Le langage de l’obsessionnel par Vincent Estellon

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René Tostain, dans une étude consacrée au langage de l’obsessionnel (prenant pour référence essentielle l’analyse du cas de Freud) met en évidence deux particularités extrêmes de la langue et de la grammaire d’Ernst :
– d’une part, l’utilisation systématique et surabondante des conjonctions de coordination et de subordination. Nous ajoutons ceci à la pensée de Tostain : ces conjonctions donnent au discours du liant dans une langue où tout est démontré, découpé, architecturé, net. Ces conjonction liantes comblent l’espace du vide entre deux propositions : ce vide insupportable qu’il faut vite colmater avec coordination et logique.
– d’autre part, l’imposition de l’impératif catégorique (« il faut que…, sinon… »), souvent articulé à une pensée magique.
Selon cet auteur, ces conjonctions et l’impératif catégorique seraient les moyens de mettre en scène la conjonction même de deux discours dont l’obsessionnel est le produit problématique.