Pour une éventuelle exposition en novembre. J’y réfléchis lentement.
Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?
Dans la transformation du visage, le plus important, c’est de bien positionner les éléments que vont être rajoutés. Ils doivent être intégrés dans le mouvement, la forme du visage initial, y compris pour l’emplacement du nez, de la bouche et des oreilles. Il faut demander à notre cerveau de bien visionner l’ensemble, et c’est au millimètre près. Pourtant quand j’ai commencé mon esquisse, je me suis rendue compte que le mouvement des formes rajoutées ne doit pas être bridé, car ce sont bien celles-ci qui vont permettre de donner naissance à cette nouvelle transformation de ce visage.
Mon idée était donc de dessiner un visage d’homme, en incorporant à l’intérieur de celui-ci une dame, qui sera légèrement positionnée de côté, avec une grande robe longue et une ombrelle pour se protéger du soleil. La position de son bras permettra de dessiner la forme d’un nez. Son visage sera l’œil de l’homme dont le visage est dessiné. Dans la forme de la robe, on pourra retrouver la forme d’une moustache qui, elle aussi, aura sa place pour ce visage.
Pour terminer j’avais envie de rajouter dans ce visage qui prenait forme, une jeune fille plus petite, qui, toujours de par la position, soulignera la forme de la joue de l’homme. Mais pas seulement, car on pourrait imaginer qu’elle va déposer une espèce de cercle qui nous fera penser à une forme d’oreille. Voilà, tous les éléments étaient là, ce qui a permis de donner naissance à ma composition, à ce visage d’homme transformé.
Mon esquisse terminée, je me sentais plus sûre de moi et moins angoissée. Il ne me manquait plus qu’à déposer les diverses couleurs. Pour cela, j’ai choisi comme médium la peinture aquarelle, et à ce moment-là, c’était le marron, le jaune, l’orangé, le gris, le blanc qui me parlaient, sans oublier les divers mélanges que je ferais par la suite pour recouvrir totalement mon esquisse, qui permettra donc la naissance d’une nouvelle création. Toutes les finitions ont été faites aux crayons de couleurs, aquarelles.
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Cette production a été conçue sur une feuille blanche de format de 36 X 46 cm. Comme médium, de la peinture aquarelle, un crayon HB pour mon esquisse et pour terminer des crayons de couleurs aquarelles pour les finitions.
Que ressentez-vous quand vous regardez votre création ?
Je regarde ma composition : dans ma tête je ne sens pas trop mal. Cela a été un peu complexe pour correctement placer toutes les formes, pour faire naître ce visage. Je ne rechigne pas c’est ainsi qu’on évolue. Une chose est sûre, j’y ai pris plaisir et cela, c’est le plus important !
4 réflexions au sujet de « BMP – Transformation d’un visage de la moustache à la longue barbe »
@ Patricia KLEIBER
Exploratrice des profondeurs (CG Jung)-Analyste Contes-Mythes-Rêves-Ecrivain de l’Imaginaire-Humaniste – Connaissance de soi et du monde
En fait, vous travaillez de manière « jungienne » sans le savoir. En intégrant « l’anima »/féminin dans ce visage masculin, vous opérez une intégration de l’anima chez un homme, ce qui est très positif pour l’homme et lui permet d’aimer et de comprendre le féminin (et les femmes).
Emmanuelle Cesari
Pour répondre à @Patricia KLEIBER,
Bonjour madame,
Un joli compliment dans votre écrit. Effectivement je ne le savais pas.
En fait, quand je dessine, quand je ne vais pas bien, j’essaie parfois de faire apparaitre une émotion, du positif dans une situation qui me fait souffrir. Tout comme je « joue » avec les formes et dans leurs positions.
Un événement que je travaille encore, car ça ne me vient pas toujours quand je tiens mon crayon à papier pour faire naitre mon esquisse, parce que dans ma tête ça se bloque. Le but, sortir du chemin négatif. Tout comme la rumination.
Je me dis que faire apparaitre cette émotion, ou une transformation par exemple est un début de pansement.
Vous avez réveillé chez moi mon côté découverte, quand je ne connais pas, je vais m’instruire, et là je vais aller voir pour la « manière jungienne »
Je vous remercie.
Béatrice Mémoire-Peinte
@Patricia KLEIBER
Exploratrice des profondeurs (CG Jung)-Analyste Contes-Mythes-Rêves-Ecrivain de l’Imaginaire-Humaniste – Connaissance de soi et du monde
La barbe est souvent un symbole masculin négatif : « Barbe bleue » en est l’exemple le plus destructeur. Pour la femme bien sûr.
Le fait de transformer la barbe en femme dans ce dessin est peut-être une manière de conjurer ce « danger » ?
Emmanuelle Cesari
Pour répondre à @Patricia KLEIBER,
Ma relation avec le visage masculin reste très byzantin, le seul qui est capable de me rassurer quand je ne me dissocie pas est celui du docteur Louboff.
Depuis ce décès de la « génitrice », j’ai appris que l’un de mes frères est devenu agresseur. Le passé est remonté encore plus fort.
Je préfère donc dessiner un visage d’homme dans le mouvement de la transformation, ainsi mon regard est différent, plus rassurant, mais aussi protégé.
Admettons si un jour je devais en dessiner un, je le retranscrirais en plusieurs morceaux, ceci expliquerait la douleur, la souffrance que moi je ressens dans mon corps et ma tête ! les traces du passage de l’homme sur mon corps, etc. Un peu comme si je voulais qu’ils ressentent. Une image.
J’ai peut-être un peu moins de problème avec celui de la femme,. De même, il faut que je sois bien moi dans le présent, sinon c’est la « cata »!
Béatrice Mémoire-Peinte