cm
Peinture Aquarelle.
Coton
Rouleau
Éponge végétale.