C’est bizarre parfois, je parle de mes réactions, des questions que je me pose tout le temps et qui restent sans réponses. Ça me met toujours dans le même état : des tornades d’angoisses, et de frayeurs et toujours ce mot : pourquoi ? qui ressort.
Mais pourquoi m’avoir fait cela, fait subir toute cette souffrance ?
Pourquoi je ne me suis pas rendue compte que ce que je vivais n’était pas normal ? Comme par exemple quand j’avais 15 ans j’étais ado pourtant ? Pourquoi çi pourquoi ça.
Une autre réaction quand on ne répond pas à mes questions c’est comme si tout s’arrêtait, le néant, la mort, c’est comme une situation qui reste inachevée, et je dois en trouver une solution afin que je ne fonce pas dans ce néant, cette frayeur de ne pas pouvoir revenir, vers le positif. C’est comme si ces réponses devaient combler un manque, mais quel manque ?
Comme pour mes dessins : quand les finitions ne sont pas faites, en plus du mot inachevé, c’est comme si celui-ci ne pouvait pas vivre, qu’il lui manquait un morceau de son « corps », c’est comme si je voulais éviter une souffrance, ou ce néant.
Je sais que parfois on ne peut répondre, que des réponses ne seront jamais trouvées.
J’en reviens au deuil c’est bizarre quand même non ?
Je n’arrive pas à dépasser cette barrière, me dire que si je ne trouve pas de réponse ou autre la vie ne pas s’arrêter.
Et quand je trouve mes réponses, c’est la petite fille qui ressort, car elle a réussi. Et pour Béatrice c’est un petit pas vers le positif.
C’est comme se mot défaite, échec. Ces mots je les bannis. Ils me rendent malade. Ils me renvoient à une humiliation.
C’est comme aussi, mon attitude que tout reste net, propre, clair dans tout ce que je fais ou dis. Comme si je gardais une situation branlante en moi, comme si cela allait me tuer, une question de conscience ? Je me dis parfois : « aller Béatrice laisse traîner », mais non je ne peux pas j’en deviendrais dingue.
J’ai toujours cette frayeur qu’il m’arrive quelque chose, alors tout doit être à jour. Clair, pas de tache, pas de désordre derrière moi afin que je n’emmène pas tout le monde avec moi. C’est vraiment angoissant toutes ces questions.
4 réflexions au sujet de « BD – Questions/réponses »
Que c’est il passé à 15 ans pourquoi cet âge est il si important pour vous ? C’est important car c’est l’âge des adolescents.
Vous devez avoir une maison impeccable. Vous ne devez pas supporter le désordre ?
Comme si vous vouliez vivre dans la transparence.
C’est dur à supporter pour vous, mais aussi pour ceux qui sont autour de vous.
sissi
Ah je n’en ai pas vraiment de souvenir de cette crise adolescence, ou autre.
J’ai plutôt des souvenirs de sang entre mes jambes.
Je n’aime pas les mauvaises odeurs et pour le mot impeccable je dirais que c’est propre, que j’aime bien que les choses soient rangées à leur place. Peut-être un peu moins sur mon bureau où il y a toujours des papiers collés un peu partout, des aides mémoire et les dossiers. Bref il ressemble un peu à mon sac à main. c’est un peu ma cachette à trésors, mais je m’y retrouve c’est le principal non ? 🙂
Je dirais discrète.
Beatrice
Je crois que les tornades d’angoisse se comprennent car je doute fort que vous ayez pu poser la moindre question aux mères. Si vous aviez essayé, elles devaient vous punir. Alors demander c’est impossible. C’est du conditionnement et du lavage de cerveau. Elles savent (ce qui est bon pour vous, comme vous hurlez dessus pour vous faire réagir), vous vous devez subir encore et toujours. Alors les pourquoi qui sont normaux, vous sont en quelque sorte interdit. Et oser transgresser, cela provoque des angoisses pas possibles.
Maintenant le fait qu’on ne réponde pas à vos questions, là je dirai que ça vous met quelque part en rage, parce que c’est faire comme si vous n’existiez pas et au fond de vous vous savez bien que vous existez (même si c’est une partie dissociée).
Oui vous avez le droit de savoir, le droit de poser des questions et aussi parfois de trouver des réponses à vos propres questions.
J’ai trouvé ce billet très intéressant.
Catherine Lestang
Le problème est que ça part en délire, ça va trop loin et cela ne m’aide pas.
Il faudrait que je puisse reconnaitre ce qui est normal ou pas dans ces pourquoi. Mais la normalité c’est quoi exactement ? quand on a été façonnée, éduquée d’une telle façon aussi bancale, bizarre, on a du mal à bien le savoir je trouve.
Le droit à la parole je ne l’ai pas connu non, ça a été plutôt la muselière que l’on met à un chien pour l’empêcher de mordre.
Beatrice