BMP – Des mains pleines de doigts

BMP – Des mains pleines de doigts
Je souhaitais m’amuser en faisant un jeu de mains, mais l’idée était de me servir de ces doigts pour les intégrer dans une forme, qui serait celle d’une chevelure ou celle d’un chapeau. J’aime bien parfois me lancer dans des formes bizarres, ce côté : je me complique un peu. Je m’amuse, et peut-être aussi l’émotion esthétique apparaîtra. Laissons faire le mouvement.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Pour faire démarrer mon esquisse, ce qui était important était de trouver comment positionner toutes ces mains. Il fallait apporter un effet de mouvement pour cette chevelure, mais il ne fallait pas non plus apporter un effet « négligé » fouillis, je veux dire des cheveux mal entretenus, mal attachés. Mal coiffés. Il fallait une certaine élégance.
Mes premiers traits ont été pour dessiner la forme du visage, celui-ci serait de profil, car dans ma logique du moment, je pensais qu’on verrait mieux la chevelure de derrière, et donc le mouvement des doigts. Une fois le visage apparu, j’ai ensuite commencé par positionner mes premiers doigts tout en haut de la tête. Ensuite, j’ai continué au niveau de la nuque. J’ai terminé sur les côtés tout en rajoutant une oreille et un cou, ou j’ai rajouté encore d’autres doigts pour habiller un peu plus le cou.
Une fois mon esquisse complètement terminée. Je l’ai posée sur le cheval et je l’ai observée pendant un moment, car je n’avais pas trouvé quel médium employer pour les couleurs.
Finalement, j’ai opté pour le pastel et de rester à travailler avec mes crayons graphiques.
J’ai donc commencé par la couleur grise de mes crayons graphiques, j’ai essayé de faire apparaître quelques nuances, mais celles-ci sont bien timides. J’avais peur que la chevelure ne devienne trop foncée. C’est pour cela que je n’ai pas trop insisté en appuyant sur la mine de mes crayons.
Je me suis dit que ça serait plus agréable à regarder en rajoutant de la couleur pastel, du jaune et du marron, de manière à apporter une couleur plus réaliste au niveau des cheveux. C’est donc ce que j’ai fait après en avoir terminé avec le gris. Toujours avec le pastel, j’ai rajouté du bleu pour habiller le haut du dos. J’ai enfin ajouté de la couleur sur les ongles. Toujours avec le pastel, j’ai rajouté du bleu pour habiller le haut du dos.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille blanche de format 36 x 46 cm j’ai également utilisé du pastels sec, des feutres pinceaux, un crayon HB 6b 8b.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Au début, je ne savais pas trop si j’allais terminer cette production. Parce que la position des mains me donnait un peu le tournis. La complexité était là. Dans ma tête, je ne me sens pas complètement libre. C’est mon côté têtu qui a pris la relève je pense. L’idée de faire apparaître une série de ce même style me paraît amusant. Malgré cette petite complexité qui est apparue, j’ai passé un bon moment avec les médiums.

BMP – Une façon de percevoir la manipulation

BMP – Une façon de percevoir la manipulation
Cette idée m’est venue, car j’ai chez moi un Rubik’s Cube. Je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé. Peut-être étais-je angoissée ? Mais quand j’ai commencé à faire tourner cet objet, cette idée est venue.
La manipulation, c’est quoi finalement ? Que cela soit aussi bien pour les hommes que pour les femmes c’est une emprise que l’on exerce sur une personne dans le but de contrôler ses actions ou ses sentiments. En fait, on lui fait tourner son cerveau comme une girouette, comme on fait tourner les faces du Rubik’s Cubes. La personne est perdue, elle ne sait plus où elle en est et donc elle plonge droit dans la mauvaise direction qu’elle pensait de bonne, de bien, mais finalement cela va se montrer destructeur.
La manipulation touche le mental, elle désigne une tentative de prise de contrôle de notre esprit. Celle-ci est donc une manœuvre mentale, trompeuse, voire très perverse.
Je n’aime pas la manipulation, car j’ai l’impression que la personne peut rentrer complètement dans mon cerveau, mais aussi dans mon corps. Ça détruit, car dans ces moments-là, ton cerveau, ton corps ne t’appartient plus, ni ton esprit. Rien. Tu n’es plus rien. Les agresseur.e.s ont une telle attitude. Je ne parlerais pas d’une bonne manipulation parce que pour moi, c’est toujours mauvais. Par contre, rien à voir à influencer une personne, qui à mon avis serait plus positif, car là, j’écrirais qu’influencer une personne, c’est l’orienter, la convaincre vers une décision qui va être bonne pour nous, mais aussi bénéfique pour l’autre personne. Ce mouvement d’influence sera plus sain, plus structuré et honnête.
J’aime bien jouer avec le Rubik’s Cubes, cela m’aide à travailler ma concentration, et mon observation. Mais après cette idée de manipulation qui m’est venue m’a angoissée, je l’ai donc  posée sur une étagère et je n’y ai plus touché. Je ressentais un malaise. C’est à ce moment-là que je me suis dit : « pourquoi » ne pas dessiner une forme qui retranscrirait ce mouvement d’être manipulée ? »
L’idée était donc que le Rubik’s Cube remplacerait la tête de la personne qui est manipulée.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

J’ai donc fait apparaître en premier le Rubik’s Cube. Ensuite, j’ai dessiné toutes les mains autour de ce cube. Je les ai positionnées de manière à ce qu’on puisse comprendre qu’elles bougent et qu’elles font bouger ce cube qui remplace la tête de la personne qui est en train d’être manipulé par toutes les personnes qui sont ici représentées par les mains. Puis j’ai continué et j’ai terminé en faisant paraître le début d’un corps. Pour les couleurs afin de recouvrir mon esquisse, j’ai pris ce qui me parlait sur l’instant présent. Un moment donné, il y avait le rouge et le noir qui étaient très présents dans ma tête, mais ça s’est estompé petit à petit avec le mouvement de mon pinceau qui me paraissait plus apaisant. Une fois après avoir terminé de déposer, mais toutes mes couleurs sur mon esquisse, je l’ai posée sur le chevalet. Je voulais observer à quel niveau je devais faire quelques finitions. D’ailleurs, celles-ci ont été faites aux feutres et avec un marqueur noir.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille de 36 x 46 cm. Comme médium, j’ai utilisé de la peinture aquarelle, des feutres pinceaux et un marqueur noir. Et un crayon HB.

Que ressentez-vous en face de votre création ?

Je regarde le dessin de loin sur le chevalet. Je n’ai qu’une envie, c’est de le mettre en petits morceaux. Même si j’ai collé mon idée sur ma feuille par un dessin, l’angoisse est toujours là. Mais elle est beaucoup moins forte. Par moments, je me dis que pour ne pas être manipulé, il faut éviter de trop parler. Ainsi, les mots ne sont pas détournés et on ne rentre pas dans ton cerveau. C’est peut-être violent. Mais je dois dire que la manipulation est pour moi une source très anxiogène et cela me terrorise toujours autant. Parfois, je me dis que je fais des liens bizarres, comme là avec ce Rubik’s Cube, mais cela a permis de revenir sur un sujet important, que tout le monde a « subit » ou a eu la manipulation comme attitude un jour.