BMP – Peinture sur verre : une rose et un papillon

BMP – Peinture sur verre : une rose et un papillon
Création née pendant ma dernière hospitalisation.
À chaque hospitalisation, c’est une démarche que je veux faire, à savoir trouver une nouvelle piste que je pourrais ensuite mettre en place avec mon groupe. Mais aussi pour mon cerveau. C’est important pour moi, car cela, en quelque sorte, adoucit mon séjour à l’hôpital. Là, il s’agit de peinture sur verre.

Comment avez-vous concrétisé votre ébauche ?

L’idée de la forme de mon esquisse est liée au Jardin botanique. En effet son entrée principale se trouve en face de l’entrée du centre hospitalier, il suffit de traverser la route. J’apprécie beaucoup ce jardin, il y a plein de couleurs, de formes, d’odeurs, de plantes, d’arbres et d’animaux sans oublier ceux qui viennent s’y promener.
Mon idée était donc de retranscrire sur du verre une forme de fleur et un papillon. Un papillon, car j’en avais croisé un, dans ce parc fleuri, juste avant d’arriver.
Avant de commencer, je nettoie la plaque de verre pour enlever toutes marques de doigts et de poussière. Une fois cette étape terminée, je prends un stylo noir et je commence à faire apparaitre les premiers traits pour donner naissance à une rose. Je la percevais très ensoleillée. Puis, je continue en dessinant le papillon. Celui-ci serait incrusté dans la tige de la rose. Ainsi ma forme ne fera qu’une.
Ma forme d’esquisse étant terminée, je décide de m’arrêter là pour aujourd’hui, je ne me sentais pas au mieux, mais dans ma tête, j’avais hâte que la nuit passe pour reprendre le lendemain le début de cette nouvelle création.
En attendant, mon esquisse était posée debout sur la table, contre le mur, ainsi, j’avais vue sur elle, je pouvais réfléchir pour son manteau de couleur.
D’ailleurs en parlant de couleurs, j’avais emmené dans mon sac de la peinture acrylique et de la peinture à effet alvéole en petits pots et deux pinceaux, j’avais l’autorisation du service, mais à une condition de ne pas ramener de gros tubes.
Il y a un règlement d’hygiène à respecter et cela je le comprends totalement, alors, je trouvais que le strict minimum était déjà beaucoup. Je pouvais faire naitre une nouvelle composition et occuper ma concentration, ma minutie et la motricité de mes doigts…
Pour recouvrir ma forme de ses couleurs, j’ai donc commencé par travailler avec la peinture acrylique. Ensuite avec la peinture à effet alvéole. Je me suis promenée dans des couleurs gaies et douces, j’avais l’impression de ramener une chaleur ensoleillée dans cette chambre qui sentait le produit désinfectant ! J’avais de quoi, car entre le bleu, le jaune, le vert, le violet, le rouge, le rose, l’orangé, le blanc cassé, je pouvais profiter de ce petit moment d’accalmie. Une fois tous mes tons déposés et secs, quelques finitions ont été faites au feutre noir.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Création conçue sur une plaque en méthacrylate transparent 3 mm et de 21 cm x  29,9.
Comme médium, un feutre noir pour mon esquisse et pour les couleurs : de la peinture Acrylic Paint et de la peinture à effet alvéole en petits pots et deux pinceaux.

Que ressentez-vous devant votre création ?

J’ai passé un agréable moment, certes avec des pauses, mais on s’en moque ! Je souris, car finalement, je me suis fait, non seulement plaisir, mais j’ai aussi fait un clin d’œil à ce beau jardin botanique que j’apprécie tant traverser quand je dois me rendre à l’hôpital !

BMP – Un visage avec trois nez et deux bouches !

BMP – Un visage avec trois nez, deux bouches !
Cette production est née, parce qu’en ce jour, j’avais bien du mal à percevoir mon visage comme « tout le monde ». Cela m’angoissait, pour pallier à cela, je voulais aller dans mon cocon de couleur et de déformation pour en faire naître une composition qui n’aura peut-être rien d’extraordinaire ! Quoi que …:)

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

De fait, derrière l’anxiété que je ressens ce matin, il se passe bien quelque chose : la volonté de noyer cela dans des couleurs et dans une forme qui la mangera et qui au final transformera cette angoisse en une émotion colorée.
Cela a tendance à me faire rire car, par moments, je me dis que dessiner m’empêche de mourir ! Je pense cela car l’art de créer, d’observer n’est-il pas le mouvement qui apporte la vie ? N’est-il pas ce mouvement qui donne une vie et une respiration à une création ? Et sans respiration rien ne vit, rien ne bouge…
Bon j’arrête là mes réflexions et je vais prendre mon crayon à papier.
Devant moi, il y a cette feuille blanche, mais elle ne va pas le rester longtemps, car je commence à coller mes premiers traits qui vont faire apparaître la position de deux bouches et de trois nez. Pourquoi cela, je ne le sais pas vraiment. Puis je rajoute deux yeux dont un sera décalé.
Mais pourquoi les mettre systématiquement à la même hauteur ? Rien ne m’y oblige puisque je m’amuse en continuant à faire naitre un semblant de chevelure ou bien même une forme qui pourrait nous faire penser à un chapeau. Allez savoir… Moi-même, je n’en sais trop rien. En attendant, ce visage a pris place sur ma feuille.
Sur mon bureau y sont déposés les médiums suivant : de la peinture aquarelle et des feutres aquarélables.
Je commence donc par déposer sur ma palette un ensemble de tons divers, comme du bleu clair, du marron, du rose, de l’orangé. Je commence à recouvrir mon esquisse, puis j’y rajoute quelque couleurs aquarélables. Dans ce mélange, à chaque fois, j’y recherche une petite différence, cela me permet de savoir comment je peux y déposer mes couleurs dans une harmonie.
Le va et vient entre ces deux médiums est agréable. Je me suis promenée à travers, le jaune, le rose, le marron, le bleu, le kaki, le vert sans oublier le geste du mélange. Les finitions ont été faites au crayon-feutre noir à pointe fine.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Création conçue sur une feuille 36 x 46 cm. Comme médiums : un crayon HB pour donner naissance à mon esquisse, de la peinture aquarelle et pour terminer quelques finitions au crayon-feutre noir à pointe fine.

Que ressentez-vous devant votre création ?

Je regarde ma création que j’ai posée sur le chevalet, et là le « rien extraordinaire  » respire dans les couleurs, et me fait beaucoup moins souffrir. Maintenant « ce matin », ce début de journée, est derrière moi. Je suis sur l’instant présent, et je veux en profiter. Qui peut dire que je parlais peut-être de dissociation concernant cette création ? Je vous laisse voyager dans les couleurs.