Je crayonnais un soir dans mon lit, en réfléchissant sur une situation qui était un peu comme un marteau piqueur dans ma tête : ça tournait sans arrêt. Et parfois quand ça se passe comme cela pour moi, j’aime bien crayonner des esquisses qui reflètent ce qui se passe dans ma tête à ce moment-là. Pour moi, ça a un côté calmant.
Je n’ai pas vraiment cherché à faire un dessin qui tienne debout, car ce n’était pas mon but.
Comment avez-vous dessiné ?
Mais une fois que j’avais fini, je devais rassembler les morceaux pour en faire ressortir une espèce de forme, quitte pour moi à y rajouter une finition plus réfléchie. Et c’est ce que j’ai fait.
Ce qui est intéressant, c’est bien de faire ressortir la forme, un peu comme un sculpteur qui regarde un bout de bois et qui trouve la forme. Quand j’y arrive, parfois ça tient debout quand on la regarde, et parfois non. Concernant celle-ci je ne sais pas que penser.
C’est pour cela que je lui ai donné ce titre : « un drôle de visage ».
Pour le revêtir de son manteau aquarelle, je ne savais pas trop comment le faire apparaître. Mais je me disais pourquoi pas en réaliser un aussi tordu comme celui de mon esquisse. Je riais toute seule, c’était rigolo de découvrir ce tableau malgré sa forme. Et c’est ainsi que son manteau est apparu en réalisant ce mélange de crayon et de peinture d’aquarelle. Celui-ci a évolué avec des pauses, car je devais observer de loin l’emplacement des deux mélanges. Afin d’en faire ressortir un mélange original comme cette toile.
Matériaux utilisés :
Peinture réalisée sur feuille de format de 50 x 70 cm à grain fin.
J’ai utilisé les couleurs aquarelles suivantes : jaune citron, ocre jaune, terre d’ombre naturelle, terre de sienne naturelle, rouge alizarine cramoisie, noir d’ivoire, blanc de Chine.
Crayon PITT artist pen black F.
Crayon Pentel black. Feutre rouge.
Qu’avez-vous ressenti ?
J’aimais bien ce côté mystère mais aussi d’avoir cette surprise de découvrir la forme finale de mon esquisse.
Mon attention était captée et je pensais moins à ce problème qui tournait dans ma tête.
Il y avait aussi en moi ce côté d’une gamine qui trépigne pour connaître ce qu’elle va avoir comme cadeau, car finalement cette peinture était un peu comme une « surprise » que je me faisais.
J’ai eu des dissociations, et une grande soif.
Que ressentez-vous face à ce dessin ?
Je me gratte la tête, et je souris. Je me dis : » ça c’est bien Béatrice ! »
J’ai passé un bon moment dans l’ensemble, même si ce tableau reste quelque part un peu bizarre au regard…
