En cet après-midi du 21 janvier 2021, concernant l’atelier, nous avons continué la décoration pour le plafond de la salle principale. Nous étions neuf autour des tables, plus moi comme responsable.
Tout le matériel était sur les tables afin de continuer à décorer toutes les bouteilles qui nous restaient.
Même si la bonne humeur et les rires étaient présents, on sentait par moment une fragilité autour de cette question : « confinement ou pas dans les prochaines semaines ?
Certaines personnes ont commencé à exprimer leur mal-être avec cette impression de tourner en rond avec ce Coronavirus. La question de la vaccination était également dans les échanges.
Une autre question qui préoccupait les personnes autour des tables : « Est-ce que les ateliers vont être maintenus pendant ce confinement s’il a lieu ? »
De mon côté, je n’ai pas répondu : ni oui ni non. J’ai simplement affirmé qu’on fera notre maximum. Nous referons les démarches nécessaires auprès de la préfecture, en défendant l’aide que peut apporter à toute personne l’art plastique. Ce qui je le rappelle en même temps la différent. De mon côté je fais des arts plastiques. Je reste dans les limites de ce que je suis capable de faire et dans ce que je suis en droit de faire et ça sans emmener une personne dans un danger ou autre. J’en reviens également au respect que j’ai face aux professionnelles qui se battent et ça encore plus en ce moment pour maintenir leur travail, y compris pour les bénévoles qui ont mis en place des prises en charge derrière l’écran. J’apprécie aussi la solidarité, les uns envers les autres. La détresse est également chez les professionnelles.
J’ai expliqué aux personnes que j’entendais leur demande mais que c’était quand même un parcours du combattant pour nous faire entendre auprès des administrations. Mais que l’on ne lâchera rien.
Cet atelier a permis aux personnes de s’exprimer sur des sujets qui les inquiétaient. J’ai beaucoup entendu ces paroles : « me retrouver seul.e encore, je ne le pourrais pas ».
À mon atelier beaucoup de personnes sont seul.e.s, fragiles ou avec un problème psychiatrique. C’est pour cela, que je me montre très vigilante. Quand je perçois une grande détresse, j’oriente la personne vers un-une professionnel.le et j’en informe le bureau de l’association.
Toutes ces conversations très importantes n’ont pas empêché de faire apparaître plein de couleurs sur les productions, de chanter et d’écouter un peu de musique.
Comme d’habitude une fois l’atelier terminé, nous avons rangé et terminé par un goûter.
Toutes les personnes sont ravies de se retrouver autour des tables mais aujourd’hui cette sensation a été encore plus forte. Elles ont su l’exprimer.
Une fois toutes les personnes parties. Avec deux autres personnes nous avons installé la décoration au plafond.
Quand je ferme les portes de l’association, en ce moment, j’ai un pincement devant cette porte, une remise en question importante se provoque à chaque fois.
Etre bénévole dans une association, ne suffit pas de faire son atelier et hop on s’en va. Non car quand on s’investit ça va beaucoup plus loin que cela. Je parle souvent de l’humain quand je suis choquée par une attitude, ou par un événement, j’en reviens à là bienveillance, à l’écoute, à être présent etc. Nos émotions sont également touchées et nos limites aussi. J’aimerais avoir une baguette magique et pouvoir faire.
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