Même consigne d’Emmanuelle sur les limites, mais dessin réalisé pas à la même heure.
Consigne :
Vous refaites un pot de gris coloré,
Ensuite vous mettez cette couleur au milieu de l’escalier.
Et ensuite vous rajouter une pointe de blanc vers le haut de l’escalier
Et une pointe de noir vers le bas de l’escalier.
Ce matin j’avais rencontré des difficultés il me semble pour bien faire la séparation, différence dans les couleurs, pour faire ressortir les limites.
Cette après-midi je vois un escalier comme ceci, mettre un palier en haut m’angoisse, mais c’était important pour moi de dessiner un sol au bas des escaliers, marquer un point de départ.
Concernant les couleurs les trois sortes qui correspondent aux limites, j’ai procédé comme la consigne, mais je ne sais pas les couleurs ne sont pas les mêmes que pour le dessin que j’ai réalisé ce matin.
Dans ma tête je trouve que c’est « normal » mais il y a ce doute qui est là mais je ne le comprends pas.
Pourtant je dirais que les limites ressortent.
8 réflexions au sujet de « BMP – Escalier gris coloré – Blanc & noir »
c’est joliment écrit; ça me fait penser au mot « découverte » 🙂 ce mot va avec le mot « créatif »
Béatrice Mémoire-Peinte
« je veux être ton unique »
Ce mot « unique » me gène, je ne suis pas égoïste et ça donne cela enfin moi je l’interprète comme ceci. Pour la psychologue ce n’est pas parce qu’elle me l’a imposé que ça ne passe pas, on ne se comprends pas, exemple le mot « secret » avec le passé, elle ne veut pas entendre certaines situations non plus, c’est comme ci je dois écouter ses dires ! mes dires moi c’est un peu je m’en fous vous concernant ! l’isolement etc. un ensemble !
Je suis perdue, je ne sais plus, pour moi dire les choses, expliquer est important, ça fait partie de l’échange, maintenant doser je ne sais pas. J’ai compris pour les couleurs paliers 🙂 mais je bloque pour le reste. Je ne pensais pas que me concernant cette situation était compliquée à comprendre… Je ne comprends pas que je dois me modérer dans mes dires envers telle ou telle personne. C’est comme ci je devais me mettre une muselière ou alors une camisole pour mes gestes…
Béatrice Mémoire-Peinte
Votre premier dessin était celui d’un escalier.
La séance avec le docteur L. ne portait pas sur les limites, mais sur tout noir ou tout blanc.
Donc vous refaites un escalier.
Vous reprenez la consigne initiale :
Vous devez arriver au noir en bas et au blanc en haut.
Emmanuelle Cesari
Les consignes et moi dans ma tête pour les comprendre; on n’est pas toujours en accord.
Béatrice Mémoire-Peinte
Je crois que les consignes sont liées aux ordres de l’enfance. On vous donne des ordres, vous avez peur de ne pas comprendre et de faire de travers, donc on vous crie dessus d’emblée.
Ensuite, vous avez peur d’avoir honte de ne pas avoir pas su, donc ça se dissocie (la honte est à mon avis un moteur puissant) et comme vous ne savez plus ni qui vous êtes, ni ce qu’on attend de vous, alors vous vous fermez et effectivement vous ne pouvez plus obéir, donc plus comprendre. Là ce sont des conseils. Ce n’est pas une question de limite, mais aussi d’apprendre qu’il n’y a pas qu’une nuance de gris, mais des tas de variantes. On ne passe pas du noir au blanc d’un coup, on va de l’un vers l’autre un peu comme dans un arc en ciel. Apprendre les nuances. Et il n’y a pas de « correction » si c’est un échec, correction physique j’entends. La but est aussi que vous appreniez vous à corriger ce qui peut l’être.
Catherine Lestang
Oui c’est pour cela que j’ai écrit « pas toujours en accord », et j’en reviens à ma compréhension pour bien comprendre la phrase, ou mot.
Mais j’apprends 🙂
Oui comprendre qu’entre le noir et le blanc il y a des couleurs entre les deux.
Sauf que je ne sais pas ce que je dois dire ou pas à telle ou telle personne etc. (quand je regarde l’échelle je me demande où je dois me situer (pour ne pas avoir cette attitude de tout noir ou tout blanc. Je pense que je suis perdue dans mon attitude, au sujet des questions, avis ou autres qui peuvent embarrasser, qui peuvent poser question, donc je me dis que je n’aurais peut-être pas dû dire ou faire. Pour moi je me dis qu’avec les personnes qui me suivent, je peux dire sans soucis, mais je ne sais pas si je gène. Je ne sais pas si j’arrive à bien m’expliquer.
Je trouve que ce n’est pas toujours facile de bien savoir comment se positionner envers les personnes, je ne sais pas si ma réaction est « normale »
Béatrice Mémoire-Peinte
Si je comprends bien, votre problème serait : comment dois-je me positionner par rapport aux personnes que je rencontre ?
Du coup pour vous, l’échelle est une visualisation. Il y a des personnes avec lesquelles je suis bien, je leur fais totalement confiance ; donc je dis ce que je pense et ce que je ressens. Bon, le problème c’est que parfois, vous vous rendez compte que ces personnes là, par moments ne vous supportent pas, vous envoient bouler et vous ne comprenez pas pourquoi. La réponse est dans le lien que vous établissez avec elles. Si parce que vous les respectez, les aimez, vous établissez un lien trop intense (j’ai besoin de toi, je veux que tu sois là tout le temps pour moi, je veux être ton unique) l’autre s’en dégage et cela vous parait insupportable et du coup vous basculez dans ce rien du secret (je ne dis plus rien, comme cela on ne peut rien me reprocher, et la relation perdure).
Il y a des personnes avec lesquelles ça ne va pas d’emblée, c’est le cas de la psychologue imposée d’une certaine manière par le Pr T. Alors, vous êtes dans le négatif, le noir et moins vous en dites et mieux ça va, sauf que du coup, vous ne savez pas si vous avez le droit de ne pas obéir. D’où conflit.
Il y a toutes personnes que vous pouvez rencontrer, que ce soit l’AVS de votre fils, la personne qui s’occupe de vous, là vous vous rendez bien compte que c’est une relation plus superficielle, et que vous n’avez pas à raconter votre vie.
Une des difficultés, c’est que vous n’avez pas eu (en théorie, parce que vous y êtes quand même arrivée) à avoir un dedans qui vous appartienne. Les viols, les maltraitances, cette nécessité de tout dire, de demander pardon pour des fautes non commises, ont endommagé cette capacité à avoir un dedans à soi tout seul, dedans que l’on peut ouvrir à certains, (c’est l’amitié ou l’amour) mais que l’on peut fermer aussi.
Et je crois que ce que vous dites c’est : je ne sais jamais quand j’ai le droit de dire, de parler, d’exprimer, parce que ça se retourne souvent contre moi.
Ce qui complique aussi terriblement les choses, c’est que (à mon avis) quand quelque chose vous met en colère (ça c’est interdit, mais n’empêche que vous êtes en colère), alors une personnalité se manifeste et vole dans les plumes d’une personne. Celle-ci n’y comprend rien (en-fin avec le temps si), du coup ferme la porte, vous met à la porte, alors que ce que vous exprimiez c’était de la souffrance, sauf qu’elle sort d’une manière très agressive.
Il m’arrive de recevoir des messages de personnes, qui ont vécu des abus, du style: je sens que je ne t’intéresse plus, que tu as changé (ce qui est faux), que les autres (et là des noms sont cités) sont plus importants que moi, alors oublie moi, je ne t’ennuierai plus, etc etc. Quand ces messages arrivent avec le « je sens ou je ressens », je sais que ça ne va pas, que je ne dois pas rompre la relation, mais attendre que ça passe. Mais ça, je l’ai appris à l’usage.
Alors l’échelle, à part le fait de travailler les graduations de couleurs, éventuellement de pouvoir vous dire, avec X ou Y ; voilà aujourd’hui comment je me sens en confiance avec elle, je ne vois pas trop comment vous en servir, sauf comme les échelles de visualisation de la douleur.
Je ne suis pas sure que cela puisse vous aider. Parce qu’il faut aussi apprendre à ne pas faire confiance systématiquement et que ce n’est pas simple de trouver la bonne distance.
Catherine Lestang
En art-thérapie nous sommes en train de travailler sur les nuances, tout n’est pas tout noir ou tout n’est pas tout blanc, il y a la magie des gris.
Emmanuelle Cesari