Je me suis mise trop rapidement au travail concernant le thème enfance sans avoir bien réfléchi, car je n’avais pas compris que cette production devait évoquer ma propre enfance, mais je continue quand même.
Je me disais que c’était important de terminer cette création. Celle-ci sera habillée et ne restera pas nue.
Le lien maternel se crée beaucoup dans le corps à corps entre la maman et son bébé. J’ai voulu retranscrire la force de ce lien en dessinant une femme qui porte son bébé.
Cette façon de faire de la maman qui porte son enfant dans le dos comme dans une espèce de cocon, je l’ai vue à l’association la TJM. La maman était africaine. Une situation qui m’avait marquée et qui m’avait étonnée, car moi, j’avais peur que le bébé tombe. La maman m’avait expliqué qu’en Afrique, les bébés sont portés sur le dos avec un pagne, qui ressemble à un morceau de tissu rectangulaire, que la mère place son bébé sur le dos, au creux des reins. Elle se penche en avant et recouvre le dos de l’enfant avec le pagne. Ensuite, elle en noue les extrémités au dessus de sa poitrine et sous ses seins.
Elle m’expliquait que la sensation était très agréable, aussi bien pour elle que pour son bébé, tout comme pour la sécurité de son enfant. Que cela avait rien à voir avec les portes bébés que nous connaissons en Europe. Elle disait aussi qu’elle pouvait porté son enfant assez longtemps ainsi quand il grandissait. Que c’était important pour ce ce lien avec la maman et le bébé. Une sécurité importante pour l’extérieur, mieux qu’une poussette, qu’elle trouvait très froide. A ça façon à elle, l’enfant restait bien collé, blotti contre sa maman.
Voilà ce que je voulais exprimer : porter son bébé à l’africaine.
Pour moi c’est important de bien porter son enfant et de laisser la place aux sensations et aux émotions, car cela contribue au confort du l’enfant et de la maman.
Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?
Mon idée était d’exprimer à travers cette composition, ce que moi j’ai senti en observant cette maman, qui portait ainsi son bébé, ses regards envers son bébé, la place de ce bébé au creux de ses reins.
De même, je souhaitais retranscrire cette gaîté des couleurs des tissus que portait cette maman. Cela allait avec aussi avec sa posture à elle.
J’ai donc commencé à faire naître mon esquisse en me rappelant de tous ces évènements, mon observation… J’avais en moi l’image de cette maman et son bébé, ce qui m’a aidée à faire apparaître une production harmonieuse, mais aussi porteuse d’émotions.
Pour déposer les couleurs, là tout de suite, ce fut dans la direction du soleil, de la lumière, et la chaleur de cette chaleur qui donne envie de se blottir, des couleurs qui attirent.
Les finitions ont été faites par ci, par là, aux feutres de couleurs à pointe fine, mais en aucun cas dans un mouvement carré et strict.
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon de papier HB, peinture aquarelle. Crayons de couleur.
Que ressentez-vous en regardant votre production ?
Je regarde ma production, et je me dis voilà, les couleurs sont là, mais aussi l’observation de la maman envers son bébé. L’amour ! Rien d’autre et c’est cela que j’ai pu voir concernant cette maman envers son bébé. Sans oublier la sécurité. Il y a des événements qui nous touchent et là ça a été le cas.
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