Je pense que, même si je n’en parle pas franchement, mon état de santé s’est bien dégradé ! C’est comme ça. La vie n’empêche pas qu’il faille continuer à faire de son mieux pour malgré tout sourire à la vie et en profiter.
Mais il y a un point que j’aimerais aborder : ce petit sujet que j’aimerais aborder à travers une création. À chaque fois que l’on annonce une mauvaise nouvelle sur mon état, mon côté anxiogène augmente, et l’épée de Damoclès qui pèse sur moi, devient plus lourde et beaucoup plus présente. Cette épée crie en moi, elle n’a pas besoin d’un haut-parleur pour se faire entendre. De fait, pour moi, elle représente la mort.
Après en avoir parlé à mon psy et avec un peu de recul, j’ai eu besoin de traduire ce cri qui se fait entendre et qui envahit mon cerveau et l’empêche de vivre sa vie de cerveau et qui bien sûr touche mes émotions par une représentation scripturale, une production.
Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?
Pour concrétiser mon ébauche, j’avais besoin d’y intégrer un animal. En effet je trouve que leur cri, comme ceux du loup ou du lion peuvent-être vraiment effrayant, nous rendre fou de peur et nous retourner le cerveau.
J’ai donc choisi de dessiner une nouvelle espèce d’animal, qui serait pour moitié loup sauvage, avec de grandes dents et une langue bien rouge donnant l’impression qu’il a dévoré une proie, pour exprimer le cri qui se fait entendre. Cette moitié-loup représente aussi l’épée de Damoclès.
Puis j’ai continué mon esquisse en faisant apparaître une tête-de-mort rattachée avec un cœur. Le cœur pour faire comprendre que ce que je vis là, bouscule mes émotions. Je me sens touchée, tourmentée.
Une fois mon esquisse terminée, je la regarde de loin, je trouvais que ces trois formes allaient bien ensemble. Mais je sentais que la force du cri de mort n’était pas assez mise en avant, n’était pas assez forte. Mais je me disais que je devais attendre de voir ce que cela deviendrait, une fois les couleurs déposées.
J’ai choisi des tons qui allaient dans l’univers du rouge, du rose, du rouge violet en passant par le noir et le gris noir. Même si en moi, je ressens cette violence qui me fait mal, je souhaite déposer des couleurs sur le cœur, car je me disais à ce moment précis, tandis que je tenais mon pinceau, que les couleurs allaient entrer en lui, ne pas rester à la surface de la feuille, et qu’ainsi, ce cœur, cet organe restera fort même devant l’annonce de mauvais résultats.
Avoir eu cette pensée positive, faisait que je me sentais mieux. Je pouvais sourire, car une fois de plus, prendre mon crayon et mon pinceau, pouvait me rendre mieux. J’ai alors fini de déposer le reste de mes couleurs, tout en gardant cette positivité. Il n’était pas question que celle-ci s’envole une fois ma composition terminée. Toutes les finitions ont été faites avec mon pinceau et par moment au feutre.
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Création conçue sur une feuille de format 36 x 46 cm. Comme médium : crayon HB pour mon esquisse, de la peinture aquarelle et des feutres.
Que ressentez-vous face à votre création ?
Je regarde ma création, en moi le cri est moins fort, mais il est toujours là. Je me demande si ce cri, que j’ai voulu déposer sur ma feuille, est suffisamment représenté. Mais je ne sais pas. Ce que je sais, c’est que le fait de faire rentrer des couleurs dans ce cœur est une force. Mais à l’heure actuelle, maintenant que ma composition est finie, je me sens moi angoissée et moins effrayée.
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