Il s’agit de ce masque porté pendant toute la durée de l’épidémie de la Corvid, et que j’ai du remettre pendant mon hospitalisation. Ce masque qui m’avait posé tant de problèmes, est donc revenu en force. Et du coup cette maladie, cette Covid où des si, ou encore si tu savais ! Est encore là ! À chacune de mes hospitalisations je me sens prisonnière de ce virus. Pourtant je comprends que c’est pour notre sécurité. Mais dans ma tête ça cloche !
Malgré tout cela une partie de moi voulait y incruster des couleurs !
Voilà comment est née ma composition.
Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?
Le masque était dans ma tête, mais comment allais-je le faire tenir sur un visage ? En fait, je ne percevais pas vraiment un visage avec un masque, mais je voyais la forme du masque qui s’étirerait vers l’arrière, comme plaqué sur la peau de la personne qui le portait. Avec la sensation que ce masque, jamais on ne pourrait le retirer.
Je commence donc par faire surgir les premiers traits sur ma feuille et là subitement, j’avais ce besoin de lui donner plus d’épaisseur. C’est donc ce que j’ai essayé de dessiner lors de la naissance de ce dessin, y compris les attaches qui le tireraient en arrière, et qui le plaqueraient sur la peau de la personne qui se trouverait en dessous.
Puis j’ai continué mon esquisse en faisant apparaître un début de corps toujours avec un effet de « tiré en arrière ».
Une fois mon esquisse terminée, elle ne parlait pas trop dans ma tête. Mais malgré tout, il fallait que j’y dépose de la couleur, ce qui permettrait à l’effet tirer en arrière de ressortir d’avantage.
Car c’est bien cela qui était important pour moi. Intégrer cet effet que je ressens quand j’ai ce masque sur mon visage, car il me provoque une espèce de suffocation ! Avec l’odeur de la mort ! Je recherche la liberté en dessous. Un air moins suffoquant !
Dès que j’ai commencé à déposer les premiers tons sur mon esquisse, je me suis sentie tout de suite en sécurité, ce que je n’avais pas ressenti au début de ce travail. C’est à ce moment là que j’ai pu commencer à prendre plaisir à recouvrir ce masque. D’où le titre de ma création : le masque.
Le regard sur une production change quand le plaisir est là ! Je ne viens pas de le découvrir, mais je l’écris malgré tout ! Comme un besoin. Ne pas l’oublier, cette importance. Allez savoir !
Je me suis donc promenée dans le rouge, le bleu, le jaune, le vert, l’oranger, le violet, le marron, sans oublier les multitudes de mélanges voulus et non voulus, spontanés ou pas, en attendant le mélange sonne dans ma tête, y compris la gaité, une situation à laquelle je ne m’attendais pas !
Quelques finitions au feutres et voilà ma création qui respire sur ma feuille.
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Cette production a été conçue sur un carton de 36 X 46 cm. Un crayon HB pour mon esquisse. De la peinture aquarelle. Des feutres pour les finitions.
Que ressentez-vous devant votre composition ?
Dans ma tête, je me sens balancée, comme si ma tête était coupée en deux morceaux, un coup cette production me rassure mais en même temps, je me sens violentée. Je préfère ne plus poser de questions quant à savoir pourquoi ceci ou pourquoi cela. Je veux juste retenir que le regard peut changer quand le plaisir est présent, ce qui a été le cas lors de la pose de mes couleurs.
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