Le langage de l’obsessionnel par Vincent Estellon

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René Tostain, dans une étude consacrée au langage de l’obsessionnel (prenant pour référence essentielle l’analyse du cas de Freud) met en évidence deux particularités extrêmes de la langue et de la grammaire d’Ernst :
– d’une part, l’utilisation systématique et surabondante des conjonctions de coordination et de subordination. Nous ajoutons ceci à la pensée de Tostain : ces conjonctions donnent au discours du liant dans une langue où tout est démontré, découpé, architecturé, net. Ces conjonction liantes comblent l’espace du vide entre deux propositions : ce vide insupportable qu’il faut vite colmater avec coordination et logique.
– d’autre part, l’imposition de l’impératif catégorique (« il faut que…, sinon… »), souvent articulé à une pensée magique.
Selon cet auteur, ces conjonctions et l’impératif catégorique seraient les moyens de mettre en scène la conjonction même de deux discours dont l’obsessionnel est le produit problématique.

1/ Livre – Les états limites par Vincent Estellon

Auteur : Vincent Estellon
Editeur : PUF
Collection : Que-sais-je ?
Date de parution : 9/11/2011
EAN13 : 9782130591542
Genre : Poche universitaire – pluridisciplinaire
Langue : français
Format : 17 x 11
Poids : 100g
Nombre de pages : 128

Bien adaptés socialement, professionnellement, voire familialement, certains sujets peuvent bénéficier d’un ancrage à la réalité apparemment solide. Mais très vite, ils révèlent de grandes fragilités : une estime de soi alternant entre sentiment de toute-puissance et vide sidéral, un monde psychique attaqué par de folles angoisses existentielles, un rapport aux autres marqué par une grande souffrance. Ne rentrant résolument pas dans les modèles qui leur sont proposés, ils questionnent sans cesse le rapport entre norme et folie, vérité et mensonge, amour et haine, vie et mort.
Les états limites ont longtemps été regroupés dans un ensemble aux contours peu nets, situé entre la névrose et la psychose. En fait, c’est bien la question de la frontière, de la limite, qui est centrale chez ces patients : la notion de choix est ardue pour les personnalités borderline. Cet ouvrage dresse un panorama des connaissances théoriques et cliniques autour de la pathologie des limites du Moi.