Il n’y a rien de plus effrayant qu’une personne qui ne montre pas ses émotions, qui garde un visage neutre en toutes circonstances et qui ne réagit à rien. C’est comme si elle montrait un visage vide, plus froid que la froideur de la glace.
J’écrirais que les personnes sont emmurées dans leur silence.
La personne qui est en face d’elle, se trouve dans l’incapacité de la faire réagir. C’est un mur.
Par moment je me demande si ce n’est pas dû au fait que ces personnes veulent se protéger et que ce mur est une carapace !
Il y a quelques jours, je me suis trouvée dans cette situation à l’association.
Alors, j’ai voulu revenir sur cette événement. Se retrouver face à une personne emmurées dans le silence etc.
Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?
Pour concrétiser mon ébauche, je devais exprimer, par le dessin, que rien ne se voit à l’extérieur, un peu comme un coffre où tout est rangé et enfermé dedans ; si on n’a pas la clé, rien ne peut en sortir.
En réfléchissent sur une logique, je percevais un mur. Je me disais que ce mur je pouvais l’intégrer dans un visage, ce qui retranscrirait que rien ne passe ou sort. La personne nous renverrait donc un mur bâti contre nous. La personne se mure en elle et dans ses paroles et émotions.
J’ai l’idée alors de dessiner un visage d’homme avec un chapeau.
Ce mur à l’intérieur de son visage, qui montre que rien ne bouge, qu’il n’y a pas le moindre mouvement, la moindre émotion, pas la moindre parole. J’ai ajouté le début du haut du corps, mais pas plus, car un corps en entier peut également refléter ce que l’on ressent, par la manière de se tenir.
Une fois mon ébauche terminée, je suis passée aux couleurs.
Bien que se retrouver face à “ce non recevoir”, à ce mur qui peut blesser, je voulais des tons assez clairs mais surtout pas de rouge. Des couleurs qui viennent sans trop de réflexion, un peu au hasard. Les finitions ont été faites aux feutres mais sans y passer trop de temps, je ne souhaitais pas non plus qu’elles ressortent trop sur ma composition.
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon à papier HB, peinture aquarelle, feutres de couleurs.
Que ressentez-vous en regardant votre production ?
Je regarde ma production, et dans ma tête cela fait prison et je me dis que j’ai du mal avec ce mur. Mais je me dis que quand je me mets en boule, rien ne peut ni percer, ni y rentrer. Alors on ne doit rien juger. Laisser passer. C’est ce que j’ai fait avec la personne et elle est revenue me voir doucement.
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