Je souhaitais aborder un sujet que je trouve important : la question de la douleur. J’ai déjà écrit que parfois je ne dois pas me laisser entraîner par mes pensées, quoique parfois certaines soient positives.
Il est écrit que « la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle qui est désagréable, qui est liée à une lésion tissulaire réelle ou décrite comme telle. »
Accepter et vivre avec sa douleur, c’est bien complexe à faire, je suis la première à l’écrire, pourtant c’est nécessaire, car si on la refuse, si on ne l‘accepte pas, et ce, quelle que soit la cause de celle-ci, avec le temps, le refus provoque diverses réactions comme de l’anxiété, de l’insomnie, de la fatigue, de la tension nerveuse, un repli sur soi. On en vient à vivre comme une victime, et on perd complètement le moral. L’aide d’un professionnel peut nous être utile, mais lui ne peut pas assumer notre souffrance à notre place. Parfois il faut passer par des moments difficiles, apprendre, pour aller vers un chemin moins caillouteux ! Il faut savoir aussi que la non-acceptation de la maladie et la résistance à la douleur aggravent la situation en générant encore plus de douleur.
C’est pour cela que j’écris qu’il est important de garder le moral ! Ça aide à ne pas la fuir et à ne pas la rejeter. Par ailleurs, on doit aussi s’engager activement à faire tout ce que l’on peut pour améliorer les choses, de manière à vivre nos journées plus dans l’apaisement, et cela nous demande de surmonter nos limites et de devenir inventif.
Pour m’aider à ne pas me laisser terrasser par la douleur, je dessine tous les jours. Car à chaque fois que je prends mon crayon à papier, ou quand je dépose des couleurs sur ma feuille, ce sont de nouveaux mouvements positifs pour moi, et ça me fait aussi avancer un pas de plus et cela augmente et renforce ma force dans mon cerveau, et surtout je me fous la paix pour un moment ! Je suis dans la gratitude envers moi et non dans les questionnements, la colère, ou dans des angoisses terribles ce qui est très important pour aller un peu mieux. Par moment il m’arrive, même si cela n’est pas fréquent, de parler à ma douleur. J’apprends.
Quand mes souffrances sont trop intenses, je perçois comme un bloc de béton, qui investit mon esprit et je me trouve à tourner en rond comme sur un vélo fou, avec les mêmes pensées en boucle, tout en ressassent mes idées sombres qui me font parfois perdre tout lien avec le réel, ce qui créé un cercle vicieux. Sans oublier le mélange avec les dissociations, tout cela fait une mauvaise soupe ! Voilà pourquoi il faut travailler sur notre douleur pour sentir un mieux.
Pour accompagner mon texte, je vais faire une production.
Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?
Mon idée était de dessiner une personne, une femme ayant le visage légèrement penché sur le côté qui porte sa douleur. Je traduirai ceci en faisant apparaître un deuxième personnage assis dans son dos dans une espèce de poche. Je souhaitais absolument faire parler l’apaisement dans ma production. Transformer ma douleur en un mouvement plus doux avec un peu moins d’angoisse et de peur. Diminuer tous ces faits serait déjà beaucoup. Diminuer ce pouls qui tape partout en moi.
Mon esquisse étant finie, je suis passée à déposer les divers tons qui serviront de manteau à ce corps qui se trouve sur ma feuille. L’habiller de couleurs violettes mélangées avec du rouge et de petits dégradés. Je me suis également promenée dans le jaune, le marron et le gris. Pour terminer complètement ma création, j’ai rajouté quelques traits de finitions aux feutres.
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Création conçue sur une feuille de format 36 x 46 cm, j’ai utilisé la peinture aquarelle, un crayon HB pour donner naissance à mon esquisse et pour les finitions des feutres de couleurs.
Que ressentez-vous face à votre production ?
Dans ma tête, je me sens moins serrée, mon angoisse a légèrement diminué, ma peur envahie moins ma tête. J’ai apprécié de déposer cette douleur dans ma composition, tout comme je l’ai cachée. Mais se sont aussi les couleurs qui m’ont fait du bien !
2 réflexions au sujet de « BMP – La femme qui porte sa douleur »
Vivre avec sa douleur, c’est tout un contrat ! L’avenir inquiète… C’est une réalité difficile à communiquer aux autres. Vous, vous le faites très bien avec l’art-thérapie. Vous avez cette fièvre de peindre et vous vous sentez heureuse de vivre et ça tant qu’il vous sera possible de continuer à peindre c’est ça BMP ?
Max-wars
« et vous vous sentez heureuse de vivre et ça tant qu’il vous sera possible de continuer à peindre c’est ça BMP ? »
Oui c’est cela , sans oublier le plaisir et l’envie.
Béatrice Mémoire-Peinte