BMP – Consigne : La transformation de l’image de l’anxiété

BMP – Consigne : La transformation de l’image de l’anxiété

Consigne d’après Alice Albertini

4ème séance – La transformation de l’image de l’anxiété

Un cahier de feuilles de dessin. De quoi dessiner un cercle. De quoi écrire. Du matériel pour la couleur. Des images de magazines : des mots.
Au centre de la feuille du carnet, tracer un cercle. A l’intérieur du cercle, avec le matériel de votre choix, vous allez représenter intuitivement votre anxiété. Vous pouvez dessiner ce cercle sur une page de magazine.

L’anxiété voilà un thème qui me parle bien et j’aimerais que cela soit beaucoup moins emprisonnant pour moi.
Ma première réaction a été : comment est-ce que je vais décrire en mot, quelle image vais-je choisir pour la représenter, la faire naître ?
Petite angoisse, car par expérience, je sais que parler de mon anxiété à mon psychiatre je n’y arrive pas vraiment.
Puis ensuite je me suis dit que si cette image me parle, est-ce que cela devrait être en positif ou en négatif et cela je n’en sais rien.
Je pense que c’est l’angoisse qui m’a fait réagir ainsi, je veux dire mettre la charrue avant les bœufs, alors que je n’avais toujours rien commencé.
J’ai d’abord sorti mon matériel, j’ai aussi recherché un cahier à dessin. Je ne dessine jamais sur un cahier à dessin ça aussi pour moi c’était nouveau. L’espace est parfois trop étroit pour dessiner et je pense toujours au fait que je peux dépasser, donc que ce cahier ne soit pas assez grand et pourtant quand c’est un grand espace libre, cela m’effraie et me provoque des angoisses. Il n’y a pas de logique là vraiment.
Une fois mon matériel sorti, j’ai commencé à feuilleter une revue, car cette anxiété qui me ronge je devais vraiment la faire parler sur ma feuille.
J’ai donc dessiné en premier mon cercle au milieu de ma feuille comme demandé.
Mon idée était de faire un mélange d’un dessin avec du collage.
J’ai donc avec mon crayon de papier, dessiné la forme d’un corps, le haut, avec les deux mains posées sur celui-ci.
Ce n’est qu’après que j’ai commencé mon collage. J’ai découpé dans le catalogue de la couleur rouge, que j’ai collée sur le ventre de la personne et à la place de la tête.
Puis pour continuer à traduire cette anxiété j’ai découpé un cerveau que j’ai collé sur le rouge qui remplaçait la tête.
Comme je voulais traduire la force des crises d’anxiété, j’ai pensé à incorporer des éclairs dans le corps. J’ai alors rajouté des morceaux de Pop-Corn qui sortent de la bouche car cette anxiété j’imagine qu’elle éclate violemment, elle saute partout dans ma bouche à cause de l’excédent de salive.
Pour terminer mon collage j’ai rajouté des enceintes à la place des oreilles, car quand mon anxiété est très forte je l’entends résonner dans ma tête.
Mon collage fini, je suis passée à la question suivante :

Que voyez-vous dans votre image ?

Soit dans le magazine, soit sur une autre feuille écrivez ce que vous voyez dans ce cercle en prenant de la distance.

Dans ma tête c’était la tempête je me sentais oppressée. L’angoisse était là, mais je devais retenir le fait que je devais prendre de la distance en observant l’intérieur de mon cercle, j’ai donc essayé de respirer doucement, en comptant jusqu’à 5 tout en regardant mon collage.
Voici ce que je vois dans mon cercle et que j’ai écrit :
– Envahie, étouffée, plus d’air, ensevelie, poids, lourd, serrée à l’intérieur, rongée, contenu à l’intérieur, miettes.
Une fois cette étape terminée toujours en essayant de respirer doucement et calmement, je suis passée aux autres questions.

Que vous dit cette image ?

Cette étape a été pour moi un peu plus dure. Je ne suis pas arrivée tout de suite à me concentrer, j’avais du mal à imaginer que ce collage pouvait me parler dans ma tête ; c’est un peu plus tard que j’ai pu lâcher des phrases automatiquement sans en chercher un sens, ou une réponse. Ce fut le problème pour moi car je ne devais rien maîtriser là-dedans.
Voici les phrases :
– Cette image me dit : « ton anxiété est trop forte ».
– Cette image me dit : « tu n’existes plus, l’anxiété prend trop de place en toi ».
– Tu n’as plus de tête.
– Cette image me dit : « tu es contrôlée ».
– La vie n’est pas assez forte en toi.
– L’anxiété éclate par ta bouche.
– Cette image me dit : « tu as plus d’yeux, et de nez, plus d’odorat ».
– C’est le début de la fin.

A-t-elle un message pour moi ?
Laissez venir les réponses comme en écriture automatique, n’essayez pas d’analyse. Chercher à atteindre la profondeur en vous.

– Comme message, elle me dit : « respire » !
– L’anxiété démolit la personne, donc toi !
– Essaie de gérer ton anxiété petit à petit.
– Profite du moment présent.
– Évite les questions dans ta tête.
– Crache ce qui te fait souffrir et arrête de ruminer.
– Pense à l’instant présent.
– Pense aux personnes que tu aimes etc.
Les questions étaient terminées, je me sentais presque rassurée, l’angoisse du départ n’était plus aussi forte que celle du début. Je me sentais plus légère.
Je suis donc passée à la dernière étape de cet atelier.

Qu’est-ce qui aiderait cette image à se sentir un peu mieux ?
Y a-t-il quelque chose que vous pouvez soustraire ou ajouter ?
Prenez une autre feuille avec le matériel que vous voulez et pour une autre création visuelle sur cette dernière question. Il n’est pas nécessaire que ce soit forcément le cercle. Le matériel et la forme sont libres.

Pour répondre à la première question, pour que mon image se sente un peu mieux, je devais la reprendre et lui apporter un nouveau mouvement plus dans le positif et dans la construction.
J’ai donc pris une nouvelle feuille blanche à dessin et j’ai commencé à faire naître ma nouvelle esquisse.
Mon idée était donc d’enlever toute la couleur noire, rouge, tout se qui me rend mal, face à cette anxiété et de remplacer tout cela par de la chaleur, du chaud, de la gaité.
Je devais redessiner, reprendre ce corps du début de ce collage et rajouter plus de force à l’intérieur.
C’est l’idée d’un gros soleil qui m’est venue, avec ses rayons chauds avec un bras plus gros pour le corps, pour montrer la force qui est en lui.
J’avais en tête de faire apparaître comme une espèce de danse du soleil qui apporterait force, chaleur et bonne humeur et qui du coup tiendrait à distance cette anxiété.
Pas de collage pour cette fois-ci, seulement de la peinture aquarelle.
Les mouvements du pinceau et de mon poignet, allaient apporter tout ce positif et tout ce constructif à ma nouvelle production. Faire une barrière à cette anxiété. Pour terminer j’ai rajouté un œil une bouche et un nez ces parties du corps qui manquaient à mon collage.
Pour faire apparaître un peu plus les traits de la production, j’ai fait les finitions aux gros feutres de couleur.
Une production bien colorée et ensoleillée était devant moi.
La fin de cet atelier est arrivé, je vais dire comment je me sens.
Je dirais que je suis moins dans l’étouffement, l’oxygène circule mieux. Je me sens plus aérée dans l’intérieur de mon cerveau. Mes angoisses et mon anxiété sont là, mais c’est moins fort. L’important surtout, c’est que ma respiration soit plus régulière, mieux rythmée et que mon cœur tape moins fort dans ma cage thoracique.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cahier de feuilles à dessin.
Feuille blanche de format 38 x 29 cm
Journaux
Peinture aquarelle,
Colle ciseau, crayon de papier HB,
Gros feutres de couleurs.

 

BMP – Consigne : Donner à soi et aux autres

BMP – Consigne : Donner à soi et aux autres

Consigne d’après Alice Albertini

5ème séance – Donner à soi et aux autres
Une grande feuille. La plier en deux. Dessiner la moitié d’un cœur sur la moitié qui devra faire miroir avec l’autre moitié. Vous le découpez.

De quoi avez-vous besoin ?

Avec le matériel de votre choix sur la partie qui vous plaît, vous représentez ce dont vous avez besoin : posez-vous la question : de quoi ai-je besoin en ce moment ? Commencez à créer en ayant en tête cette question là et des choses vont apparaître. Mettez-vous vraiment en contact avec ce qui vous permet de rester ancrer, ce qui vous soutient.
Sur la partie miroir que vous gardez pliée de manière à ne pas être influencé par la composition précédente.

Que pouvez-vous donner ?

Qu’avez-vous à offrir aux autres ? Comment pouvez-vous contribuer ? Avec toujours le même mouvement, si rien ne vous vient en tête, laissez-vous aller à la création et quelque chose apparaîtra.
Une fois le cœur déplié constatez les similitudes entre les deux parties. Rajouter une touche qui pourrait harmoniser un peu les deux parties. Il s’agit de rendre la communication meilleure visuellement. Tout doit être fait spontanément sans trop réfléchir. Quelles sont les résonances ?

Pour faire cette 5ème séance, je me suis installée devant une fenêtre, sans musique, il y avait juste moi et les consignes que j’avais imprimées sur une feuille.
J’ai fait exactement comme on me l’a demandé, j’ai donc commencé par prendre une grande feuille blanche de format 50 x 70 cm à grain fin que j’ai pliée en deux.
Puis j’ai faire apparaître à l’aide d’un crayon de papier la moitié d’un cœur.
Pour faire miroir, j’ai retourné ma feuille, pour avoir devant l’autre face et j’ai dessiné l’autre moitié du cœur.
A l’étape suivante, le cœur étant toujours plié en deux et posé sur la table, je me suis demandé :

De quoi ai-je besoin en ce moment ?

Cette question m’a donné quelques soucis : car je me suis demandé pourquoi poser une pareille question que je trouve égoïste et nombriliste. Le moi ! Le moi dans le présent. Mes besoins. Cela m’a complètement bloquée. Alors de mon côté ‘je dois réfléchir’. Ça s’est envolé comme dans une situation inconnue. Un gros blanc.
Me donner à moi des besoins… J’étais là et j’étais comme prise dans les filets de cette question qui me semblait bien loin, je devais me la poser. C’est quelque chose que je ne fais pas, que je ne pratique pas, savoir quels sont mes besoins, prendre soin de moi reste complexe. J’apprends mais mon cerveau oublie. Cela me fait peur, des angoisses sont là. Prendre du temps pour moi, c’est problématique. C’est savoir se poser et moi je me pose seulement quand je peins. Et c’est ça qui me convient, je ne me pose pas de question sur moi-même. Un évitement sûrement. J’évite ainsi de partir en vrille.
Avec un petit moment de répit, et de concentration voici donc ce qui me parlait comme événements dans mon cerveau et que j’allais dessiner sur la moitié de ma feuille où était composée la première partie de ce cœur :
– J’ai besoin de toute ma tête, d’un bon raisonnement
– J’ai besoin de mon cœur
– J’ai besoin de mon cerveau
– J’ai besoin de tenir mes engagements
– j’ai besoin de digérer ma peine
– J’ai besoin de ma force
– J’ai besoin qu’on ne me juge pas
– J’ai besoin de temps.
Il y avait cette inquiétude que je n’arrivais pas trop à comprendre. Mais j’ai laissé mes choix de mes écrits et je ne les ai pas changés. Puis j’ai rajouté de la couleur, c’était important pour moi, je ne pouvais pas laisser la couleur blanche qui pour moi, à ce moment là, faisait parler le néant.
Une fois finie cette partie, je suis passée à la seconde partie, qui était sur la partie miroir tout en gardant l’autre moitié que je venais de finir pliée.
Je me suis donc posé cette autre question :

Que pouvez-vous donner ?

Qu’est-ce que je pouvais donner ? Qu’est-ce que je peux offrir aux autres ? Alors là dans ma tête ça se pressait, besoin de provoquer une explosion. Ensuite j’ai pris du temps pour trier le plus important pour moi sur le moment présent.
Mais avant d’écrire les mots qui étaient bien pressés de sortir de ma tête, je voulais d’abord déposer de la couleur. Et voilà ce que je veux pouvoir donner…
– De mon temps
– Une présence
– Des moments de partage
– Des moments pour recevoir
– Un accompagnement
– Des moments de calme
– Des couleurs
– Une écoute
– Du répit
Il y avait toujours cette inquiétude, mais je devais m’imposer face à mes ruminations négatives qui avaient pris tout de suite possession de ma tête. Après oui, le doute de ne pas bien faire et là aussi je devais me dire non ! Je devais me convaincre que j’étais capable et cela ce n’est pas simple. Ces situations je devais non seulement les écrire sur cette autre moitié de ce cœur mais je devais aussi les laisser, et les accepter. Ça a fait du remue-ménage dans ma tête ça je peux l’écrire ! Une vraie bataille face à mes démons. Sans oublier les moments d’angoisses et de blancs.
Je devais continuer à avancer sur cette séance, car il y avait cette autre question :
Ma réponse a été : tenir mes engagements tout en restant prudente, honnête, sérieusement et sans rien cacher.
Ça sonnait très fort en moi.
Voilà mon cœur était fini, je devais donc le découvrir entièrement en le dépliant pour le faire apparaître en une forme entière et non par les moitiés. Je devais observer et je devais trouver des similitudes entre les deux parties. C’est-à-dire entre :

De quoi ai-je besoin en ce moment  et qu’avez-vous à offrir aux autres ?

J’avais cette impression que je devais faire apparaître une symbiose entre les deux parties, une connexion. Et là j’ai trouvé :
Le temps, tout ce qui va avec le cœur et le fait de vouloir aider et de tenir mes engagements.

Comment pouvez-vous contribuer ?

Pour terminer complètement ce travail, j’avais envie de rajouter de la couleur jaune avec du pastel sec, comme une chaleur qui venait se poser sur tout l’ensemble de ce cœur.
Il y avait cette question qui ne m’a jamais quittée durant cette séance, à savoir recevoir des autres mais aussi l’accepter.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Feuille blanche de format de 50X70cm, peinture aquarelle, crayon de papier, pastel sec, ciseau, gros feutres de couleur.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Je me sens un peu mieux qu’au début de cet atelier. Mes angoisses sont moins fortes, mais j’ai une trouille énorme mais ça je sais pourquoi. J’ai passé des moments difficiles certes, mais j’ai apprécié cet atelier, j’ai surpassé mes limites et ça j’apprécie. Positif !