Consigne d’après Alice Albertini
5ème séance – Donner à soi et aux autres
Une grande feuille. La plier en deux. Dessiner la moitié d’un cœur sur la moitié qui devra faire miroir avec l’autre moitié. Vous le découpez.
De quoi avez-vous besoin ?
Avec le matériel de votre choix sur la partie qui vous plaît, vous représentez ce dont vous avez besoin : posez-vous la question : de quoi ai-je besoin en ce moment ? Commencez à créer en ayant en tête cette question là et des choses vont apparaître. Mettez-vous vraiment en contact avec ce qui vous permet de rester ancrer, ce qui vous soutient.
Sur la partie miroir que vous gardez pliée de manière à ne pas être influencé par la composition précédente.Que pouvez-vous donner ?
Qu’avez-vous à offrir aux autres ? Comment pouvez-vous contribuer ? Avec toujours le même mouvement, si rien ne vous vient en tête, laissez-vous aller à la création et quelque chose apparaîtra.
Une fois le cœur déplié constatez les similitudes entre les deux parties. Rajouter une touche qui pourrait harmoniser un peu les deux parties. Il s’agit de rendre la communication meilleure visuellement. Tout doit être fait spontanément sans trop réfléchir. Quelles sont les résonances ?
Pour faire cette 5ème séance, je me suis installée devant une fenêtre, sans musique, il y avait juste moi et les consignes que j’avais imprimées sur une feuille.
J’ai fait exactement comme on me l’a demandé, j’ai donc commencé par prendre une grande feuille blanche de format 50 x 70 cm à grain fin que j’ai pliée en deux.
Puis j’ai faire apparaître à l’aide d’un crayon de papier la moitié d’un cœur.
Pour faire miroir, j’ai retourné ma feuille, pour avoir devant l’autre face et j’ai dessiné l’autre moitié du cœur.
A l’étape suivante, le cœur étant toujours plié en deux et posé sur la table, je me suis demandé :
De quoi ai-je besoin en ce moment ?
Cette question m’a donné quelques soucis : car je me suis demandé pourquoi poser une pareille question que je trouve égoïste et nombriliste. Le moi ! Le moi dans le présent. Mes besoins. Cela m’a complètement bloquée. Alors de mon côté ‘je dois réfléchir’. Ça s’est envolé comme dans une situation inconnue. Un gros blanc.
Me donner à moi des besoins… J’étais là et j’étais comme prise dans les filets de cette question qui me semblait bien loin, je devais me la poser. C’est quelque chose que je ne fais pas, que je ne pratique pas, savoir quels sont mes besoins, prendre soin de moi reste complexe. J’apprends mais mon cerveau oublie. Cela me fait peur, des angoisses sont là. Prendre du temps pour moi, c’est problématique. C’est savoir se poser et moi je me pose seulement quand je peins. Et c’est ça qui me convient, je ne me pose pas de question sur moi-même. Un évitement sûrement. J’évite ainsi de partir en vrille.
Avec un petit moment de répit, et de concentration voici donc ce qui me parlait comme événements dans mon cerveau et que j’allais dessiner sur la moitié de ma feuille où était composée la première partie de ce cœur :
– J’ai besoin de toute ma tête, d’un bon raisonnement
– J’ai besoin de mon cœur
– J’ai besoin de mon cerveau
– J’ai besoin de tenir mes engagements
– j’ai besoin de digérer ma peine
– J’ai besoin de ma force
– J’ai besoin qu’on ne me juge pas
– J’ai besoin de temps.
Il y avait cette inquiétude que je n’arrivais pas trop à comprendre. Mais j’ai laissé mes choix de mes écrits et je ne les ai pas changés. Puis j’ai rajouté de la couleur, c’était important pour moi, je ne pouvais pas laisser la couleur blanche qui pour moi, à ce moment là, faisait parler le néant.
Une fois finie cette partie, je suis passée à la seconde partie, qui était sur la partie miroir tout en gardant l’autre moitié que je venais de finir pliée.
Je me suis donc posé cette autre question :
Que pouvez-vous donner ?
Qu’est-ce que je pouvais donner ? Qu’est-ce que je peux offrir aux autres ? Alors là dans ma tête ça se pressait, besoin de provoquer une explosion. Ensuite j’ai pris du temps pour trier le plus important pour moi sur le moment présent.
Mais avant d’écrire les mots qui étaient bien pressés de sortir de ma tête, je voulais d’abord déposer de la couleur. Et voilà ce que je veux pouvoir donner…
– De mon temps
– Une présence
– Des moments de partage
– Des moments pour recevoir
– Un accompagnement
– Des moments de calme
– Des couleurs
– Une écoute
– Du répit
Il y avait toujours cette inquiétude, mais je devais m’imposer face à mes ruminations négatives qui avaient pris tout de suite possession de ma tête. Après oui, le doute de ne pas bien faire et là aussi je devais me dire non ! Je devais me convaincre que j’étais capable et cela ce n’est pas simple. Ces situations je devais non seulement les écrire sur cette autre moitié de ce cœur mais je devais aussi les laisser, et les accepter. Ça a fait du remue-ménage dans ma tête ça je peux l’écrire ! Une vraie bataille face à mes démons. Sans oublier les moments d’angoisses et de blancs.
Je devais continuer à avancer sur cette séance, car il y avait cette autre question :
Ma réponse a été : tenir mes engagements tout en restant prudente, honnête, sérieusement et sans rien cacher.
Ça sonnait très fort en moi.
Voilà mon cœur était fini, je devais donc le découvrir entièrement en le dépliant pour le faire apparaître en une forme entière et non par les moitiés. Je devais observer et je devais trouver des similitudes entre les deux parties. C’est-à-dire entre :
De quoi ai-je besoin en ce moment et qu’avez-vous à offrir aux autres ?
J’avais cette impression que je devais faire apparaître une symbiose entre les deux parties, une connexion. Et là j’ai trouvé :
Le temps, tout ce qui va avec le cœur et le fait de vouloir aider et de tenir mes engagements.
Comment pouvez-vous contribuer ?
Pour terminer complètement ce travail, j’avais envie de rajouter de la couleur jaune avec du pastel sec, comme une chaleur qui venait se poser sur tout l’ensemble de ce cœur.
Il y avait cette question qui ne m’a jamais quittée durant cette séance, à savoir recevoir des autres mais aussi l’accepter.
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Feuille blanche de format de 50X70cm, peinture aquarelle, crayon de papier, pastel sec, ciseau, gros feutres de couleur.
Que ressentez-vous en regardant votre production ?
Je me sens un peu mieux qu’au début de cet atelier. Mes angoisses sont moins fortes, mais j’ai une trouille énorme mais ça je sais pourquoi. J’ai passé des moments difficiles certes, mais j’ai apprécié cet atelier, j’ai surpassé mes limites et ça j’apprécie. Positif !